Air France et KLM lancent un test de restauration payante en 2025

photo François Robardet, ex-Représentant des salariés, Air France-KLM I Lettre de François Robardet

À la pointe d'une aviation européenne plus responsable, nous rapprochons les peuples pour construire le monde de demain.
(Raison d'être du groupe Air France-KLM)
 

à destination des salariés et anciens salariés

PS et PNC actionnaires d'Air France-KLM

N°983, 23 septembre 2024
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Éditorial

Chères lectrices, chers lecteurs,

Outre l'actualité immédiate du transport aérien, cette lettre présente un éclairage sur le contenu du Rapport Draghi (The future of European competitiveness, l'avenir de la compétitivité européenne, début septembre).

Le rapport de Draghi propose trois axes principaux pour réformer et relancer la croissance durable :

1. Innover et combler le retard technologique
2. Avoir un plan commun pour la décarbonation et la compétitivité
3. Renforcer la sécurité et réduire les dépendances

Plus en détail, le rapport formule 170 propositions. Voici certaines propositions  phares :

  • Accroître l'innovation : doubler le budget du programme-cadre de recherche et d'innovation pour le porter à 200 milliards d'euros sur 7 ans et créer une agence européenne pour l'innovation de rupture.

  • Harmonisation juridique : créer un nouveau statut d'« entreprise européenne innovante » et unifier le droit des sociétés pour favoriser la croissance des start-ups.

  • Développement de l'Intelligence artificielle : investir dans l'intelligence artificielle dans 10 secteurs stratégiques (automobile, énergie, santé, etc.).

  • Transition écologique : réformer le marché de l'électricité et découpler la rémunération des énergies renouvelables et du nucléaire de celle des combustibles fossiles.

  • Souveraineté stratégique : créer une plateforme pour sécuriser les approvisionnements en matières premières critiques.

  • Simplification administrative : nommer un commissaire européen à la simplification.

Merci à Damien Gaudin pour sa synthèse, présentée en fin de lettre.

Bonne lecture
François


La Revue de Presse du lundi

> Fini les repas gratuits ? Air France lance un test de restauration payante en 2025

(source Le Figaro) 19 septembre 2024 - Air France amorce un tournant décisif dans ses services à bord. À partir de janvier 2025, la compagnie nationale lancera un test de restauration payante, ou «Buy on Board» (BoB), sur deux de ses lignes court et moyen-courriers : Paris-Charles de Gaulle vers Helsinki et Lisbonne.
 
Exit les sandwichs et pâtisseries offerts avec un café ou une boisson gazeuse ? La compagnie prévoit de tester début 2025, sur ces vols en classe Economy, une évolution de son offre de restauration composée d'une offre gratuite et de produits complémentaires payants. Les passagers auront toujours droit avec leur boisson à une petite douceur salée ou sucrée (type biscuit). Le reste du menu sera à la carte… et payant.
 
Cette initiative confirmée au Figaro par la compagnie, qui fait grincer quelques dents parmi les habitués, n'est pourtant pas nouvelle dans le ciel européen. C'est Ryanair qui, dans les années 1990, a ouvert la voie avec ce modèle, permettant à ses passagers de n'acheter que ce qu'ils consomment, tout en abaissant le prix de base des billets. Aujourd'hui, Air France suit cette tendance, confrontée à une concurrence accrue, notamment des compagnies low-cost.
 
Une offre sur mesure, dictée par le marché
La restauration payante à bord, déjà répandue chez d'autres compagnies classiques (en Europe, Lufthansa et British Airways sont déjà sur ce modèle depuis longtemps, NDLR), n'est qu'une pièce supplémentaire dans le puzzle complexe des offres tarifaires actuelles. «Air France étudie en permanence les opportunités de faire évoluer son offre, afin de répondre au mieux aux attentes de ses clients, en adéquation avec l'évolution du marché, a précisé la compagnie au Figaro. En clair, il s'agit de proposer une expérience de vol plus personnalisée, tout en conservant une offre gratuite minimale.
 
Rassurez-vous, pour les passagers de la classe Business, rien ne change. «Les clients continueront de recevoir une prestation complète composée d'un plateau froid signé par un Chef, accompagné de boissons chaudes, froides et d'une sélection de vins et champagne.» Air France tient à souligner sa volonté de maintenir un service de haute qualité pour cette clientèle premium.
 
