N°984, 30 septembre 2024
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Éditorial
La Revue de Presse du lundi
>
Air France-KLM revoit à la hausse son accord d’achat de carburant d’aviation plus durable avec TotalEnergies
(source Boursier) 23 septembre 2024 - TotalEnergies et Air
France-KLM ont signé un accord portant sur la fourniture par le
géant de l'énergie de carburant d'aviation plus durable (ou SAF, Sustainable Aviation Fuel) aux compagnies du Groupe aérien,
représentant jusqu'à 1,5 million de tonnes sur une période de 10
ans, soit jusqu'en 2035. Il s'agit de l'un des plus importants
contrats d'achat de SAF signés par Air France-KLM à ce jour. En 2022
et 2023, Air France-KLM était le premier utilisateur mondial de
carburant d'aviation plus durable, avec respectivement 17 et 16% de
la production mondiale. Ce contrat fait suite à un protocole
d'accord signé en 2022 qui portait à l'époque sur la fourniture de
800.000 tonnes de SAF par TotalEnergies. En ré-évaluant aujourd'hui
cet accord à la hausse, les deux groupes réaffirment leur ambition
de limiter au plus vite l'impact climatique du transport aérien en
réduisant les émissions de CO2. D'ici 2030, Air France-KLM
vise une réduction de 30% de ses émissions de CO2 par passager/km
par rapport à 2019, grâce au renouvellement de la flotte, aux
mesures opérationnelles comme l'éco-pilotage, et à l'incorporation
d'au moins 10% de carburant d'aviation plus durable sur l'ensemble
de ses vols. Ces objectifs ambitieux vont au-delà des obligations
réglementaires. Le SAF fourni à Air France-KLM sera produit
à partir de déchets et résidus issus de l'économie circulaire,
traités dans les bioraffineries et par coprocessing dans les
raffineries françaises et européennes de TotalEnergies. Il sera
utilisé pour alimenter des vols des compagnies du Groupe Air
France-KLM au départ de la France, des Pays-Bas et d'autres pays
européens. Le développement des SAF est au cœur de la stratégie de
transition de TotalEnergies pour répondre à la demande du secteur
aérien. Air France-KLM a mis en place une politique
d'approvisionnement stricte, en n'achetant que des biocarburants de
deuxième génération n'entrant pas en concurrence avec la chaine
d'alimentation humaine ou animale, certifié RSB ou ISCC pour sa
durabilité. Les SAF permettent une réduction d'au moins 75%, et
jusqu'à 90%, des émissions de CO2 sur l'ensemble du cycle de vie du
carburant, en comparaison à leur équivalent fossile.
>
Air France lance le Wi-Fi très haut débit et totalement gratuit à bord de l’ensemble de ses avions
(source Air France) 26 septembre 2024 - Air France révolutionne
son offre de Wi-Fi à bord, une étape majeure de sa montée en gamme.
La compagnie proposera progressivement dès 2025 une qualité de
service de connectivité en très haut débit, pour une expérience
« comme à la maison ». Ce nouveau service totalement gratuit dans
toutes les cabines de voyage sera accessible en se connectant à son
compte Flying Blue*. À terme, il sera disponible sur l’ensemble des
avions de la compagnie en remplacement de l’offre actuelle.
Pour lancer ce service d’exception, Air France a choisi Starlink,
leader mondial de la connectivité. S’appuyant sur la plus grande
constellation de satellites au monde utilisant une orbite terrestre
basse, Starlink offre un accès internet très haut débit couvrant
l’ensemble de la planète, y compris les zones les plus isolées**.
L’expérience d’utilisation est ainsi stable, rapide et sécurisée.
Pendant le vol, il sera alors facile de rester en contact avec
ses proches, de suivre en direct toutes les actualités du monde, de
jouer à des jeux vidéo en réseau et bien sûr de regarder la
télévision, des films et des séries en streaming.
