N°967, 3 juin 2024
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Éditorial
La Revue de Presse du lundi
>
« Fox », «Pamelia» ou « Charlie » : quand Air France commence à tester l'IA
(source Les Échos) 29 mai 2024 - L'intelligence artificielle
générative ne sera pas de sitôt aux commandes des avions, mais elle
tourne déjà autour. Chez Air France, plus de 80 projets
d'utilisation de cette nouvelle forme d'intelligence artificielle,
popularisé par le succès de l'application ChatGPT, sont déjà lancés,
dont certains seront bientôt déployés dans les aéroports.
Dès cet été, vous croiserez peut-être à Roissy-CDG
des personnels
d'Air France capables de répondre à toutes vos questions, grâce à
des tablettes connectées à une IA générative baptisée Pamelia. Il
s'agit d'une version adaptée de ChatGPT dotée d'une interface lui
permettant d'aller puiser dans les énormes bases de données d'Air
France, avec la possibilité de répondre dans 85 langues. « Pamelia »,
« Charlie » et « Fox » en test cet été Si votre avion a un
problème technique, vous verrez peut-être arriver un technicien de
maintenance munie, lui aussi, d'une tablette connectée à une autre
solution nommée « Charlie ». Elle doit lui
permettre d'identifier en
un éclair les références d'une pièce défectueuse, plutôt que de
devoir chercher dans une pile de manuels papier. Et si
l'accueil à l'aéroport ou l'avion en panne n'ont pas répondu vos
attentes, vous pourrez aussi envoyer un message au service clients,
qui sera analysé par « Fox », une autre IA générative, capable, nous
dit-on, de comprendre toute forme de verbatims dans 31 langues. Y
compris les messages empreints d'humeur et d'ironie, du genre
« Quelle chance, encore du poulet sur mon vol ! »
(...) L'ascension
irrésistible de l'IA Mais en dépit des réticences du public, la
course à l'intelligence artificielle n'en est pas moins irrésistible
pour les entreprises, dans le transport aérien comme ailleurs. Cette
tendance ne date d'ailleurs pas d'hier, même si l'irruption de l'IA
générative en 2023, offre des perspectives bien plus étendues,
notamment grâce à sa capacité à dialoguer avec ses utilisateurs et à
apprendre de ses erreurs. Depuis le début des années 2000,
Air France et ses concurrents ont recours à des logiciels de
traitement des données, dans de nombreux domaines, comme la
maintenance, la relation client ou la fixation des prix. Ces
formes frustes d'intelligence artificielle leur permettent notamment
d'estimer à quel prix maximum vendre un siège sur un vol en fonction
de l'historique de la demande. Ou encore, à quel moment envoyer un
avion en révision ou changer une pièce, pour ne pas risquer une
panne ou une immobilisation plus longue. Et les résultats
sont là. Selon les statistiques de l'IATA, la maintenance prédictive
permettrait ainsi aux compagnies aériennes, d'économiser jusqu'à 3
milliards de dollars par an en coûts de maintenance, tandis que
Bloomberg chiffre à 10 % l'augmentation moyenne des revenus générée
par l'optimisation des prix.
>
Plan de réduction de Schiphol : le ministre Harbers a le vent en poupe
((source De Telegraaf, traduit avec Deepl) 28 mai 2024 - Les syndicats s'en prennent
violemment au ministre sortant Harbers (Infrastructure), qui a
présenté vendredi un nouveau plan de réduction pour Schiphol.
(...)
Les syndicats avertissent que le nouveau plan de réduction des
effectifs du ministre sortant Harbers ne bénéficie pas d'un mandat
démocratique.
C'est ce que révèle un article de De Telegraaf.
Selon le dirigeant du syndicat De Unie, Reinier Castelein, les
dernières propositions, qui prévoient de réduire le nombre de vols
de nuit et d'introduire une sieste sur les pistes d'Aalsmeer et de Zwanenburg, ne sont pas assorties d'un mandat démocratique.