Ce test, limité dans un premier temps à deux routes, pourrait s'étendre si les résultats sont jugés positifs. La démarche d'Air France n'est pas isolée : sa sœur néerlandaise, KLM, adoptera intégralement le modèle «Buy on Board» dès 2025. Les défenseurs de cette approche mettent en avant les économies générées pour la compagnie, qui pourraient se traduire par des billets à prix plus compétitifs. D'autres craignent au contraire une baisse de la qualité du service à bord, et redoutent que cette formule n'entraîne notamment des temps d'attente plus longs pour les passagers souhaitant se restaurer.
 
En s'alignant sur cette tendance, Air France tente de s'adapter aux nouvelles règles du marché aérien, où la flexibilité et l'optimisation des coûts deviennent des facteurs décisifs. La compagnie cherche ainsi à trouver le juste équilibre entre compétitivité et qualité de service. Reste à savoir comment ses passagers réagiront à cette évolution.

Mon commentaire : Cette initiative s'inscrit dans la tendance actuelle.

Air France (tout comme KLM) tente d'accentuer la différence de service entre la classe économique et la classe business en moyen-courrier.

Dans un contexte de surcapacité sur le marché du transport aérien européen, entraînant une baisse des prix, la différenciation par la qualité des services à bord pourrait devenir un atout majeur.

Si les résultats des tests sont positifs, le groupe Air France-KLM sera-t-il tenté de transposer cette stratégie sur le long-courrier ?

> SAS construit un hub mondial à Copenhague

(source Air Journal) 18 septembre 2024 - SAS Scandinavian annonce une vaste expansion au départ de Copenhague à partir du programme de trafic d’été pour 2025, positionnant le hub principal comme une porte d’entrée internationale clé vers et depuis la Scandinavie et l’Europe du Nord.
 
SAS présente aujourd’hui 15 nouvelles lignes au départ de Copenhague, dont une nouvelle ligne long-courrier vers Seattle. L’ajout de plusieurs nouveaux vols directs au départ de Copenhague vers des destinations européennes et intercontinentales populaires favorisera la croissance de SAS et de toute la Scandinavie en tant que plaque tournante mondiale. Les nouvelles lignes introduites dans le programme d’été sont Cracovie, Madrid, Budapest, Lyon, Valence, Malte, Bucarest, Milan Linate, Séville, Turku, Billund, Kristiansand, Harstad/Narvik et Bodø. Elle a enfin annoncé une nouvelle ligne depuis Copenhague vers Seattle à partir de mai prochain.
 
De plus, la fréquence de 15 des lignes existantes sera augmentée.
(...) 
Avec son entrée récente dans SkyTeam, SAS se concentre sur sa portée mondiale et continuera à développer Copenhague comme sa principale plaque tournante pour les voyages internationaux.
(...) 
« Suite à la nouvelle propriété et à la réussite de notre restructuration, SAS émerge comme une compagnie aérienne compétitive et financièrement solide. En renforçant Copenhague comme notre plaque tournante principale et en élargissant notre réseau, nous stimulons la connectivité et stimulons la croissance économique non seulement au Danemark mais dans toute la Scandinavie (...), déclare Anko van der Werff, PDG de SAS.
(...) 
SAS continue d’offrir des services performants au départ d’Oslo et de Stockholm. Oslo Gardemoen assurera jusqu’à 125 départs quotidiens vers plus de 60 destinations, en mettant l’accent sur les voyages régionaux et européens. De plus, à partir de l’été 2025, SAS introduira une nouvelle ligne saisonnière entre Oslo et New York (JFK), améliorant ainsi la connectivité transatlantique.
 
Stockholm Arlanda, avec plus de 70 lignes directes et 120 départs quotidiens, restera une passerelle importante pour les voyages européens et intercontinentaux, soutenue par le partenariat récemment annoncé par SAS avec Braathens Regional Airways AB (BRA) qui optimisera les services aériens régionaux.

Mon commentaire : SAS peut se permettre ce plan ambitieux grâce à son entrée dans l'alliance SkyTeam et à l'injection de capitaux frais suite à l'acquisition partielle par Air France-KLM.

Ce plan ambitieux devrait permettre à SAS de surpasser sa voisine Finnair (membre de l'alliance Oneworld), notamment sur le segment de marché transatlantique.

