N°982, 16 septembre 2024
Si vous ne voyez pas correctement cette page, ou
si vous souhaitez lire les versions anglaises ou néerlandaises If you
do not see this page correctly, or if you want to read the English or
Dutch versions, Als u deze pagina niet goed ziet, of als
u de Engelse of Nederlandse versie wilt lezen,
suivez
ce lien
,
it is here,
vindt u deze hier
La Revue de Presse du lundi
>
Air France : Anne-Marie Couderc est remplacée par Ben Smith
(source TourMaG) 12 septembre 2024 - C'est un départ et une
succession qui avaient fait beaucoup parler, en juillet 2022.
Atteinte par la limite d'âge, Anne-Marie Couderc devait
obligatoirement laisser sa place de Présidente du Conseil
d’administration d'Air France-KLM. Un départ attendu qui a
finalement été repoussé, par une modification des statuts.
L'ancien ministre de l'Emploi sous la présidence de Jacques Chirac
avait vu son mandat renouvelé d’une année, jusqu’à l’Assemblée
générale de 2025. Ce n'a pas été le cas pour la fonction de
présidente du conseil d’administration... d'Air France. En
effet, nous venons d'apprendre la nomination de M. Benjamin Smith,
en qualité de président du conseil d’administration, d'Air France en
remplacement de Mme Anne-Marie Couderc. La prise de fonction
a été actée le 8 juillet 2024. "Le Conseil
d’Administration d’Air France réuni le lundi 8 juillet 2024 a décidé
de nommer Benjamin Smith en tant que Président non exécutif du
Groupe Air France à compter de ce jour. Benjamin Smith était
administrateur d’Air France depuis son arrivée au sein du Groupe Air
France-KLM en 2018. Cette décision vise à simplifier la gouvernance
du Groupe," précise la compagnie. Le Canadien
cumule donc le
rôle de directeur général Air France-KLM et de président du conseil
d’administration... d'Air France. "Ce poste est non
exécutif. Anne Rigail reste directrice générale d'Air France.
Cette décision correspond à une situation effective, puisque
Benjamin Smith est déjà impliqué dans la définition du développement
de l'entreprise. Ce genre d'organigramme se retrouve souvent dans de
grands groupes internationaux, il n'y a rien d'exceptionnel," nous
précise-t-on. Avec cette double casquette, le dirigeant
exécute la stratégie décidée par le directoire au niveau du groupe,
puis il sera chargé d'élaborer celle de la compagnie nationale.
Ce changement n'interfère en rien avec l'arrivée prochaine de
Florence Parly. L'ancienne ministre des Armées remplacera
alors Anne-Marie Couderc au niveau du groupe, à en croire nos
confrères du Monde. En juin dernier, ils avançaient que la
nomination de Florence Parly était prévue pour l'AG de 2025. Entre
temps, elle a été nommée administratrice indépendante, en
remplacement d’Isabelle Parize. (...)
>
Accessibilité dans les aéroports : à Paris, l’accueil des athlètes paralympiques change durablement la donne
(source Libération ) 9 septembre 2024 - (...) Ce lundi 9
septembre, pas moins de 5 500 membres des différentes délégations
sont attendus dans les différents terminaux de Roissy. 800 d’entre
eux se déplacent en fauteuils roulants, mécaniques ou électriques.
Aéroports de Paris (ADP) et Air France, le principal transporteur,
se préparent à les accueillir depuis plusieurs mois. À l’identique
des athlètes des Jeux olympiques, leurs bagages ont été enregistrés
à l’avance et stockés sous d’immenses barnums édifiés de manière
temporaire le temps de l’événement.
Nombre de participants sont
venus à Paris avec deux fauteuils : celui dédié à la compétition et
celui utilisé pour leurs déplacements courants. Le premier est
enregistré à l’avance. Le second les suivra jusqu’à la porte de
l’avion et les attendra au même endroit après l’atterrissage.
