La mauvaise surprise Air France-KLM

photo François Robardet, Représentant des salariés, Air France-KLM I Lettre de François Robardet

À la pointe d'une aviation européenne plus responsable, nous rapprochons les peuples pour construire le monde de demain.
(Raison d'être du groupe Air France-KLM)
 

à destination des salariés et anciens salariés

PS et PNC actionnaires d'Air France-KLM

N°972, 8 juillet 2024
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La Revue de Presse du lundi

> La mauvaise surprise Air France-KLM

(source L'Opinion) 4 juillet 2024 - Les Parisiens ne sont pas les seuls à vouloir éviter la capitale en prévision du grand barnum des Jeux Olympiques. Le trafic aérien au départ et à destination de la Ville lumière pour la période de juin à août se volatilise chez Air France-KLM. Zone grise ou zone rouge, avec ou sans QR code – nombre de touristes préfèrent prendre l’itinéraire bis plutôt que s’embarrasser de subtilités administratives. Pour la compagnie aérienne, le manque à gagner oscille entre 160 et 180 millions d’euros.
 

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Même si elle peut espérer en regagner une partie à la fin de l’été, grâce à un effet report, il s’agit d’une mauvaise surprise. Une de plus, dans cette année tout sauf olympique pour l’action Air France-KLM. Le titre recule de 40 % depuis le 1er janvier, dont 22 % pour le seul mois de juin. En perte d’octobre à mars, notamment en raison de l’inflation de ses coûts salariaux, le groupe franco-néerlandais ne s’est jamais si mal porté en Bourse.
 
La période estivale est davantage propice aux performances financières, mais la situation politique française, outre l’effet JO, assombrit ce millésime. Le risque de grèves ou d’émeutes en cas de prise de pouvoir du Rassemblement national ne peut être écarté. Il rejaillirait sur l’activité d’un groupe détenu à 28 % par l’État français et au climat social notoirement éruptif. L’hypothèque politique pourrait aussi contrarier les visées d’Air France-KLM sur son concurrent portugais TAP, en voie de privatisation.

Mon commentaire : Après de mauvais résultats au premier trimestre 2024, le groupe Air France-KLM risque de faire face à un été difficile, voire à une année en demi-teinte, notamment si le groupe est contraint de réduire son offre en raison de problèmes liés aux pièces de rechange de sa flotte.

Le groupe doit également rembourser 1,65 milliard d'euros d'obligations cette année, et un montant similaire l'année prochaine. La dette nette du groupe s'élevait à 5 milliards d'euros lors de la dernière annonce des résultats annuels.

L'absence de perspective de paiement de dividende, l'impact négatif des Jeux olympiques, la possible diminution de l'offre et le profil de remboursement de la dette sont autant de signaux négatifs pris en compte par les investisseurs concernant le titre de la société.

> Qatar Airways surfe sur la demande et signe des résultats record

(source La Tribune) 2 juillet 2024 - Les records de bénéfices continuent de s'enchaîner dans le transport aérien, portés par une forte demande à travers la planète. Après Air France-KLM, Singapore Airlines ou Emirates ces derniers mois, c'est au tour de Qatar Airways d'annoncer les meilleurs résultats financiers de son histoire, ce mardi. La compagnie qatarie s'est plutôt bien accommodée du départ de son dirigeant historique Akbar al Baker à l'automne dernier pour signer un record de chiffre d'affaires et de bénéfices lors de son exercice 2023-2024.
 
Qatar Airways a engrangé 22,2 milliards de dollars sur l'exercice qui s'est achevé le 31 mars dernier. C'est 6% de plus que l'année précédente, où le groupe avait pourtant déjà signé un record avec notamment l'apport de la Coupe du monde de football 2022.
 
Cette performance est largement due au dynamisme de la demande de voyage : le trafic a crû de 26% pour dépasser les 40 millions de passagers. Ce sont presque 8 millions de plus qu'avant la crise. En dépit d'une amélioration du remplissage, les recettes unitaires se sont légèrement dégradées.
 
La situation est moins brillante du côté du cargo, ce qui n'est pas sans conséquences pour le groupe qui opère une flotte de 28 Boeing 777 Freighter. Malgré un maintien de ses parts de marché, il a subi le repli mondial de cette activité l'an dernier et a enregistré un recul de 26% de ses revenus sur cette activité.