(...) Les syndicats sont surpris par le
ministre sortant du VVD, un parti qui se targue de son engagement en
faveur des entrepreneurs. « Les gens oublient que les coûts sont
plus importants que les bénéfices. L'argent destiné à la réduction
des nuisances et à la durabilité doit d'abord être gagné. Nous ne
comprenons pas pourquoi le VVD laisse ce ministre se promener comme
un éléphant dans un magasin de porcelaine. Nous espérons que le VVD
reviendra à la raison et se rendra compte qu'une politique stable
est nécessaire pour des Pays-Bas entreprenants », a déclaré Piet
Visser, dirigeant du syndicat néerlandais des techniciens
aéronautiques. La FNV déclare qu'elle ne peut pas faire de
commentaires, tandis que le syndicat néerlandais du personnel de
cabine estime que le ministre devrait se pencher sur le plan du
secteur, qui évite le découpage, mais atteint les objectifs en
matière de bruit si l'on prend un peu plus de temps. « À court
terme, une interdiction du Boeing 747 n'est pas envisageable. Notre
plan est faisable et réalisable", déclare Chris van lswijk. Des
instituts de recherche tels que TNO, le Centre aérospatial
néerlandais et TU Delft soutiennent également le projet.
DDes
sources rapportent à De Telegraaf que le ministère de
l'infrastructure dépense des millions pour toutes sortes de
consultants externes qui ont préparé ces plans. « Harbers veut une
sécurité juridique pour les résidents locaux. Il peut encore
approuver la décision sur le trafic aéroportuaire qui est déjà
prête. La sécurité juridique sera alors mise en place pendant qu'il
travaillera sur la réduction », a déclaré un initié. Nouveaux
éléments Le premier plan de réduction est toujours à Bruxelles,
mais pendant que cette procédure se poursuit, le ministre ajoute de
nouveaux éléments. L'année dernière, aucun avis n'a été demandé sur
ces éléments, par exemple sur l'augmentation du prix des avions
bruyants et la suppression des vols de nuit. Par exemple, le
ministre étudie toujours l'impact de la réduction des vols de nuit,
mais Bruxelles devra se prononcer sur ce point ultérieurement.
Résistance « Pourquoi propose-t-on aujourd'hui quelque chose
qu'il faudra peut-être retirer plus tard ? », déclare Maarten van
As, dirigeant du syndicat ACN des transporteurs de fret. « Cela
suscite de la résistance. Notre plan sectoriel alternatif est mis de
côté. De plus, la suppression des vols de nuit entraînera à nouveau
des pressions de la part des États-Unis et du Canada. »
>
Corsair sommé par la concurrence à davantage de transparence sur ses comptes
((source Le Monde) 30 mai 2024 - Le ciel se couvre entre les
compagnies aériennes Air Caraïbes et Corsair. Selon nos
informations, la première a assigné en référé, le 22 mai, sa rivale
devant le tribunal de commerce mixte de Pointe-à-Pitre (Guadeloupe).
Christine Ourmières-Widener, la nouvelle PDG d’Air Caraïbes et de
French Bee, les deux compagnies aériennes du groupe Dubreuil, veut
obtenir « la publication des comptes de Corsair, qui ne l’ont jamais
été ». L’audience doit se tenir le 14 juin. Interrogé par Le Monde,
Pascal de Izaguirre, PDG de Corsair, indique effectivement « qu’il
n’a pas encore publié les comptes 2022 », de sa compagnie. « Mais
nous allons le faire », assure-t-il. Ce sont les modalités
financières du plan de restructuration de Corsair, présenté fin
2023, qui ont mis le feu aux poudres. Préparé par l’État, il prévoit
notamment l’abandon ou le renoncement à plus de 147 millions d’euros
de dette fiscale ou sociale. Soumis à l’aval de Bruxelles, ce plan a
été étrillé par la Commission européenne, qui a déclenché une
enquête approfondie. Celle-ci « doute en particulier du
rétablissement de la viabilité à long terme » de Corsair. Pire, la
Commission souligne l’absence « de mesures suffisantes visant à
limiter les distorsions de concurrence » avec les compagnies
aériennes concurrentes, Air Caraïbes, French Bee, Air Austral et
même Air France. Avant de donner ou non son feu vert à
l’opération, Bruxelles a sollicité, fin avril, d’autres « parties
prenantes », comme Air Caraïbes ou encore Air Austral. Ces
compagnies avaient trente jours pour commenter le plan de
restructuration de Corsair, préparé par L’État et adresser leurs
réponses à la direction générale de la concurrence à Bruxelles. Air
Caraïbes et French Bee ont répondu vendredi 24 mai. Mme Ourmières-Widener
affirme agir par « souci d’équité. J’aime les combats à armes égales
et aujourd’hui, ce n’est pas le cas ». Au contraire de Corsair, Air
Caraïbes et French Bee n’ont pas bénéficié de plan de
restructuration, « sinon nous aurions dû passer devant la Commission
européenne, ce qui n’a pas été le cas », pointe la dirigeante.