À première vue, une organisation normale, de manière à fluidifier le
voyage. En réalité, c’est une première pour Aéroports de Paris et
Air France. Matthias Gaytte, responsable des parcours et process
pour les personnes à mobilité réduite au sein d’ADP, a travaillé sur
une série d’innovations qui ont vocation à demeurer après les Jeux
paralympiques. Comme ces six salles de change, réparties dans les
trois terminaux de l’aéroport, qui disposent d’une table et d’un
lavabo à hauteur réglable, d’un arceau pour se lever, et de
toilettes spécialement conçues pour accueillir une personne en
fauteuil roulant. Ainsi, tout voyageur au départ, à l’arrivée ou en
transit à Roissy peut se rendre seul ou avec un accompagnant dans
cet espace et se rafraîchir ou changer de vêtements. «Nous voulons
permettre à toute personne de se préparer au voyage en toute
dignité», indique le responsable. Chacune de ces salles de change
représente un investissement de 230.000 euros. L’aéroport d’Orly en
compte également deux. La plupart du temps, les passagers
accèdent à l’avion via une passerelle mobile (un satellite) arrimé à
même l’aérogare. Il arrive néanmoins que, pour des questions
d’encombrement des parkings, les avions soient stationnés «au
large», c’est-à-dire loin de la salle d’embarquement. Dans ce cas de
figure, le passager en fauteuil est amené directement à la porte de
l’avion grâce à un véhicule spécial : l’ambulift. Il est équipé
d’une plateforme élévatrice qui permet de hisser le fauteuil et son
occupant jusqu’à l’avion, afin de rendre plus fluide la montée à
bord. Ezechiel Casco, un
tennisman, qualifie les conditions de son voyage aller de Buenos
Aires à Paris de «perfecto» et supérieur à nombre de ses
déplacements pour disputer des compétitions. Alors que l’heure de
l’embarquement approche, la délégation de 120 athlètes passe le
dernier contrôle avant l’accès à l’avion. À la porte du Boeing 787,
une équipe d’assistance transfère les passagers sur un fauteuil dont
les dimensions sont adaptées à la taille des couloirs de l’avion.
Ils pourront ainsi gagner leur siège. Pendant ce temps, d’autres
agents redescendent, par ascenseur, les fauteuils au pied de
l’appareil, pour les installer dans un container avant la mise en
soute. L’opération est bien moins simple qu’il n’y paraît. Chaque
fauteuil est estampillé d’une étiquette rose sur laquelle figurent
les spécificités techniques et les précautions à prendre pour le
manipuler sans l’endommager. Ceux qui sont équipés de batterie au
lithium doivent en être débarrassés et mis en cabine afin d’éviter
les risques non détectés d’incendie. Toutes ces opérations sont
menées avec un œil rivé sur le chronomètre. L’installation des
fauteuils dans un container à bagage spécial et leur arrimage avec
de solides cordages nécessite, sur la piste, le travail de trois ou
quatre personnes. Enfin, pour être déchargés en premier, ils doivent
être mis en soute en dernier Cette organisation mise en place pour les Jeux
paralympiques est destinée à durer sur les vols d’Air France
«Ce
service sera proposé progressivement à tous les passagers en
fauteuil roulant qui demandent une assistance» précise Florence Estra directrice Paris 2024 pour la compagnie nationale.
un
engagement de ce type implique la coopération de nombre d’entités.
Air France reçoit les réservations avec les demandes particulières
des passagers à mobilité réduite. C’est ensuite un prestataire de
services qui prend en charge le voyageur dès son arrivée à
l’aéroport. La mise en soute du fauteuil nécessite qu’un autre
prestataire, celui chargé de la gestion de l’avion sur le tarmac
soit prévenu et l’intègre dans un planning.
Chaque année, Air France
reçoit 600.000 demandes d’assistance spéciale, en progression de 10
à 20 % ces dernières années. La mise à disposition des fauteuils
roulants à la sortie de l’avion se fera sans supplément de prix,
comme toute l’assistance des passagers en situation de handicap.
Pour l’avenir, Matthias Gaytte, le responsable du parcours pour
les personnes à mobilité réduite, imagine des fauteuils qui se
déplacent de manière autonome dans l’aéroport grâce à des capteurs.