Cela n'a pas empêché Qatar Airways d'améliorer ses profits opérationnels avant intérêts, impôts, dépréciation et amortissement (Ebitda). Ceux-ci dépassent les 5 milliards de dollars avec une marge maintenue au-dessus des 23%. Ces performances opérationnelles se sont traduit par une réussite financière avec un profit net record de 1,7 milliard de dollars.
(...)

Mon commentaire : L’accord aérien entre l’Union Européenne et le Qatar n’est à ce jour pas encore totalement entré en vigueur en raison d’une enquête en cours sur des allégations de blanchiment de capitaux, de corruption et de participation à une organisation criminelle.

Cet accord est particulièrement défavorable aux compagnies aériennes européennes.

Les résultats financiers de Qatar Airways sont impressionnants, mais ils le seraient bien plus encore si le Qatar avait davantage accès au marché européen.

> Feu vert de l'UE au rachat de l'italien ITA Airways par Lufthansa

(source Les Échos) 3 juillet 2024 - C'est l'épilogue d'un long feuilleton : mercredi, la Commission européenne a donné son feu vert sous conditions au rachat la compagnie italienne ITA Airways par l'allemand Deutsche Lufthansa, une opération scrutée de près par tout le transport aérien, attentif à la manière dont progresse la consolidation du marché.
 
Dans ce cadre, Lufthansa (Swiss, Austrian Airlines et Brussels Airlines) acquiert une participation de contrôle (41 %) d'ITA, aux côtés du gouvernement italien, pour 325 millions d'euros, avec une option pour s'offrir le solde plus tard. De cette façon, l'Allemand compte s'implanter un peu plus sur l'un des marchés de l'aviation les plus importants et les plus compétitifs d'Europe.
 
Ce « deal » n'a pas été une mince affaire pour le régulateur européen qui, redoutant une réduction de la concurrence, a ouvert une enquête approfondie de plusieurs mois, brandissant ainsi la menace d'un veto. La partie qui s'est ensuite jouée en coulisses a connu plusieurs épisodes de tensions. Et pour que « l'affaire » puisse être conclue, Lufthansa et le gouvernement italien ont dû proposer un paquet de « mesures correctives » afin d'apaiser les craintes de l'UE.
(...)
« Nous devions faire en sorte d'empêcher que les passagers paient plus ou voient le nombre et la qualité des services de transport aérien diminuer sur certaines liaisons à l'intérieur et en dehors de l'Italie, a commenté Margrethe Vestager, vice-présidente de la Commission européenne. L'ensemble de mesures correctives garantit qu'un niveau suffisant de pression concurrentielle subsiste sur toutes les liaisons concernées ».
 
Le gouvernement de la Première ministre Giorgia Meloni va, lui, enfin se débarrasser d'un actif déficitaire, ce qui devrait lui permettre d'améliorer les finances du pays. « Aujourd'hui, nous concluons enfin positivement l'interminable dossier du transporteur national qui a été au cœur des débats de l'opinion publique depuis 40 ans » a commenté le ministre de l'économie italien. Giancarlo Giorgetti reconnaît « un parcours compliqué, troublé, difficile, mais qui est couronné d'un grand succès à la fois italien, allemand et européen. Il n'y aura plus jamais d'aides publiques pour cette entreprise. Cela appartient au passé. »
 
Ce n'est toutefois pas encore le fin mot de l'histoire, car la Commission doit encore approuver les « bénéficiaires adéquats des mesures correctives pour chacun des engagements » pris - dont la mise en œuvre sera par ailleurs scrupuleusement suivie par un mandataire indépendant -, a-t-elle prévenu. Les échanges vont donc se poursuivre dans les prochaines semaines.

Mon commentaire : C’est seulement un feu vert de principe accordé à Lufthansa. Le processus d’approbation n’est pas encore terminé.

Le ministre italien de l’économie prend des risques en affirmant, comme tous ses prédécesseurs depuis 40 ans, que la compagnie italienne ne disposera plus jamais d’aides publiques.