SAS_FINNAIR

> Boeing confirme le recours au chômage partiel non rémunéré pour la durée de la grève

(source Les Échos) 17 septembre 2024 - Au sixième jour de la grève chez Boeing, la seule certitude est que l'issue du conflit n'est pas pour demain. Les discussions avec les sections W24 et 751 du syndicat IAM des ouvriers de l'industrie aérospatiale américaine ont repris mardi, à Seattle, sous l'égide d'un médiateur fédéral. Mais les dernières heures ont plutôt été marquées par une dramatisation des enjeux et la marge de manœuvre de Boeing paraît très étroite, compte tenu de sa situation financière.
 
Dans un message envoyé à tous les employés du groupe, le directeur financier de Boeing, Brian West, avait déjà fait monter la tension d'un cran lundi, en annonçant des mesures d'économies immédiates.
(...)
Un chômage partiel non indemnisé
Cependant, le plus inquiétant pour les salariés de Boeing est l'annonce, confirmé ce mercredi par Kelly Ortberg, le nouveau grand patron de Boeing, d'une mise en chômage technique d'un « nombre important » d'employés, de managers et de dirigeants. Les employés désignés devront supporter une semaine de chômage technique non rémunéré toutes les quatre semaines, tant que la grève durera, a annoncé le directeur général de Boeing, dans un message aux salariés.
 
Contrairement aux règles françaises, le chômage partiel aux États-Unis n'est pas indemnisé et se traduit donc par une perte complète de salaire. La seule différence avec un licenciement est que les salariés concernés sont censés retrouver leurs emplois à l'issue de cette période de mise à pied, qui peut durer jusqu'à un an. À condition que l'entreprise n'enchaîne pas avec un plan de licenciements, comme elle l'avait fait en 2008, lors de la précédente grève, qui avait duré 57 jours.
 
Certaines des mesures d'économies engagées ont déjà eu des conséquences pour l'emploi. Boeing annonce la suspension des contrats de prestataires « non-essentiels ». Ce qui, selon le « Seattle Times », se serait déjà traduit par le départ, dès lundi, de « douzaines d'ingénieurs consultants », recrutés par Boeing en CDD pour aider à la résolution de ses problèmes industriels.
 
Et les salariés de Boeing ne sont pas les seuls à devoir s'inquiéter. Les sous-traitants sont, eux aussi, menacés d'une réduction des commandes. « Nous prévoyons de réduire considérablement les dépenses des fournisseurs et cesserons d'émettre la majorité des bons de commande des fournisseurs sur les programmes 737, 767 et 777 », indique Brian West. Seul le programme 787, épargné jusqu'à présent par la grève dans son usine de Charleston, ne serait pas concerné par ces restrictions.
 
L'annonce manque de précisions. Mais au vu des modèles concernés, tous assemblés autour de Seattle où se situe l'épicentre du conflit, un gel des commandes de pièces détachées pourrait avoir des conséquences négatives jusqu'en France, notamment pour Safran .
(...) 
Ces annonces sont certes destinées à faire pression sur les grévistes. Mais elles traduisent aussi l'inquiétude de Boeing pour sa trésorerie en cas de grève longue. Selon les analystes financiers, l'arrêt des livraisons de 737, 777 et 767 représenteraient pour Boeing un manque à gagner de l'ordre de 100 millions de dollars par jour. Or l'avionneur a déjà beaucoup tiré sur sa trésorerie depuis le début de l'année, en brûlant plus de 8,2 milliards de dollars de cash au premier semestre, pour faire face à ses problèmes de qualités et aux conséquences de l'accident d'Alaska Airlines.
 
Si le robinet des liquidités générées par les livraisons d'avion s'arrête, Boeing risque donc d'être obligé d'emprunter encore de l'argent pour couvrir ses dépenses. Or l'avionneur traîne déjà comme un boulet, une dette de 47,5 milliards de dollars, qu'il a commencé à réduire, mais qui lui coûte environ 2 milliards de dollars par an.
 
Un nouvel alourdissement de cette dette, ajouté à une forte augmentation des coûts de l'avionneur pour satisfaire les revendications salariales - les 25 % de hausse générale rejetées par les salariés coûteraient déjà 900 millions de dollars de plus par an - entraînerait nécessairement une dégradation de la note financière de Boeing et de renchérir sa dette. À moins que Boeing décide de se placer sous la protection de la loi des faillites, ce qui serait un autre cataclysme, boursier cette fois.

Mon commentaire : Ces dernières années, dans les accidents et déboires de Boeing, la logique financière orientée vers les actionnaires a souvent été pointée du doigt.