Aujourd’hui, un passager est pris en charge par un agent depuis son
arrivée, jusqu’à la salle d’embarquement selon un parcours le plus
rapide possible. Les jours de rush, l’attente peut être longue faute
d’agents dédiés disponibles. Un fauteuil autonome aura le double
avantage de mobiliser moins de ressources humaines et de permettre
une plus grande liberté de déplacement dans l’aérogare comme la
possibilité de s’arrêter dans un point de restauration ou de faire
du shopping dans les boutiques détaxées, ce qui n’est guère possible
aujourd’hui. Sauf à l’aéroport Narita de Tokyo, pionnier en matière
de déplacement autonome des fauteuils roulants et terrain
d’observation de choix pour Roissy-Charles-de-Gaulle.
>
EasyJet annonce la fermeture surprise de sa base de Toulouse
(source Les Échos) 10 septembre 2024 - C'est un coup de tonnerre
dans le ciel de Toulouse. Après douze ans de présence, easyJet a
l'intention de fermer sa base permanente à l'aéroport de
Toulouse-Blagnac. L'annonce a été faite ce mardi lors d'un comité
social et économique consacré à la « réorganisation » de la
structure d'easyJet en France. La fermeture de la base de Toulouse,
qui compte 125 salariés et deux avions à demeure, devrait intervenir
à l'issue de la saison d'hiver, fin mars. EasyJet prend soin
de préciser que cette fermeture n'entraînera pas celle de toutes les
lignes opérées sur Toulouse, au nombre d'une vingtaine actuellement
et qui totalisaient près de 2 millions de passagers en 2023. Un
certain nombre de dessertes seront préservées, dont probablement la
desserte de Paris-Orly, en passe d'être abandonnée par Air France.
Cependant, l'absence d'avion et d'équipage basés entraînera
nécessairement une suppression des vols au départ de Toulouse en
tout début et fin de journée. EasyJet souligne également que
cette fermeture devrait pouvoir
s'opérer sans départ contraint et sans réduction de l'offre au
niveau français. Les 125 salariés basés à Toulouse se verront
proposer un transfert sur l'une des six autres bases d'easyJet en
France. Quant aux deux appareils basés à Toulouse, ils seront
réaffectés à une autre base française. Le plan de
réorganisation prévoit aussi le transfert d'un avion de Roissy à
Orly et un plan de départs volontaires pour le personnel de cabine
de trois des bases françaises d'easyJet. Au regard des quelque 1.800 salariés d'easyJet en France
et des quelque 250 lignes opérées par la compagnie au départ des
aéroports français, pour plus de 20 millions de passagers en 2023,
cette restructuration n'a donc rien de catastrophique. Elle
confirme
néanmoins le déclin relatif du trafic aérien sur les grandes lignes
intérieures entre Paris et les métropoles régionales, déjà illustré
par la décision d'Air France de fermer ses lignes « navette » au
départ d'Orly d'ici à l'été 2026, où elle sera partiellement
remplacée par Transavia. Comme d'autres grandes métropoles
régionales, Toulouse n'a pas retrouvé son niveau de trafic
d'avant-Covid, du fait notamment d'une baisse marquée des
déplacements professionnels, sous l'effet conjugué des politiques
environnementales des entreprises, de la concurrence du TGV, de la
réduction des coûts et du développement de la visioconférence. Début
2024, le trafic domestique n'était revenu qu'à 70 % du niveau de
2019. Cependant, ce déclin des grandes « radiales » est plus
que compensé, au niveau national, par le développement du trafic
intra-européen et transméditerranéen. C'est également le cas pour
Toulouse, où le trafic international, en hausse de 27 % en 2023, a
dépassé le domestique. Et c'est également vrai pour easyJet, qui a
ouvert 36 nouvelles lignes en France cette année et qui prévoit de
poursuivre sa croissance en France, avec 5 % d'offre supplémentaire,
cet hiver. Par ailleurs, les arbitrages entre les bases
européennes ne se limitent évidemment pas au seul marché français.