Le service
sera accessible depuis les smartphones, tablettes numériques et
ordinateurs portables. Chacun pourra connecter plusieurs appareils
en même temps. (...) À compter de la saison été 2025, Air France
équipera progressivement l’ensemble de ses avions de cette
technologie de pointe, y compris sa flotte régionale. Pendant cette
période transitoire, la compagnie continuera de proposer une offre
de connectivité à bord des appareils n’étant pas encore équipés : un
pass « messages » gratuit pour les membres Flying Blue et une offre
payante couvrant les autres usages.
>
Le trafic aérien poursuit son déclin sur les liaisons Paris-province
(source Les Échos) 25 septembre 2024 - Pour les grandes lignes
intérieures françaises, il y a vraiment eu un avant et un
après-Covid. Alors que le trafic aérien a presque retrouvé son
niveau d'avant-pandémie, celui des principales liaisons domestiques
entre Paris et les métropoles régionales reste globalement inférieur
de 30 % à son niveau de 2019. Depuis deux ans, le trafic de ces
grandes « radiales », qui représentaient encore 16,3 millions de
passagers en 2019, est même reparti à la baisse. Avec en toile de
fond, la disparition annoncée de la navette d'Air France à Orly à
l'été 2026 et la décision d'EasyJet de fermer sa base de Toulouse le
10 septembre dernier. Passé de 12,58 millions de passagers
en 2022 à 12,3 millions en 2023, le trafic des lignes aériennes
entre Paris et les régions a poursuivi sa lente glissade cet été.
Fin août, les « radiales » totalisaient ainsi 7,8 millions de
passagers en cumul depuis janvier, contre 8,25 millions sur la même
période de 2023 et 8,31 millions en 2022. Sur la même période, la
liaison la plus importante, Paris-Nice, est passée de 1,93 million
de passagers à fin août 2022 à 1,8 million fin août 2023. En seconde
position, Paris-Toulouse a suivi la même pente, avec 1,3 million de
passagers cumulés de janvier à fin août, contre 1,43 million un an
auparavant et 1,51 million en août 2022. La reprise des déplacements professionnels en
septembre n'a pas enrayé le déclin. Sur Orly-Toulouse, qui fut
autrefois la plus grosse ligne domestique d'Europe et l'une des plus
rentables d'Air France, l'offre s'est encore réduite de 5 % comparé
à septembre 2023, et celle d'EasyJet, de 3,9 %, pour un total de
165.723 sièges et 1.000 vols sur le mois, contre 173.898 sièges et
1.068 vols en septembre 2023, d'après les données collectées par
l'entreprise Cirium. Même en y ajoutant les départs de
Roissy-CDG, où Air France a augmenté ses capacités, l'offre de vols
entre Paris et Toulouse a diminué de 6 % ce mois-ci, comparé à celle
de septembre 2023. Elle reste aussi 26 % en dessous de celle de
septembre 2019, avec 528 vols en moins sur le mois. Le déclin est encore plus marqué sur
Paris-Marseille (...). Comparé à septembre 2019, Marseille a perdu 26 % de ses vols
sur Paris et 32 % de sièges, selon Cirium. Cependant, la
dégringolade du trafic aérien entre Paris et Marseille n'a pas
attendu le Covid, puisqu'elle a débuté avec l'inauguration de la
ligne TGV en juin 2001. Depuis cette date, Air France y a perdu la
moitié de son trafic sur Paris (CDG et Orly) et 73 % de son offre
sur Orly. Même la ligne Paris-Nice, pourtant relativement
épargnée par la concurrence du TGV, a vu son offre décroître depuis
septembre 2023, avec 5,8 % de vols en moins et 12.900 sièges de
moins (3,9 %). Toutefois, contrairement à Toulouse et Marseille,
Nice a réussi à retrouver son niveau de 2019, grâce à la forte
augmentation de l'offre d'EasyJet au sortir de la pandémie, qui a
plus que compensé la baisse de celle d'Air France. La compagnie
orange a profité du désengagement d'Air France à Orly pour y
augmenter son offre sur Nice de 54 %, comparé à 2019. Mais elle a dû
réduire la voilure de 3 % entre septembre 2023 et 2024.