> L'aéroport de Bordeaux comble le vide laissé par Ryanair et veut ouvrir des destinations inédites

(source Actu) 2 juillet 2024 - Avec la fermeture annoncée de la base aérienne de Ryanair à partir du 27 octobre 2024 et le départ de la compagnie low-cost, l’aéroport de Bordeaux doit composer avec la suppression de 39 lignes au départ de son tarmac, dont 20 destinations.
 
Mais on le sait, la nature a horreur du vide et d’autres compagnies se sont déjà positionnées pour remplacer les lignes abandonnées, à l’image de Transavia, qui a annoncé ce 25 juin l’ouverture de six nouvelles liaisons au départ de Bordeaux (dont cinq délaissées par la compagnie irlandaise).
(...) 
Cette filiale low-cost du groupe Air France-KLM a récupéré ainsi des « destinations déjà arrivées à maturité » grâce à Ryanair : Porto, Marseille, Marrakech, Séville et Agadir. De la même manière, Volotea a repris Marrakech et Madrid.
(...) 
Outre le remplacement de Ryanair, l’aéroport de Bordeaux cible de nouvelles destinations. Des discussions sont en cours actuellement avec les compagnies Finnair et SAS pour développer la Scandinavie où un fort potentiel commercial a été identifié.
 
« On essaye aussi de développer l’Égypte, qui est assez à la mode. On regarde vers le Moyen Orient. Tel Aviv était une destination qu’on recherchait activement mais on a laissé tomber vu la conjoncture actuelle. Dans les années à venir, on aimerait proposer Dubaï ou Doha », développe Cyrielle Clément.
 
Aussi, la réussite commerciale de la liaison vers Montréal a donné des idées à l’aéroport de Bordeaux, qui rêve d’un direct vers New York. « Il y a une demande très importante dans les deux sens, note la responsable. Les Américains sont très friands de Bordeaux et de notre vin. Il y a peu de doutes qu’ils viendraient. »
 
Les retards de livraison pris par Airbus sur un modèle d’avion idoine pour ce genre de liaisons obligent un peu à temporiser. Dans le même esprit, Shanghai est une piste étudiée à l’horizon des trois-quatre prochaines années.
 
À partir du 2 juillet, Shanghai Airlines ouvre une ligne entre la ville chinoise et Marseille. L’aéroport de Bordeaux suivra les débuts commerciaux de près. « Après, c’est évolutif. On s’adapte très vite. Tout dépend de la géopolitique, des pandémies, des aléas économiques… Les élections actuelles peuvent avoir une grosse influence aussi, par exemple. »

Mon commentaire : Les aéroports cherchent à ouvrir et maintenir les lignes aériennes les plus lucratives. Cela peut se faire grâce aux redevances aéroportuaires générées par un grand nombre de passagers ou par les revenus provenant des boutiques en zone de détaxe.

En effet, les boutiques versent un pourcentage de leur chiffre d'affaires aux aéroports en échange du droit de vendre dans les terminaux. Ce pourcentage peut atteindre 40%. Le montant moyen des achats varie en fonction des nationalités et est particulièrement élevé chez les Chinois, avoisinant les 150€.

C'est sans doute ce qui a encouragé l'ouverture cet été d'une ligne entre Marseille et Shanghai, après l'inauguration en 2019 d'un vol direct entre Nice et Pékin.

Si ce phénomène se généralise, Il priverait les grands hubs aériens d'un flux important de passagers, entrainant ainsi une perte de revenus pour les grandes compagnies aériennes nationales.

> Norwegian Air avertit, le titre plonge

(source Boursier) 4 juillet 2024 - Nouveau message de prudence dans le ciel européen. Norwegian Air a abaissé ce matin ses prévisions de bénéfices pour 2024 en raison d'une demande plus faible au cours du deuxième trimestre, d'un accord salarial plus élevé que prévu pour les pilotes, de retards de livraison d'avions Boeing et de vents contraires liés aux taux de change.

Le groupe scandinave table ainsi désormais sur un Ebit annuel compris entre 2,5 et 3,2 milliards de couronnes contre 2,5 à 3,2 MdsC précédemment. Les prévisions précédentes n'incluaient aucune contribution de Wideroe, le transporteur régional acquis en janvier, mais ont été prises en compte dans la nouvelle guidance. Le titre Norwegian décroche de plus de 16% à Oslo.