Outre la fermeture de Toulouse, easyJet a également annoncé la
fermeture prochaine de sa base de Venise, dans l'idée de mieux
utiliser ses avions ailleurs en Italie. La compagnie espère en effet
récupérer des créneaux horaires à l'aéroport de Milan-Linate et à
Rome-Fiumicino, dans le cadre des concessions prévues par Lufthansa
pour le rachat d'ITA Airways.
>
Carburants d'avions : le pari risqué de l'Europe
(source Les Échos) 12 septembre 2024 - Cherchez l'erreur.
Imaginez un marché promis à un gigantesque boom à long terme et sur
lequel les producteurs, pourtant, montrent des signes de fébrilité,
allant jusqu'à annuler certains investissements. Telle est l'étrange
équation autour des carburants durables d'aviation, plus connus sous
leur nom anglais de SAF (pour « sustainable aviation fuels »). Un
paradoxe qui en dit long sur l'ampleur du défi que l'Europe s'est
mise en tête de relever pour décarboner l'aviation à l'horizon 2050.
(...) En début d'été, BP a
jeté un froid en annonçant la suspension de deux nouveaux projets de
sites de biocarburants en Allemagne et aux États-Unis. Quelques
jours plus tard, Shell renonçait à la construction d'un gigantesque
site de production aux Pays-Bas - plus de 800.000 tonnes de
biodiesel et de SAF devaient y être produits. (...) Pas de doute :
la rentabilité des SAF, pour leurs
producteurs, ne saute pas encore aux yeux, alors même que les
technologies du futur demeurent hypothétiques.
Se pose aussi
le problème des ressources. Sur ce marché, l'accès à la matière
première est primordial. Les premiers arrivants, comme le finlandais Neste qui demeure le premier producteur au monde, ou ceux qui
peuvent investir massivement, ont un avantage décisif. La collecte
des huiles usagées est un marché très dispersé, qui nécessite de
passer de multiples accords avec les bons fournisseurs et d'avoir
une logistique de pointe. Celle des déchets forestiers est, elle,
quasi inexistante. Et c'est la disponibilité même de ces ressources
qui inquiète : les scientifiques se divisent, un peu partout en
Europe, pour savoir si les objectifs de production de SAF et de
biocarburants sont compatibles avec une gestion viable de la
biomasse, convoitée par de multiples industries. Difficile, dès
lors, de prendre de tels risques industriels. À la tête du
département « biocarburants » chez S&P Global Platts, Sophie Byron
pointe la position délicate de l'Europe dans ce contexte. Sa société
a constaté que l'évaluation du prix des SAF livrés en Europe « a
chuté significativement depuis avril, perdant près de 1.000 dollars
la tonne pour atteindre 1.929 dollars le 20 août ». Pendant ce
temps, les coûts de production estimés au nord-ouest de l'Europe, en
utilisant de l'huile de cuisson usagée comme matériau primaire,
« ont évolué entre 2.000 et 2.150 dollars la tonne ».
Sachant qu'une
tonne de kérosène classique se situe autour de la moitié…
Ironie de l'histoire : c'est pourtant en Europe
que la demande pour les SAF est assurée de décoller. Car l'Union
européenne, avec son règlement baptisé « RefuelEU », a fixé un
calendrier ambitieux relatif aux quotas de SAF qui devront, à
l'avenir, être incorporés dans le carburant des avions décollant du
Vieux Continent. La première marche, à 6 % en 2030, semble
accessible. Mais il faudra être à 20 % en 2035… et 70 % en 2050.
(...) Encore faudra-t-il être compétitif.