Manquements dénoncés (...) Dans sa réponse à Bruxelles, la PDG s’étonne des
manquements de sa rivale. L’obligation de rapporter tous les six
mois l’évolution du plan n’aurait pas été respectée par Corsair. De
plus, Air Caraïbes et French Bee ont découvert que « l’État a versé
à Corsair 32 millions d’euros en plus du plan de restructuration de
2020 sans demander l’autorisation de la Commission européenne ».
Enfin, Mme Ourmières-Widener souligne que « l’obligation de ne pas
lancer de nouvelles destinations » n’aurait pas non plus été
respectée par Corsair, comme l’a pointé la Commission.
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Bagage cabine payant, choix du siège... Ryanair, Volotea, Vueling et easyJet écopent d'une énorme amende en Espagne
((source Bfmtv) 31 mai 2024 - Le ministre de la Consommation
espagnol a infligé une amende historique de 150 millions d'euros à
Ryanair, Volotea, Vueling et EasyJet pour pratiques abusives. Selon
les informations d'El Pais, les quatre compagnies aériennes low-cost
se sont vu reprocher des pratiques abusives et déloyales. Au nombre
de celles-ci, faire payer les passagers pour les bagages cabine. Ou
faire payer pour choisir des sièges côte à côte pour des passagers
accompagnés d'enfants ou des personnes nécessitant une assistance
particulière. Les compagnies se voient aussi sanctionnées pour le
manque de transparence de leurs informations contractuelles et pour
l'interdiction du paiement en espèces selon les informations de la
radio Cadena SER. C'est la plus grosse amende jamais
infligée pour des pratiques déloyales relèvent les autorités de
consommateurs. Bien que le contenu exact des sanctions n'ait
pas été communiqué, la compagnie aérienne qui a écopé de la plus
grosse amende serait Ryanair, qui a commencé à tarifer les bagages à
main dès novembre 2018. Cette décision fait suite à des plaintes
d'organisation de consommateurs. Mais les compagnies
aériennes peuvent encore faire appel de la décision et comptent
défendre la possibilité de taxer les bagages cabine.
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Ouverture du ciel mauricien : l’ombre d’Ethiopian Airlines plane sur Air Mauritius
(source Defimedia) 29 mai 2024 - Les discussions avec Ethiopian
Airlines avaient été évoquées en mai 2020 mais celles-ci n’ont pas
abouti : pas question de mettre en péril Air Mauritius. Dans
le milieu de l’aviation locale, le nom d’Ethiopian Airlines refait
surface. Ce leader africain de l’aviation voudrait exploiter le
marché mauricien en offrant une multitude de destinations en Afrique
grâce à son hub d’Addis-Abeba. Cette compagnie compte aussi proposer
des prix concurrentiels vers des destinations européennes. Ce qu’Air Mauritius n’est pas en mesure de faire. Et
pour l’heure, le veto
d’Air Mauritius tient toujours. Reste à savoir pour combien de
temps. (...) Au gouvernement, les demandes d’Ethiopian Airlines ne tombent
pas dans l’oreille d’un sourd. Toutefois, au plus haut niveau, on
continue d’objecter, pour ne pas mettre en péril Air Mauritius. Au
sein du Parti travailliste et du Mouvement militant mauricien,
Ethiopian Airlines a aussi ses fans. Ils estiment qu’Air Mauritius
conservera le privilège de desservir en vol direct ses principales
destinations, comme Paris et Londres et elle gardera la main sur La
Réunion. (...) Un intérêt qui date
Fondée en 1945, cette compagnie qui est contrôlée à 100 % par l’État
éthiopien s’intéresse à Maurice depuis pas mal d’années. En 2019
déjà, une demande d’autorisation pour utiliser l’aéroport de
Plaisance avait déjà été formulée. Mais elle avait été rejetée.
Ethiopian Airlines cherche à obtenir la cinquième et sixième liberté
de l’air à Maurice. Ce droit permet à une compagnie aérienne d’un
pays de relier deux autres pays en faisant escale dans son pays. Ce
qui signifie que le transporteur pourrait embarquer des passagers à
Paris à destination de Maurice en passant par son hub à Addis-Abeba
et vice versa. C’est similaire à ce qu’Emirates fait depuis
2002 à Maurice, en utilisant l’aéroport de Dubaï comme hub. Turkish
Airlines bénéficie également de ce privilège depuis le 15 décembre
2015. Ethiopian Airlines, déjà propriétaire d’ASKY Airlines,
Malawi Airlines et Zambia Airlines, était même hautement intéressée
à devenir partenaire stratégique, et éventuellement actionnaire,
d’Air Mauritius. (...)