Ce déclin de l'avion sur les
liaisons Paris-province a plusieurs explications. La principale est
naturellement la concurrence du TGV, renforcée après les mesures de
responsabilité sociétale des entreprises (RSE), qui ont clairement
la préférence au train sur l'avion pour les trajets domestiques,
afin de réduire leur bilan carbone. D'après une étude du cabinet de
consultants Qonto, le train représenterait aujourd'hui 70 % des
déplacements professionnels. L'autre évolution est le
développement de la visioconférence durant les confinements. Les
données chiffrées manquent mais la directrice d'Air France, Anne
Rigail, relève que les allers-retours journée, qui faisaient
autrefois les affaires de la Navette, ont chuté de 60 % depuis 2019.
Une baisse qu'elle attribue aux visioconférences et au télétravail.
Mais on peut aussi pointer du doigt la hausse des tarifs
aériens au sortir du Covid, bien plus forte sur les lignes
domestiques que sur l'international. D'après l'indice mensuel de la
direction générale de l'aviation civile, le prix moyen d'un vol
intérieur a augmenté de 13,1 % en cumul depuis le début de l'année,
contre 1,3 % sur le moyen-courrier international et 1,9 % de baisse
sur le long-courrier. En 2023, la hausse était déjà de 18,8 %,
contre 5 % en moyenne à la SNCF. Une hausse des prix liée à
l'inflation générale, mais aussi à celles des taxes en tout genre
qui pèsent sur l'aérien. Sur un Paris-Nice, elles représentent 40 %
du prix du billet. Et elles ont toutes augmenté. De quoi vous faire
préférer le train.
>
Bordeaux, Pau, Biarritz : Transavia ajuste sa stratégie dans le Sud-Ouest
(source Les Échos) 24 septembre 2024 - Paris-Orly, Lyon,
Marseille, Nantes puis Montpellier : depuis son lancement en France
en 2017, Transavia n'a jamais vraiment investi le quart sud-ouest de
la France même si elle opère une poignée de lignes depuis Biarritz
et Pau et, tout récemment, depuis Bordeaux. Mais le départ de son
concurrent Ryanair, qui cessera toutes ses activités en Gironde dans
quelques semaines, a rebattu les cartes. « On discutait avec
l'aéroport de Bordeaux depuis un bon moment mais cela a été
évidemment un déclencheur. Quand 25 % du marché s'en va, c'est une
opportunité qu'il fallait saisir très vite ! C'est ce qu'on a su
faire en accélérant fortement nos calendriers habituels », confirme
Nicolas Hénin, le directeur général adjoint de Transavia.