Or, pendant ce temps, les États-Unis ont opté pour une tout autre
approche : un « SAF grand challenge » qui s'inscrit dans le cadre du
célèbre Inflation Reduction Act. Il consiste à inonder le marché de
subventions pour faire décoller la production nationale… en visant
des niveaux deux fois supérieurs à l'Europe en 2030. « Comme
souvent, les Américains ne sont pas moins ambitieux, mais ils
utilisent la carotte pendant qu'on manie le bâton », soupire un
industriel. Pour les compagnies aériennes, la différence
d'approche pourrait avoir des conséquences sonnantes et
trébuchantes. Le délégué général de la Fédération nationale de
l'aviation et de ses métiers (FNAM), Laurent Timsit, a fait les
comptes : « En moyenne, le SAF aux États-Unis pourrait coûter 1,5 à
2 fois plus cher que le kérosène, alors qu'en Europe on constate au
moins un triplement du prix. » Avec une concurrence intense pour l'accessibilité à la biomasse,
mieux vaut ne pas tabler sur une baisse des cours : le prix des
biocarburants pour l'aérien repose « à 70 % environ sur la matière
première agricole », estime Sophie Byron. Le tout, dans une
industrie dont le carburant représente au bas mot 30 % des coûts
d'exploitation, et dont les marges nettes évoluent autour de 3 %.
Bruxelles s'est encore davantage singularisée en incluant, dans
son « RefuelEU », une montée en puissance obligatoire des carburants
synthétiques : ils devront représenter un tiers des SAF en 2050. Or,
selon Laurent Timsit, les carburants de synthèse « seront, dans un
premier temps, entre 5 et 8 fois plus chers que le kérosène ».
Produire des e-fuels nécessite, en effet, une quantité gigantesque
d'électricité. « La moitié de l'électricité allemande »
pour la seule compagnie Lufthansa, selon son patron, Carsten Spohr,
qui juge irréalistes les objectifs de l'UE en matière de SAF. Là
encore, le différentiel avec d'autres régions du monde, aux coûts
inférieurs, risque de se faire durement ressentir. D'autant plus
qu'une autre concurrence menace : celle des compagnies aériennes du
golfe Persique et de la Turquie. (...) L'attentisme
plus général affiché, ces derniers mois, par de grandes compagnies
pétrolières n'augure rien de bon. Certaines ont bien passé des
contrats d'approvisionnement de SAF, mais ceux-ci vont nécessiter
l'adaptation de leur outil productif. Ces investissements impliquent
donc de signer des contrats de long terme. « La clé, c'est de
trouver des acheteurs qui vont sécuriser des volumes sur plusieurs
années, juge Jean-Philippe Héraud, responsable du programme
biocarburants et e-fuels à l'Ifpen. Air France sur les SAF, tout
comme Maersk dans le maritime, peuvent faire bouger le marché. »
Certains contrats seraient d'ailleurs en passe d'être signés.
(...) Chez l'ONG Transport &
Environnement, Jo Dardenne estime que le flottement des géants de
l'énergie pourrait s'expliquer en partie par une stratégie
consistant à « attendre que le marché du SAF peine à se déployer, ce
qui pousserait l'Europe à réviser ses critères et à éventuellement
élargir le nombre de matières premières éligibles à leur
élaboration ». (...) Un point met
tout le monde d'accord : il va falloir investir massivement. À ce
stade, comme le prédit Sophie Byron chez S&P Global Platts, « nous
anticipons une production sous-dimensionnée pour le marché européen
après 2030 ». « En termes de production, la pente est tellement
raide qu'il va falloir que tout le monde s'y mette », alerte Laurent
Timsit. Mobilisation générale Jo Dardenne estime qu'avec
tous les projets annoncés en Europe en matière de carburants
synthétiques, « il y aurait largement de quoi atteindre les
objectifs de 2030 ». Mais elle déplore… qu'aucun des projets en
question « n'ait fait l'objet d'une décision finale
d'investissement ». De fait, « une large part de la production de
carburants synthétiques reste à ce stade spéculative », confirme
Sophie Byron. (...) Réunir autour d'une même table des
filières distinctes, impliquer les acheteurs dans la production de
SAF : seule une mobilisation générale de tout l'écosystème, public
et privé, permettra de relever le défi de l'aviation propre en
Europe.