Le nouveau PDG de Boeing, arrivé le mois dernier, a pris les rênes d'un groupe en pleine crise de confiance auprès des autorités et des clients, et doit désormais faire face à une crise sociale interne.

Dès son arrivée, il a reconnu qu'il y avait beaucoup à faire pour restaurer la confiance.

Le groupe, lourdement endetté, a une marge de manœuvre limitée pour répondre aux demandes des salariés. Pourtant, le rejet des salariés est massif, avec plus de 95 % des votes favorables à la grève jeudi dernier parmi les ouvriers du syndicat IAM. Ce rejet est compréhensible au vu du contexte inflationniste et de la stratégie de l'avionneur ces dernières années.

Le conflit aura d'importantes conséquences sur la trésorerie de Boeing et, en particulier, sur sa dette, quelle que soit son issue.

> CDB Aviation commande également 50 Boeing 737 MAX

(source Journal de l'Aviation) 19 septembre 2024 - Après Airbus, Boeing. CDB Aviation a annoncé le 18 septembre qu'elle avait conclu un accord avec Boeing portant sur l'acquisition de cinquante 737-8. La division de leasing d'avions de la banque de développement de Chine précise que les livraisons devraient intervenir entre 2028 et 2031.
 
CDB Aviation a annoncé la signature d'un accord similaire avec Airbus pour 80 appareils de la famille A320neo, la semaine dernière.
 
Dans les deux cas, les objectifs sont les mêmes. La société de leasing souhaite optimiser sa flotte et y augmenter la proportion d'appareils de nouvelle génération, pour lesquels la demande des compagnies aériennes ne faiblira pas dans les prochaines années. Elles recherchent en effet activement des capacités supplémentaires, sur un marché contraint par les difficultés de la chaîne d'approvisionnement et les problèmes de qualité, et une plus grande efficacité énergétique.
 
La demande est d'autant plus importante en Chine que la croissance du trafic aérien est rapide, plus rapide que la moyenne mondiale, et ce pour les années à venir.
 
La commande intervient alors que les livraisons de 737 MAX de Boeing vers la Chine augmentent progressivement, au fur et à mesure que les appareils produits mais non livrés ces dernières années sortent de stockage.

Mon commentaire : Les sociétés de leasing détiennent environ la moitié de la flotte mondiale. La période de la COVID-19 a incité les compagnies aériennes à rechercher davantage de flexibilité et de liquidités à travers des opérations de « sell and lease back » (vente d'un actif pour le relouer).

Le marché chinois est promis à une forte croissance, notamment sur le réseau court-courrier. La Chine a besoin d'avions court-courrier, mais les livraisons de Comac C919 ne seront pas suffisantes. De plus, ce modèle n'est toujours pas autorisé à voler en dehors de la Chine.

Les compagnies aériennes chinoises seront demandeuses d'avions monocouloirs de nouvelle génération pour réduire leur consommation de carburant et leurs émissions de CO2. CDB Aviation anticipe judicieusement les tendances du marché chinois.


Dossier rapport Draghi sur l'avenir de la compétitivité européenne

> L'avenir du transport aérien européen

(source Damien Gaudin, LinkedIn) 22 septembre 2024 - Mario Draghi, ancien Président de la Banque Centrale Européenne, a remis le 9 septembre son rapport à Ursula Von Der Leyen, Présidente de la Commission Européenne sur la compétitivité de l’Europe.

Ce rapport pointe l’impérieuse nécessité d’investir des centaines de milliards d’euros par an pour ne pas se laisser distancer par les Etats-Unis et la Chine.

Dans ce document de 328 pages, l’ensemble des secteurs sont abordés.

Les transports sont un secteur prioritaire pour la transition de l’UE vers une économie à zéro émission nette.

Si l’on s’intéresse à présent au transport aérien, les points positifs remontés sont les suivants :

  • Les plans ambitieux de l’UE pour décarboner le secteur des transports offrent à l’UE des opportunités uniques d’être à l’avant-garde des solutions de décarbonation.
  • Les aéroports de l’UE abritent des démonstrateurs d’hydrogène vert et développent des preuves de concept pour des installations modulaires de mélange de carburants d’aviation durables (SAF).
  • L’Europe détient plus de la moitié des parts de marchés dans la construction d’avions civils.