Le dirigeant de la filiale à bas coût d'Air
France KLM était à Bordeaux ce 23 septembre pour confirmer
l'ouverture de six nouvelles lignes pour l'hiver 2024 et l'été 2025
(Séville, Porto, Agadir, Marrakech, Marseille et Istanbul) en plus
de la liaison vers Dakar lancée l'an dernier. Les quatre premières
sont des destinations abandonnées par Ryanair. Transavia basera
également un avion à Bordeaux dès le 12 décembre mais sans employés
pour l'instant. La nouvelle est logiquement très bien
accueillie du côté de l'aéroport de Bordeaux Mérignac, qui peinait
déjà à retrouver son trafic d'avant Covid avant le départ de
Ryanair. « Avec cette offre nouvelle de Transavia, on approchera des
40 % de reprise du trafic de Ryanair », évalue Simon Dreschel,
le président du directoire de l'aéroport. (...) L'ambiance est beaucoup moins enthousiaste à Pau où
Transavia cessera de desservir Paris Orly à partir du 27 octobre. La
filiale d'Air France KLM, qui n'assurait plus qu'une seule rotation
quotidienne en soirée entre le Béarn et la capitale, suspend cette
liaison au moins pour l'hiver 2024 et l'été 2025. « Malgré nos
efforts et le maintien de deux rotations quotidiennes pendant plus
d'un an, la liaison Pau-Orly était notre pire ligne en termes de
rentabilité. On ne reviendra pas à Pau tant que la situation avec
Tarbes n'aura pas évolué », explique Nicolas Hénin. Il fait
référence à la forte concurrence qui sévit entre les deux aéroports
distants de seulement 50 km. Tarbes Pyrénées bénéficie d'une
obligation de service public (OSP) pour la ligne vers Paris Orly qui
est subventionnée à hauteur de 4,5 millions d'euros versés par les
collectivités occitanes (3 millions) et l'État (1,5 million). De
quoi permettre à la low-cost espagnole Volotea d'y proposer des
tarifs et des horaires imbattables. Une décision dénoncée et
contestée par les élus palois. Enfin, sur la côte basque,
c'est la stabilité qui prévaut : Transavia maintient ses deux lignes
au départ de Biarritz vers Marseille et Orly.
>
Airbus lève un coin du voile sur son projet de réorganisation
(source Les Échos) 26 septembre 2024 - Pas de plan social, ni de
réduction des effectifs, mais la confirmation du gel des
embauches de « cols blancs » et d'un nouveau tour
de vis sur les dépenses et les sous-traitants, assortis du lancement
d'une réflexion globale sur les moyens d'optimiser l'organisation
industrielle. Telles sont les grandes lignes du projet Lead
d'amélioration de la performance d'Airbus commercial aircraft, présenté ce jeudi aux représentants du
personnel, lors d'un comité européen. (...) D'après les témoignages, Christian Scherer s'est d'abord
livré à un exposé de la situation de l'entreprise, « sortie
vainqueur de la guerre du Covid, mais fatiguée », alors qu'il lui
faut affronter « la plus forte montée en cadence de son histoire ».
Ces difficultés sont nombreuses et variées et vont des retards
récurrents de livraison d'équipements essentiels, comme des moteurs,
des trains d'atterrissage ou des sièges d'avions, à des problèmes
techniques et même juridiques. Le directeur général d'Airbus
« avions » a ensuite rappelé la priorité du plan Lead, qui
reste
d'atteindre l'objectif de 770 livraisons d'avions en 2024, contre
735 en 2023. Un objectif revu à la baisse en juin dernier, par
rapport à la cible initiale de 800 livraisons, du fait des retards
de livraisons de ses fournisseurs, notamment des motoristes, CFM
(Safran et GE) et Pratt & Whitney. Avec 447 avions livrés à
fin août depuis le début de l'année, contre 433 sur la même période
de 2023, et 483 prévus à fin septembre selon une projection de
Reuters, l'issue reste incertaine. D'où la nécessité d'envoyer un
message fort en interne, mais aussi en externe, aux sous-traitants,
même si le patron d'Airbus n'a pas vraiment expliqué comment cet
objectif d'au moins 770 livraisons pouvait être sécurisé.
La
phase 1 du plan Lead, dont le pilotage est confié au directeur des
achats d'Airbus Group, Franck Martin, s'accompagne de mesures
d'économies immédiates, destinées à compenser au moins partiellement
l'augmentation des coûts amplifiés par les retards de production et
le manque à gagner dû aux 30 livraisons de moins. Ces
mesures de « protection du cash », selon la formule d'un
représentant du personnel, se sont déjà traduites par une coupe de
20 % dans les frais de déplacements cet été et des dépenses
d'évènementiel, ainsi que par la remise en cause des projets non
prioritaires sur les quelque 5.500 projets en cours chez Airbus.