Pression de l’Union africaine pour ouvrir le ciel mauricien La
pression pour faire venir Ethiopian Airlines ne vient cependant pas
que de l’intérieur. Au niveau de l’Union africaine, des pressions
sont exercées, à travers le projet Single African Air Transport
Market (SAATM). À ce jour, 34 pays africains, sur 55 membres
de l’Union africaine, ont adhéré au SAATM. Maurice n’en fait pas
partie, pour le moment, tout comme les Seychelles et Madagascar. Ce
projet vise à faciliter les voyages aériens en Afrique en créant un
marché unique pour les compagnies aériennes africaines. Ce qui
permet une plus grande liberté de mouvement pour les vols entre les
pays africains. Une condition sine qua non est d’enlever ou
d’assouplir les restrictions sur les vols entre les pays africains.
Ce qui voudrait dire que les compagnies aériennes des pays
signataires membres du SAATM pourraient atterrir à Plaisance avec
une fréquence et un nombre de passagers illimités. Elles pourraient
aussi utiliser leur hub pour amener des passagers depuis Maurice
vers d’autres destinations et vice versa. Air Mauritius pourra, elle
aussi, atterrir dans les aéroports des pays signataires sans avoir à
obtenir des autorisations spéciales. L’objectif de ce
projet, lancé en 2018 par l’Union africaine dans le cadre de son
Agenda 2063, est de réduire le coût des billets. Il veut aussi
stimuler le développement économique des pays signataires. Le projet
profitera cependant principalement aux compagnies les plus grandes
et solides de la place, dont Ethiopian Airlines. Celle-ci peut se
vanter d’être le fleuron de l’aviation africaine. Elle a été élue
meilleure compagnie africaine par Skytrax durant ces six dernières
années. Toutefois, Air Mauritius estime que si Maurice
adhère à ce projet, il signera l’arrêt de mort de la compagnie
aérienne. Et Maurice a besoin d’un transporteur aérien national pour
garantir son indépendance et pour exercer pleinement sa
souveraineté.
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Aura Aero s'allie avec Airbus pour certifier son futur avion régional électrique
(source Les Échos) 28 mai 2024 - Aura Aero continue de s'entourer
pour passer le cap de la certification d'ERA, son avion de transport
régional hybride de 19 places, dont l'entrée en service n'est pas
attendue avant 2028, mais qui totalise déjà plus de 500
précommandes. Le constructeur aéronautique toulousain révèle
avoir signé un accord de coopération avec Airbus Protect, filiale du
géant européen spécialisée dans la gestion des risques. « Travailler
avec Aura Aero démontre la capacité d'Airbus Protect à aider des
entreprises dans l'industrie aéronautique à gérer les risques à tous
les niveaux, pas seulement dans les défis en matière de sécurité et
cybersécurité mais aussi sur les aspects durabilité et en
contribuant à la décarbonation de l'aviation régionale », indique
Thierry Racaud, CEO d'Airbus Protect. C'est également l'occasion
pour Airbus Protect d'étendre son expertise dans les nouvelles
technologies telles que la propulsion hybride et les systèmes
tout-électriques, ainsi que dans le cadre réglementaire de
l'aviation générale (CS-23). Lors du dernier salon du
Bourget, Aura Aero avait déjà dévoilé un partenariat avec une autre
filiale d'Airbus, Airbus Flight Academy Europe (AFAE), pour
l'introduction des avions à propulsion électrique dans la formation
des pilotes commerciaux et militaires. Sélection des
fournisseurs et coopération avec l'EASA Le mois dernier, au cours
du salon aéronautique de Friedrichshafen en Allemagne, la PME avait
annoncé avoir franchi deux jalons clés dans ce processus de
certification. La société a lancé les premiers grands appels
d'offres en vue de sélectionner les fournisseurs pour la fabrication
de l'avion. D'autre part, en vue de l'obtention de la certification
des autorités européennes et américaines pour son avion ERA, dont
l'entrée en service est prévue avant 2030, Aura Aero a signé avec
l'EASA, devenant ainsi « la première société à coopérer avec
l'agence européenne pour la sécurité aérienne dans le domaine des
avions électriques régionaux ». En parallèle,
le
constructeur toulousain devrait dans les prochaines semaines lancer
la campagne d'essai d'Integral E, son avion biplace électrique dans
l'optique d'obtenir là encore une certification. Outre le
développement de ses avions, le constructeur toulousain entend
boucler une levée de fonds massive en 2024. Aura Aero a déjà levé 62
millions d'euros depuis sa création (dont 35 millions rien qu'en
2023) et projette pour cette année un nouveau tour de table de 150
millions d'euro. 2024 doit aussi marquer, pour la jeune société, le
dépôt du permis de construire pour sa future usine d'avions
électriques de 40.000 m2, toujours à l'aéroport Toulouse-Francazal.