Mais le rapport pointe les problématiques suivantes :

  • La construction des infrastructures (comprenant les aéroports) présente pour les investisseurs des risques élevés et un retour sur investissement trop long : cela décourage les investissements privés.
  • Dans les aéroports de l’UE, la demande en constante augmentation, la congestion et l’utilisation inefficace de la capacité aéroportuaire existante ont entraîné d’importants goulets d’étranglement.
  • Les solutions informatiques sont insuffisantes : l’interopérabilité et le déploiement harmonisé de solutions numériques innovantes sont limités. Pour le contrôle aérien, les systèmes manquent de synchronisation. Enfin il n’existe pas vraiment de solutions pour le transport intermodal.
  • Les objectifs de décarbonation de l’UE exercent une pression sur les secteurs des transports, en particulier ceux qui sont difficiles à réduire, dont le transport aérien.
  • Il existe un risque de voir des activités se décaler ou être plus bénéficiaires dans les pays voisins de l’Europe, sauf si des conditions de concurrence équitables peuvent être trouvées par l’intermédiaire de l’Organisation de l’Aviation Civile Internationale.
  • Même si la plupart des brevets technologiques sont européens, la capacité de production des Carburants d’Aviation Durable reste largement insuffisante.
  • L’Union Européenne doit commencer à construire une chaîne d’approvisionnement pour les carburants alternatifs, sinon les coûts pour atteindre ses objectifs seront trop importants.

Le rapport pointe donc plusieurs points remontés par les compagnies aériennes, la Fédération Nationale de l’Aviation Marchande, IATA, A4E (Airlines For Europe) et bien d’autres parties prenantes : cette prise de conscience est essentielle pour développer une politique de développement européenne sur des bases solides.

Un point est toutefois à relever. Le projet TEN-T (Trans-European Transport Network) se propose de « planifier et développer une infrastructure de transport cohérente, efficace, multimodale et de qualité dans toute l’UE ». En clair, favoriser le transport des personnes et des marchandises de manière plus efficace et écologique.

A moyen terme, il est envisagé de joindre les grandes villes et les grands aéroports par voie ferroviaire, le plus souvent à grande vitesse. Après la disparition de certaines lignes domestiques, on peut s’interroger sur le long terme si l’approvisionnement des hubs en avion pourra se maintenir, et ce que deviendra le modèle des vols moyens courriers à l’intérieur de l’Union Européenne. D’ici là, les solutions numériques et l’expérience acquise permettra un transport intermodal beaucoup plus efficace et développé qu’aujourd’hui.

Face à ces constats, le rapport propose aussi un panel d’objectifs et de propositions pouvant intéresser le secteur du transport aérien :

  • L’UE devrait adopter un cadre propice au partage des risques entre le secteur public et le secteur privé, notamment par le biais de partenariats public-privé soutenus par de solides garanties.
  • La Banque Européenne d’Investissement devrait étendre son soutien aux projets de transport alignés sur les priorités stratégiques de l’Union Européenne.
  • Améliorer la collaboration transfrontalière en matière de contrôle aérien.
  • Lancer des projets d'innovation européens dédiés tirant parti des partenariats public-privé et de la coopération transfrontalière en vue de produire des avions à faible consommation de carburant et à zéro émission.
  • Réduire les risques liés aux investissements dans les carburants renouvelables durables et à faible teneur en carbone, via des dispositifs basés sur des contrats de différence et des enchères en tant que service similaires à ceux conçus pour la Banque de l’hydrogène.
  • Lancer des appels sectoriels dédiés dans le cadre du Fonds d’innovation pour le premier déploiement de solutions de décarbonation par exemple pour les eSAF (electro Sustainable Aviation Fuel).
  • Pour garantir la production de carburants durables, l’Union Européenne doit garantir les matières premières nécessaires, coordonner l’agrégation de la demande et les achats conjoints.
  • Adapter les profils d’emploi à la transition écologique et numérique.

Mon commentaire : Cette excellente synthèse a été effectuée par Damien Gaudin, qui est un de vos représentants dans les conseils de surveillance des fonds d'actionnariat salarié.

Vous pourrez retrouver le lien vers le rapport Draghi sur la page d'accueil de mon blog.


Revue de presse boursière

> Air France KLM : reprend de la hauteur

(source Boursier) 19 septembre 2024 - Dans le sillage du marché, Air France KLM gagne 2,8% à 8,8 euros. L'actualité autour de la compagnie aérienne est marquée par une note de BNP Paribas Exane qui a relevé à 'neutre' sa recommandation sur le dossier en visant 9 euros.