Mais là encore, rien de révolutionnaire, selon les mots d'un
représentant syndical. L'essentiel du plan Lead porte toutefois bien au-delà de la
fin de l'année, vers un horizon à trois ans. Il vise en effet à
sécuriser la poursuite de la montée en cadence de la production,
jusqu'à l'objectif de 75 monocouloirs par mois, décalé en juin
dernier, de 2026 à 2027. Et pour cela, Christian Scherer et Franck
Martin ambitionnent une réorganisation en profondeur des opérations
industrielles. L'idée générale serait d'aller vers davantage
de simplification dans toutes les fonctions de l'entreprise, et pas
seulement à la production. D'après les enquêtes menées en interne,
les salariés d'Airbus sont en effet les premiers à se plaindre des
lourdeurs de l'organisation actuelle, qui nuiraient à la
productivité. Pour parvenir à cette organisation plus
efficace, encore en gestation, la direction d'Airbus ne fera pas
appel à un cabinet de consultant, mais attend de chaque responsable
de l'entreprise qu'il présente ses propres propositions de
simplification. Une vingtaine de modules seraient concernés par ce
travail de remise à plat, qui viserait à recentrer l'avionneur et
ses salariés sur les fonctions essentielles à la production.
Ce recentrage s'accompagnerait aussi d'un encouragement à la
mobilité interne, afin de réorienter les personnels vers les
fonctions en tension, notamment chez les cols blancs. « On a
beaucoup embauché ces dernières années, mais pas toujours là où on
en avait le plus besoin », commente un syndicaliste. Quant aux
« cols bleus », dont un grand nombre, ont intégré l'entreprise
durant ces deux dernières années - Airbus a embauché 13.000
personnes rien qu'en 2023 - un effort de formation leur sera
consacré. Comme l'ensemble de l'industrie aéronautique, Airbus a en
effet perdu beaucoup de compétences avec le départ en retraite d'un
grand nombre de salariés. Ce qui n'est pas pour rien dans les
difficultés actuelles. À moyen terme, l'objectif est donc de remettre
en adéquation les effectifs, dont le niveau a dépassé celui de 2019,
et une production toujours nettement inférieure à ce qu'elle était
avant la pandémie. En 2019, Airbus avait en effet livré 863 avions,
avec moins de personnel. Un rééquilibrage dont dépend la rentabilité
du groupe, mais qui doit s'opérer sans réduction d'effectif, puisque
l'objectif final est bien de livrer 75 monocouloirs par mois en
2027, afin de pouvoir écouler un carnet de commandes pléthorique.
(...)
>
La taxe sur les autoroutes et les grands aéroports validée par le Conseil constitutionnel
(source Les Échos) 12 septembre 2024 - C'est une bonne nouvelle
pour Michel Barnier, ce qui n'est pas fréquent depuis sa nomination.
Ce jeudi [12 septembre], le Conseil constitutionnel a validé la taxe sur les
infrastructures de transport longue distance, adoptée il y a un an
et entrée en vigueur en 2024. La mesure vise à la fois les sociétés
d'autoroutes et certains gestionnaires d'aéroports, à partir de 120
millions de chiffre d'affaires et 10% de rentabilité. Elle
représente environ 450 millions d'euros par an pour les premières et
150 millions d'euros pour les seconds [les gestionnaires d'aéroports] - soit un total de 600
millions d'euros que l'État consacre à la transition écologique des
transports, et notamment au réseau ferroviaire. Depuis sa
genèse, cette nouvelle taxe fait hurler les entreprises assujetties.