>
Thomas Juin (UAF) : « Il n'y a aucune vision de l'État sur l'avenir des aéroports de proximité »
(source La Tribune) 9 septembre 2024 - LA TRIBUNE - Depuis la
reprise, plusieurs aéroports de taille moyenne sont loin d'avoir
recouvré leur niveau d'activité de 2019. Certains ont perdu le tiers
de leur trafic comme Brest, voire la moitié comme Clermont-Ferrand
ou même les deux tiers comme Metz-Nancy. Bien reparti, Toulon a même
lourdement rechuté l'an dernier. Comment expliquer de telles
dégringolades alors que le trafic aérien national est en
croissance ? THOMAS JUIN - Le trafic des aéroports
français est en progression depuis la reprise post-crise sanitaire.
Mais derrière ce résultat global, les situations sont contrastées.
Certains aéroports progressent vite, voire très vite, tandis que
d'autres sont à la peine. Ce n'est pas tant lié à la taille des
aéroports qu'à leur structure de trafic. C'est la combinaison de
trois facteurs : l'évolution des déplacements professionnels, le
retrait d'Air France et la dominante de trafic domestique de
certains aéroports. Sur les habitudes de voyages
professionnels, depuis la crise sanitaire, nous sommes sortis du
concept aller-retour dans la journée et il y a eu l'explosion du
télétravail. Cela a entraîné un changement structurel de la demande
de déplacements professionnels et a fait évoluer l'offre des
compagnies dans le même temps. (...) Les aéroports
avec une forte composante domestique - souvent un trafic affaires
qui était opéré par Hop! - sont clairement plus impactés que les
plateformes tournées vers le trafic loisir et les destinations
internationales. En 2023, le trafic domestique était en recul de 21%
par rapport à 2019, contre 3% pour l'international. C'est finalement
la consécration du modèle low-cost sur les segments court et
moyen-courrier, qui monte en puissance depuis la crise sanitaire. Le
transfert d'Air France vers Transavia le démontre bien.
Quel est l'état de la menace pour ces aéroports ? Risquent-ils de
disparaître du paysage ? Je ne le pense pas. Les
aéroports de proximité sont adossés aux collectivités territoriales,
et aucune ne semble prête à prendre la décision de fermer son
aéroport. Mais, même si je ne crois pas à des fermetures, il y a une
fragilité évidente des aéroports « intermédiaires de proximité »,
situés entre 100.000 et 1 million de passagers, dont le marché est
moins fort que celui des grandes plateformes régionales. Plus vous
êtes petit, plus vous dépendez d'une ou de quelques compagnies.
La stratégie
doit clairement évoluer. Et il faut du temps pour reconstruire un
trafic, cela prend plusieurs années. Il faut penser une
stratégie pertinente, l'accorder avec celles des compagnies qui
doivent elles-mêmes composer avec leur disponibilité avions, leurs
commandes... Il faut davantage se poser la question des conditions
de reconstruction de ces trafics : pour attirer de nouvelles
compagnies, il faut être compétitif en termes de taxes et de
redevances. D'autant plus dans un paysage dominé par les compagnies
low-cost. Aujourd'hui, la plupart des aéroports de cette
catégorie intermédiaire sont au plafond, ou presque, du tarif de sûreté et de sécurité.
(...) C'est quasiment
le double du niveau moyen appliqué en France et bien plus élevé
qu'en Europe. C'est un boulet pour recréer du trafic.
Concernant les aéroports essentiellement reliés à Orly, comme
Toulon, Brest et d'autres, la stratégie d'Air France appartient à
Air France. Cela se respecte. Pour autant, la destinée d'un aéroport
ne doit pas en dépendre. Quand un aéroport régional subit le
changement de stratégie d'une compagnie avec la fermeture d'une
ligne, il faudrait qu'il puisse disposer durant un laps de temps des
créneaux horaires qui étaient alloués à cette ligne afin de pouvoir
démarcher d'autres opérateurs. (...) Quelles sont les solutions
possibles ? Ne faut-il pas réduire le nombre d'aéroports pour
garantir leur pérennité ? Le maillage aéroportuaire
français est un actif et un atout pour le pays, qu'il faut
préserver. Les aéroports apportent beaucoup de valeur aux
territoires, avec des services publics, des activités économiques,
de la formation, de la production d'énergie... Il y a aussi de
nouveaux usages qui vont apparaître à l'horizon 2030 avec l'aviation régionale bas carbone,
qui opérera en hybride-électrique sur de courtes distances, et des
taxis aériens. (...)