Mon commentaire : Lire le commentaire de l'article suivant.

> TourMaG Faut-il s'inquiéter de la situation de Norse Atlantic Airways ?

(source Journal) 2 juillet 2024 - Le low-cost a révolutionné le voyage sur les courtes et moyennes distances.
 
Après avoir totalement rebattu les cartes et permis à des millions d'Européens de pouvoir partir en vacances à faible coût, diverses initiatives ont été lancées sur des trajets nettement plus longs.
 
Ces projets qui ont bien souvent été des flops, excepté les contre-exemples JetBlue et French bee.
 
L'échec le plus cuisant a été celui de Norwegian, contraint de fermer ses lignes transatlantiques et de mettre en liquidation sa filiale française. Norwegian a malgré tout fait des émules, avec Norse Atlantic Airways.
 
Cette compagnie a été lancée en février 2021, par le cofondateur et ex-PDG de Norwegian Air Shuttle, Bjorn Kjos. Elle a repris les codes, les tarifs et les créneaux laissés vacants par sa devancière.
 
"Tout juste bénéficiaire au dernier trimestre pour la première fois de sa courte existence, Norse aura cependant perdu de l’argent en 2023," annonçait notre spécialiste de l'aérien, Christophe Hardin dans un précédent article.
 
Des pertes qui devaient laisser place à un exercice 2024 bénéficiaire. Sauf qu'après plus de 6 mois d'activité cette année, la compagnie se retrouve en difficulté à court terme.
(...) 
Norse : "un impact négatif sur la liquidité et la trésorerie à court terme"
(...) 
Sauf que l'absence de new money pourrait avoir des conséquences sur l'avenir du transporteur et assez rapidement.
(...)  
Son cours de bourse est passé de 8 dollars à son introduction en septembre 2021 à 0,37 dollar, le 3 juillet, son plus bas niveau.
(...)  
Norse : un modèle en question ?
Son business modèle repose sur des vols réguliers long-courriers l'été, puis quand vient l'hiver, la réduction du réseau serait compensée par des vols charters et de la location d'avion.
(...) 
Autant d'informations qui questionnent sur la pertinence du modèle, même si JetBlue ou French bee ont réussi.
 
D'après OAG, les compagnies à bas prix ne représentent que 5,3 % des fréquences cet été, pour 7 300 vols entre l'Amérique du Nord et l'Europe de l'Ouest.
 
"La réussite à long terme des services low-cost long-courriers est toujours une question et leur part de marché fragile les rend vulnérables aux pressions concurrentielles lorsque la demande du marché faiblit et que le prix du pétrole se durcit.
(...) 

Mon commentaire : Il est plus facile de rentabiliser une compagnie aérienne à bas coûts sur des vols court-courrier que sur des vols long-courrier pour plusieurs raisons.

Tout d'abord, les compagnies à bas coûts effectuent plus de vols par jour par rapport aux compagnies traditionnelles (jusqu'à huit vols quotidiens pour Ryanair, par exemple), ce qui permet de transporter plus de passagers et d'optimiser l'utilisation de leurs avions.

À l'inverse, les compagnies long-courrier, qu'elles soient régulières ou à bas coûts, réalisent un nombre de vols mensuel similaire, limitant ainsi les opportunités de rentabilité.

Ensuite, les compagnies à bas coûts privilégient souvent les aéroports secondaires, moins chers que les grands hubs aéroportuaires. Cette stratégie de réduction des coûts n'est pas toujours possible pour les compagnies long-courrier comme Norse Atlantic, qui desservent principalement les grandes villes américaines.

Aussi, pour les compagnies à bas coûts long-courrier, les économies de coûts se concentrent principalement sur les frais de personnel, ce qui limite les possibilités de réduction des dépenses. .

Enfin, l'introduction des Carburants d'Aviation Durables entraîne des surcoûts supplémentaires, qui impactent davantage les compagnies à bas coûts en raison de leurs marges de manœuvre plus restreintes comparées à celles des compagnies aériennes régulières. 