Un projet à 150 millions d'euros dont le montage financier est en
cours de finalisation et qui devrait faire intervenir des
collectivités mais aussi des acteurs privés. L'usine doit entrer en
service en 2027 et employer à terme 1.500 personnes.
>
Comment l'aviation d'affaires espère devenir le pionnier de la décarbonation de l'aérien
(source Les Échos) 29 mai 2024 - Le plus polluant des modes de
transports, le jet d'affaires, sera-t-il le premier à atteindre le
Graal de la neutralité carbone ? C'est l'ambition affichée par les
acteurs du secteur, réunis pour deux jours à Genève au Salon Ebace.
Face à l'hostilité d'une partie de l'opinion publique, les
responsables ont compris qu'il ne suffisait plus d'invoquer
l'utilité essentiellement professionnelle des avions d'affaires pour
échapper aux surtaxations et aux interdictions. D'où l'objectif de
faire de l'aviation d'affaires le pionnier de la décarbonation du
transport aérien. Un plan d'action détaillé Une ambition
réaffirmée cette année à travers nouveaux engagements. L'association
européenne de l'aviation d'affaires, EBAA, a détaillé son plan
d'action, destiné à aider les entreprises à avancer vers la
neutralité carbone. Ce programme d'une durée de quatre ans
ne se limite pas la réduction des émissions de CO2 et à la lutte
contre le changement climatique, mais inclut aussi
différentes initiatives visant à renforcer l'acceptabilité sociale de l'aviation
privée, comme des vols de solidarité à motif médical ou humanitaire
ou une politique de recrutement inclusive. Il permettra aux
entreprises d'obtenir un label, susceptible de valoriser leurs
efforts auprès de leur clientèle, considérée comme moins sensibles
au prix et aux surcoûts que celle du transport aérien. Banco
sur les carburants d'aviation durable Cependant, l'objectif le
plus ambitieux concerne les carburants d'aviation durable (CAD),
pour lesquels l'EBAA et l'association américaine GAMA préconisent
des taux bien supérieurs à ceux du transport aérien « grand
public ». Alors que la réglementation européenne prévoit 2 %
de CAD dans le kérosène des avions à partir de 2025, 6 % en 2030,
20 % en 2035, 34 % en 2040 et 70 % en 2050, l'EBAA et GAMA
recommandent un minimum de 5 % dès l'an prochain, 20 % en 2030, 40 %
en 2035, 60 % en 2040, 80 % en 2045 et 100 % en 2050, sur tous les
types de trajets. Comparés aux compagnies aériennes, les
besoins de CAD de l'aviation d'affaires sont en effet bien plus
modestes, ce qui rend les objectifs d'incorporation moins difficiles
à atteindre. Selon l'EBAA, qui a calculé les besoins en CAD
de tous les grands aéroports d'affaires européens, le premier
d'entre eux, l'aéroport du Bourget, aurait déjà de quoi servir du
kérosène à 5 % de CAD à tous ses clients, soit 1.933 tonnes. La
quantité nécessaire pour atteindre les 100 % ne dépasserait pas
40.000 tonnes, contre 28 millions de tonnes pour le transport aérien
européen à la même date. La neutralité carbone dès 2045 ?
Ajoutée à la réduction de consommation de 20 % à 25 % promise par
les nouveaux modèles de jets d'affaires 100 % CAD compatibles, qui
entreront en service entre 2025 et 2028, cette intégration à marche
forcée des carburants d'aviation durable permettrait, en théorie, à
l'aviation d'affaires européenne et américaine d'atteindre la
neutralité carbone dès 2045. Ceci sans compter les futurs
avions hybrides, mi-électriques, mi-thermiques, comme le Cassio 330
de Voltaero, ou le Lilium Jet, qui sont déjà présents sur les salons
et qui multiplient les annonces, en vue de leur entrée prochaine sur
le marché des avions-taxis vers 2026. (...) Des handicaps réglementaires Cependant, l'aviation
d'affaires a aussi des handicaps dans la course à la décarbonation.