Depuis l'échec des assises du transport aérien (en 2018, Ndlr.),
il
n'y a aucune vision de l'État sur l'avenir de ces aéroports de
proximité, pourtant essentiels, et les réformes nécessaires pour
bâtir une activité favorable pour les territoires. Que ce soit pour
établir un cadre fiscal national qui leur permette de se
reconstruire, ou pour le devenir des lignes de service public
bouleversées par la crise sanitaire. Les enjeux liés à
l'environnement, qui sont réels, sérieux, amènent des débats sans
nuances qui empêchent aujourd'hui d'engager une réflexion sur
l'avenir de ces aéroports.
Fin de la revue de presse
>
Évolution du cours de l'action Air France-KLM
L'action Air France-KLM est à
8,156 euros en clôture
vendredi 13 septembre. Elle est en hausse cette semaine
(+1,32%).
Elle était à 12,53 euros
le 2 janvier 2023, à 17,77 euros le 19 juin 2023.
La moyenne (le consensus) des analystes
à 12 mois pour l'action AF-KLM
est à 10,36 euros (elle était à 15,0 euros début janvier
2023). L'objectif de cours le plus élevé est à 17,50 euros, le plus
bas à 8 euros.
Je ne
prends en compte que les opinions d'analystes postérieures au 1er
juillet 2023.
Vous pouvez retrouver sur
mon blog le
détail du consensus des analystes.
>
Évolution du prix du carburant cette semaine
Le baril de Jet Fuel en Europe est en baisse (-7$) à 88$. Il était à 94$
fin juin 2023, à 79$
avant le déclenchement de la guerre en Ukraine.
Le baril de pétrole Brent (mer du nord)
est
en baisse (-8$) à 71$.
De la mi-février
2022
à fin juillet 2022, il faisait le yoyo entre 100 et 120$. Depuis, il oscille
entre 75$ et 99$.
>
Gestion des FCPE
Lorsque vous placez de l'argent dans un des fonds FCPE d'Air
France, vous obtenez des parts dans ces fonds. Vous ne détenez pas
directement d'actions.
Ce sont les conseils de surveillance,
que vous avez élus en juillet 2021 pour cinq ans, qui gèrent les fonds
et qui prennent les décisions.
Les fonds Partners for the
Future, Aeroactions,
Majoractions et Concorde ne détiennent que des actions Air France.
Les fonds Horizon Épargne Actions (HEA), Horizon Épargne Mixte
(HEM), Horizon Épargne Taux (HET) gèrent des portefeuilles d'actions
diverses.
Précisions
Ces informations indicatives ne constituent en aucune manière une
incitation à vendre ou une sollicitation à acheter des actions Air France-KLM.
Vous pouvez réagir à cette revue de presse ou bien me communiquer toute
information ou réflexion me permettant de mieux vous informer.
Vous pouvez me poser, par retour, toute question
relative au groupe Air France-KLM ou à l'actionnariat salarié...
À bientôt.
Pour retrouver les dernières revues de presse du lundi, c'est
ici
Si vous appréciez cette revue de presse, faites-la
circuler.
Les nouveaux lecteurs pourront la recevoir en
me communiquant l'adresse
email de leur choix.
|
François Robardet
Représentait les salariés et anciens salariés
PS et PNC actionnaires d'Air France-KLM. Vous pouvez me retrouver sur mon
compte twitter @FrRobardet ainsi que sur LinkedIn.
Lors de mon élection, j'ai reçu le soutien de la
CFDT et de l'UNPNC Cette revue de presse traite de sujets
liés à l'actionnariat d'Air France-KLM. Si vous ne voulez plus
recevoir cette revue de presse,
[désabonnez-vous]
Si vous souhaitez modifier l'adresse de réception de cette revue de presse,
merci de me communiquer votre nouvelle adresse
email. Pour me joindre :
Message pour François Robardet.
11.630 personnes reçoivent cette revue de presse en direct
|