> CCrashs mortels de deux avions 737 max: vers un plaider coupable de Boeing

(source BFM Business) 1er juillet 2024 - tempête en vue pour Boeing? Selon CNBC, le ministère américain de la Justice (DoJ) prévoit de demander au constructeur de plaider coupable pour les accidents mortels du 737 Max. Ces deux crashs ayant eu lieu en 2018 et 2019 ont causé la mort de 346 personnes.
(...) 
Rappelons qu'en mai dernier, le DoJ a notifié dans une lettre à un juge fédéral que Boeing n'avait pas respecté certaines conditions d'un accord qui lui évitait d'être poursuivi au pénal pour ces deux accidents.
 
Pour rappel, Boeing a conclu le 7 janvier 2021 un accord avec les autorités américaines pour un montant de 2,5 milliards de dollars. Par cet accord, le constructeur avait reconnu avoir commis une fraude (en induisant en erreur les régulateurs qui avaient approuvé le 737 Max), en échange de l'abandon par le ministère de la Justice de certaines des poursuites le visant depuis les deux accidents mortels.
 
"Boeing est passible de poursuites" dans ce dossier, annonçait le ministère de la Justice. "Nous estimons avoir honoré les conditions de cet accord", avait alors réagi Boeing, disant se tenir prêt à "répondre" sur ce dossier géré par un juge fédéral au Texas.
 
Les autorités fédérales "ont déterminé que Boeing a violé ses obligations" de l'accord "faute d'avoir prévu, mis en place et fait respecter un programme" visant à se conformer aux lois américaines "sur l'ensemble de ses opérations", relève la lettre du ministère.
 
Les familles des victimes veulent un procès
Les autorités ont en fait réexaminé l’accord après la perte en vol d'une porte bouchon le 5 janvier sur un 737 Max neuf d'Alaska Airlines en janvier, déclenchant une nouvelle crise de sécurité et de contrôle de la qualité chez Boeing.
 
Outre une amende supplémentaire d'environ 247 millions de dollars, ce plaider-coupable pourrait entraîner des conséquences commerciales néfastes pour le constructeur en tant que contractant fédéral. Boeing est un important sous-traitant du Pentagone et de la NASA.
 
Mais cette option ne semble pas satisfaire les familles des victimes qui entendaient bénéficier d'un procès pénal en bonne et due forme. Dans ce cadre, Boeing serait passible d'une amende bien plus importante: 24,8 milliards de dollars, et sa responsabilité confirmée.
 
"L’aspect scandaleux sous-jacent de cet accord est qu’il ne reconnaît pas que le crime de Boeing a tué 346 personnes", dénonce ainsi Paul Cassell, l’un des avocats des familles des victimes, cité par l'agence AP. "Boeing ne sera pas tenu responsable de cela, et ils ne vont pas admettre que cela s’est produit."

Reste que selon les familles, les procureurs du DoJ ont déclaré que si Boeing rejetait l’offre de plaider-coupable, le ministère de la Justice demanderait un procès dans cette affaire.

Mon commentaire : Boeing se trouve dans une situation délicate concernant l'offre de plaider coupable, quelle que soit sa décision.

Accepter de plaider coupable pourrait entraîner la perte de contrats fédéraux, occasionnant un manque à gagner important pour l'avionneur.

En revanche, refuser de plaider coupable et aller au procès signifierait que les 2,5 milliards de dollars versés pour éviter ce procès auraient été payés en vain. De plus, Boeing risquerait une amende maximale de 24,8 milliards de dollars.

Pour mettre cela en perspective, début 2024, Boeing a déclaré disposer de 16,0 milliards de dollars en trésorerie et investissements en titres négociables, avec des lignes de crédit disponibles de 10 milliards de dollars.

Une amende de cette ampleur mettrait donc Boeing en grave difficulté financière.

La tentation de plaider coupable est donc forte. Si Boeing choisit cette option, ce sont les familles des victimes qui en souffriraient le plus.

> Pologne : la construction d’un méga-aéroport à Varsovie démontre l’« hypocrisie » des écologistes

((source Euractiv) 27 juin 2024 - Les objections environnementales à la construction d’une nouvelle plateforme de transit aérien à Varsovie relèvent de l’« hypocrisie » selon le chef de projet Marcin Horała, qui affirme que les projets similaires en Europe occidentale ne font pas l’objet du même examen minutieux.
 