À commencer par sa particularité de desservir trois fois plus
d'aéroports que les compagnies aériennes, dont un grand nombre de
petits aérodromes difficiles à approvisionner en CAD.
L'aviation d'affaires tente de corriger son image de pollueur de
luxe Pour y remédier, ses représentants militent pour
l'ajout à la réglementation européenne d'un dispositif dit de « book
& claim », permettant d'acheter une quantité donnée de CAD sur le
marché, qui sera injectée dans le circuit général
d'approvisionnement des aéroports européens, mais qui ne se
retrouvera pas nécessairement à chaque plein de carburant. Une
revendication qui est également celle des compagnies aériennes.
L'aviation d'affaires voudrait voir ses efforts de décarbonation
mieux reconnus par les régulateurs. Ce qui est loin d'être le cas.
Contrairement au transport aérien, l'aviation d'affaires reste
exclue des activités susceptibles de bénéficier de financements
« verts ». Par ailleurs, plusieurs candidats à la députation
européenne de la mouvance écologiste font encore de l'interdiction
de l'aviation d'affaires l'un de leurs chevaux de bataille,
notamment en France, pays qui abrite Dassault Aviation et un tissu
industriel lié à cette activité.
Fin de la revue de presse
>
Évolution du cours de l'action Air France-KLM
L'action Air France-KLM est à 10,475 euros en clôture
vendredi 31 mai. Elle est en hausse cette semaine de
+0,87%.
Comme d'autres entreprises du secteur de l'aérien,
Air France KLM a dû faire face à des perturbations de vols en raison
des attaques de l'Iran contre Israël.
Il était à 12,53 euros
le 2 janvier 2023, à 17,77 euros le 19 juin 2023.
La moyenne (le consensus) des analystes
à 12 mois pour l'action AF-KLM
est à 15,09 euros (elle était à 15,0 euros début janvier
2023). L'objectif de cours le plus élevé est à 23,00 euros, le plus
bas à 9 euros. Je ne
prends en compte que les opinions d'analystes postérieures à
l'augmentation de capital de mai 2022.
Vous pouvez retrouver sur
mon blog le
détail du consensus des analystes.
>
Évolution du prix du carburant cette semaine
Le baril de Jet Fuel en Europe est en baisse de -2$ à 99$. Il était à 94$
fin juin 2023, à 79$
avant le déclenchement de la guerre en Ukraine.
Le baril de pétrole Brent (mer du nord)
est
en baisse de -1$ à 81$.
De la mi-février
2022
à fin juillet 2022, il faisait le yoyo entre 100 et 120$. Depuis, il oscille
entre 75$ et 99$.
>
Gestion des FCPE
Lorsque vous placez de l'argent dans un des fonds FCPE d'Air
France, vous obtenez des parts dans ces fonds. Vous ne détenez pas
directement d'actions.
Ce sont les conseils de surveillance,
que vous avez élus en juillet 2021 pour cinq ans, qui gèrent les fonds
et qui prennent les décisions.
Les fonds Aeroactions,
Majoractions et Concorde ne détiennent que des actions Air France.
Les fonds Horizon Épargne Actions (HEA), Horizon Épargne Mixte
(HEM), Horizon Épargne Taux (HET) gèrent des portefeuilles d'actions
diverses.
Précisions
Ces informations indicatives ne constituent en aucune manière une
incitation à vendre ou une sollicitation à acheter des actions Air France-KLM.
Vous pouvez réagir à cette revue de presse ou bien me communiquer toute
information ou réflexion me permettant de mieux vous informer.
Vous pouvez me poser, par retour, toute question
relative au groupe Air France-KLM ou à l'actionnariat salarié...
À bientôt.
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François Robardet
Représentait les salariés et anciens salariés
PS et PNC actionnaires d'Air France-KLM. Vous pouvez me retrouver sur mon
compte twitter @FrRobardet
Lors de mon élection, j'ai reçu le soutien de la
CFDT et de l'UNPNC Cette revue de presse traite de sujets
liés à l'actionnariat d'Air France-KLM. Si vous ne voulez plus
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