Le courtier note que les facteurs qui ont pesé sur le titre cette année, notamment les pénuries de personnel et les touristes évitant Paris pendant les Jeux olympiques d'été, ne se répéteront pas en 2025.

L'analyste affirme ainsi que les perspectives du groupe aérien sont "bien plus brillantes en 2025". Il augmente ses estimations d'Ebit pour l'exercice 2024 de 24% et de 9% pour l'exercice 2025.

Mon commentaire : Ryanair a constaté une meilleure dynamique des réservations depuis le mois dernier et a moins besoin de réduire ses prix, a déclaré le directeur général de la compagnie aérienne Michael O'Leary à Reuters mardi

Ses commentaires ont rassuré les investisseurs après quelques mois difficiles pour le secteur aérien. En Bourse, l'action Ryanair a grimpé en flèche, donnant également un coup de pouce aux concurrents européens, notamment easyJet, IAG, le propriétaire de British Airways, Air France-KLM et Lufthansa.


Fin de la revue de presse

> Évolution du cours de l'action Air France-KLM

L'action Air France-KLM est à 8,828 euros en clôture vendredi 20 septembre. Elle est en forte hausse cette semaine (+8,24%).

Elle était à 12,53 euros le 2 janvier 2023, à 17,77 euros le 19 juin 2023.

La moyenne (le consensus) des analystes à 12 mois pour l'action AF-KLM est à 10,44 euros
(elle était à 15,0 euros début janvier 2023). L'objectif de cours le plus élevé est à 17,50 euros, le plus bas à 8 euros.

Je ne prends en compte que les opinions d'analystes postérieures au 1er juillet 2023.

Vous pouvez retrouver sur mon blog le détail du consensus des analystes.

Mon commentaire : Le cours de l'action Air France-KLM a pris +8,24 % cette semaine suite aux annonces de Ryanair (cf l'article dans la revue de presse boursière).

> Évolution du prix du carburant cette semaine

Le baril de Jet Fuel en Europe est en hausse (+1$) à 89$. Il était à 94$ fin juin 2023, à 79$ avant le déclenchement de la guerre en Ukraine.

Le baril de pétrole Brent
(mer du nord) est en hausse (+3$) à 75$.

De la mi-février 2022 à fin juillet 2022, il faisait le yoyo entre 100 et 120$. Depuis, il oscille entre 75$ et 99$.

Mon nouveau commentaire : Le prix du baril de Jet Fuel en Europe est en baisse régulière, passant progressivement de 120 à 88$ la semaine dernière. C'est son plus bas cours depuis mai 2022 (date à laquelle j'ai commencé à publier cet indicateur).

Depuis le depuis de l'année, le prix du baril de pétrole était relativement stable (entre 80 et 90$). Il a chuté la semaine dernière pour atteindre son plus bas depuis septembre 2021 (72$).

L'écart entre le Jet Fuel en Europe et le baril de pétrole Brent a suivi la même trajectoire que le Jet Fuel, se rapprochant de ce qu'il était avant le conflit en Ukraine.

> Gestion des FCPE

Lorsque vous placez de l'argent dans un des fonds FCPE d'Air France, vous obtenez des parts dans ces fonds. Vous ne détenez pas directement d'actions.

Ce sont les conseils de surveillance, que vous avez élus en juillet 2021 pour cinq ans, qui gèrent les fonds et qui prennent les décisions.

Les fonds Partners for the Future, Aeroactions, Majoractions et Concorde ne détiennent que des actions Air France.

Les fonds Horizon Épargne Actions (HEA), Horizon Épargne Mixte (HEM), Horizon Épargne Taux (HET) gèrent des portefeuilles d'actions diverses.

Mon commentaire : Si vous souhaitez obtenir des précisions sur la gestion des différents FCPE Air France, je vous invite à consulter mon site navigaction, rubrique L'actionnariat salarié Air France-KLM.


Précisions

Ces informations indicatives ne constituent en aucune manière une incitation à vendre ou une sollicitation à acheter des actions Air France-KLM.

Vous pouvez réagir à cette revue de presse ou bien me communiquer toute information ou réflexion me permettant de mieux vous informer.

Vous pouvez me poser, par retour, toute question relative au groupe Air France-KLM ou à l'actionnariat salarié...

À bientôt.

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| François Robardet

Représentait les salariés et anciens salariés PS et PNC actionnaires d'Air France-KLM.
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Lors de mon élection, j'ai reçu le soutien de la CFDT et de l'UNPNC
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