Connue sous le nom de Solidarity Transport Hub (ou CPK selon l’acronyme polonais), la nouvelle infrastructure aéroportuaire devrait devenir la principale plateforme de transit aérien pour l’Europe centrale et orientale lorsqu’elle sera inaugurée à l’été 2028.
 
L’achèvement du projet devrait dynamiser l’économie polonaise et en faire une destination plus attrayante pour les entreprises, selon les promoteurs du projet.
 
Avec un coût de quelque 8 milliards d’euros, la plateforme CPK est considérée comme le plus grand projet de construction d’infrastructure en cours en Europe.
 
Le méga-aéroport sera relié aux villes environnantes par des trains à grande vitesse et un réseau routier, dans le but d’en faire le principal point de départ pour près de 180 millions d’habitants d’Europe centrale et orientale.
 
La plateforme absorbera l’essentiel du trafic commercial des deux autres aéroports de Varsovie, Chopin et Modlin, dont le rôle dans la connectivité aérienne polonaise sera réduit.
(...) 

Des critiques ont remis en question l’expansion des infrastructures de transport aérien, l’un des modes de transport à la plus forte intensité de carbone, en pleine crise climatique.
 
Les ONG écologistes ont demandé à l’Europe de mettre fin aux investissements dans les aéroports et de les réorienter vers des modes de transport à plus faible émission.
 
La Commission européenne a soutenu des programmes visant à encourager les voyageurs à privilégier le train, un mode de transport relativement plus respectueux de l’environnement, tandis que la Banque européenne d’investissement (BEI), l’organe de financement de l’Union européenne, envisage de mettre un terme aux investissements destinés à l’agrandissement des aéroports.
 
Toutefois, une telle approche serait injuste pour les pays d’Europe centrale et orientale, qui ont eu moins de temps pour développer leurs infrastructures de transport que les États membres occidentaux, a expliqué M. Horała à EURACTIV.
(...) 
La création d’une plaque tournante internationale dans la capitale polonaise permettra également aux passagers d’Europe de l’Est de ne plus avoir à prendre des vols court-courriers polluants pour se rendre dans les aéroports d’Europe occidentale afin d’y prendre un vol long-courrier, a fait valoir M. Horała.
 
La construction de la plateforme CPK comprendrait également des « technologies de pointe », ce qui rendrait l’aéroport plus écologique que ceux construits dans le passé, a-t-il affirmé. « Il est toujours plus difficile de rénover ou de moderniser une infrastructure existante que de la planifier et de la concevoir dès le départ au moyen de technologies respectueuses de l’environnement », a déclaré M. Horała.
(...)

Mon commentaire : La Commission européenne prône une forte intermodalité entre les trains à grande vitesse et l'avion en Europe. À moyen terme, cette stratégie réduira le nombre de vols court-courrier intra-Europe. Le projet du nouvel aéroport en Pologne s'inscrit dans cette logique, en tant que hub principalement alimenté par des TGV.

Cela soulève deux points importants :

1- Amener les passagers souhaitant prendre des vols long-courrier par train devrait, en théorie, satisfaire au moins partiellement les ONG écologistes. Cependant, ce n'est pas le cas. La plupart des ONG pensent que la seule manière de réduire les émissions de CO2 du transport aérien est de limiter le trafic long-courrier.

2- Pour justifier le nouvel aéroport, le chef de projet souligne le retard de développement des infrastructures aéroportuaires dans l'est de l'Europe, un retard qui pénalise les citoyens de cette région.

Cet argument est souvent utilisé mondialement pour justifier le développement du transport aérien dans les régions moins desservies.

Ce débat illustre bien le cœur de la problématique de la décarbonation du transport aérien.

Alors que les experts estiment qu'il sera difficile de produire suffisamment de carburants d'aviation durables pour les flottes actuelles, comment envisager la mise en service de plus en plus d'avions au cours des 25 prochaines années ?


Revue de presse boursière

> Air France-KLM: objectif de cours abaissé chez Oddo BHF

(source CercleFinance) 3 juillet 2024 - Oddo BHF réitère son opinion 'sous-performance' sur Air France-KLM et abaisse son objectif de cours de 9,5 à 8,5 euros, afin de refléter ses nouvelles estimations et la mise à jour des paramètres du bureau d'étude.
 
Après un avertissement lancé par le transporteur aérien franco-néerlandais en début de semaine, l'analyste modélise un EBIT ajusté de 482 millions d'euros (-34,2%) pour un CA de 8,1 milliards au deuxième trimestre.
 
'A nos yeux, la reprise en main du CASK est un prérequis avant de pouvoir revenir sur le titre', prévient Oddo BHF, pour qui Air France-KLM se traite sur des multiples encore peu attrayants par rapport à ses pairs majors Lufthansa et IAG.

Mon commentaire : Depuis une dizaine de jours plusieurs analystes ont revus leurs objectifs de cours Air France-KLM à la baisse : Oddo, Barclay, Stifel, BNP, Deutsche Bank.

L'absence de maitrise des coûts (CASK = Cost Available Seat Kilometer, en français coût par siège kilomètre offert) est mise en avant par Oddo.

Pour davantage de détail lire lettre précédente article "Air France-KLM perd de l’altitude, la faute à l’incertitude politique en France"


Fin de la revue de presse

> Évolution du cours de l'action Air France-KLM

L'action Air France-KLM est à 8,358 euros en clôture vendredi 21 juin. Elle est en légère hausse cette semaine (+1,58%).

Il était à 12,53 euros le 2 janvier 2023, à 17,77 euros le 19 juin 2023.

La moyenne (le consensus) des analystes à 12 mois pour l'action AF-KLM est à 13,79 euros, en baisse d'un euro en dix jours
(elle était à 15,0 euros début janvier 2023). L'objectif de cours le plus élevé est à 23,00 euros, le plus bas à 8 euros. Je ne prends en compte que les opinions d'analystes postérieures à l'augmentation de capital de mai 2022.

Vous pouvez retrouver sur mon blog le détail du consensus des analystes.

Mon commentaire : Le cours de l'action Air France-KLM dépassait régulièrement 10 euros depuis un mois et demi. Il a baissé de 22% en un mois.

La moyenne (le consensus) des analystes à 12 mois pour l'action AF-KLM est à 13,79 euros, en baisse d'un euro en dix jours.

> Évolution du prix du carburant cette semaine

Le baril de Jet Fuel en Europe est en hausse de +3$ à 109$. Il était à 94$ fin juin 2023, à 79$ avant le déclenchement de la guerre en Ukraine.

Le baril de pétrole Brent
(mer du nord) est en hausse de +1$ à 87$.

De la mi-février 2022 à fin juillet 2022, il faisait le yoyo entre 100 et 120$. Depuis, il oscille entre 75$ et 99$.

Mon nouveau commentaire : Depuis le depuis de l'année, le prix du baril de pétrole est relativement stable. Il fluctue entre 80 et 90$.

Le prix du baril de Jet Fuel en Europe est en baisse régulière, passant progressivement de 120 à 100$.

L'écart entre le Jet Fuel en Europe et le baril de pétrole Brent a suivi la même trajectoire que le Jet Fuel, se rapprochant de ce qu'il était avant le conflit en Ukraine.

> Gestion des FCPE

Lorsque vous placez de l'argent dans un des fonds FCPE d'Air France, vous obtenez des parts dans ces fonds. Vous ne détenez pas directement d'actions.

Ce sont les conseils de surveillance, que vous avez élus en juillet 2021 pour cinq ans, qui gèrent les fonds et qui prennent les décisions.

Les fonds Aeroactions, Majoractions et Concorde ne détiennent que des actions Air France.

Les fonds Horizon Épargne Actions (HEA), Horizon Épargne Mixte (HEM), Horizon Épargne Taux (HET) gèrent des portefeuilles d'actions diverses.

Mon commentaire : Si vous souhaitez obtenir des précisions sur la gestion des différents FCPE Air France, je vous invite à consulter mon site navigaction, rubrique L'actionnariat salarié Air France-KLM.


Précisions

Ces informations indicatives ne constituent en aucune manière une incitation à vendre ou une sollicitation à acheter des actions Air France-KLM.

Vous pouvez réagir à cette revue de presse ou bien me communiquer toute information ou réflexion me permettant de mieux vous informer.

Vous pouvez me poser, par retour, toute question relative au groupe Air France-KLM ou à l'actionnariat salarié...

À bientôt.

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| François Robardet

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