À l'origine, Bercy lorgnait les juteux bénéfices des sociétés
d'autoroutes et espérait réduire la durée de leurs concessions, mais
le Conseil d'État avait brutalement douché ces espoirs. Le
gouvernement s'était alors reporté sur la piste fiscale, en prenant
soin de ne pas viser uniquement les sociétés d'autoroutes car leurs
contrats les auraient alors autorisés à répercuter le montant de la
taxe sur le tarif des péages. Dans le projet de loi de
finances, l'exécutif avait donc élargi le spectre des entreprises
concernées aux « infrastructures de transport longue distance »,
attrapant dans ses filets les grands aéroports (Roissy Orly, Nice,
Lyon, Marseille et Toulouse) - victimes collatérales de la manœuvre.
Les sociétés concernées
avaient prévenu qu'elles porteraient l'affaire en justice, dénonçant
une différence de traitement et des niveaux de prélèvement
« inconstitutionnels ». Les sages du Palais Royal viennent de les
débouter, en réfutant méthodiquement tous leurs griefs. Selon leur
décision, la nouvelle taxe ne constitue ni une rupture d'égalité ni
une charge excessive. Au contraire, les critères d'assujettissement
retenus par le gouvernement sont jugés « objectifs et rationnels par
rapport au but poursuivi ». Circulez, il n'y a rien à voir !
« Cette taxe qui ne s'appliquera qu'en France ne fait qu'affaiblir
les aéroports français face à leurs concurrents européens, elle
limitera d'autant notre capacité à investir, à nous moderniser, à
nous décarboner », regrette Thomas Juin, président de l'Union des
aéroports français. Dès l'an prochain, les
gestionnaires d'aéroports pourraient décider de se refaire en
augmentant le montant des redevances des compagnies aériennes, qui à
leur tour pourraient répercuter la charge sur le prix des billets.
(...)
Dossier taxation du transport aérien en France
>
La taxation du transport aérien en France
(source FNAM) 19 septembre 2024 - Dans une note largement
communiquée aux médias, l’ONG Transport&Environnement (T&E) appelle
à une augmentation en France de la taxation du transport aérien au
motif que « la France serait très largement derrière ses voisins
européens en matière de fiscalité aéronautique ». Cette
affirmation ne manque pas de surprendre alors que vingt pays de
l’Union européenne sur vingt-sept n’ont pas du tout de taxe
nationale s’appliquant au transport aérien et que le transport
aérien français est soumis aussi bien aux mesures environnementales
européennes du paquet FItFor55 que d’une fiscalité nationale
spécifique parmi les plus élevées d’Europe. À cet égard,
il
convient de rappeler que le cadre fiscal et réglementaire auquel est
soumis le transport aérien français, notamment pour des motifs
environnementaux, est déjà particulièrement étendu. Il consiste
notamment en :
- Une taxe (tarif) de « solidarité » (TSBA) sur les billets
d’avion alimentant en particulier pour partie
(« écocontribution ») le budget de l’Agence de Financement des
Infrastructures de transport de France (AFITF),
- Une taxe (tarif) de « l’aviation civile » (TAC) sur les billets
d’avion finançant le budget de fonctionnement de l’administration de
l’aviation civile,
- Une taxe (tarif) de « sécurité sûreté » (T2S) sur les billets
d’avion finançant la sécurité et la sûreté du transport aérien en
France,
- Une taxe
sur l’exploitation des Infrastructures de Transport de Longue
Distance (TITLD) acquittée par les principaux aéroports français et
facturée aux compagnies aériennes sous forme de redevances
aéroportuaires,
- Une taxe sur les nuisances sonores aériennes (TNSA) perçue au profit
des principaux aérodromes français. Le produit de la taxe est
affecté au financement des aides aux riverains,
- Une taxe sur le transport public aérien et maritime en provenance ou
à destination de la Corse (TEP) afin de financer la collectivité
territoriale de Corse,
- Une taxe sur la valeur ajoutée (TVA) à un taux réduit de 10%
applicable au transport aérien métropolitain (à l’identique des
autres modes de transport).
Au-delà de ces taxes dont la
seule TSBA est prise en compte par l’ONG T&E dans son étude, les
compagnies aériennes opérant des liaisons aériennes de et vers la
France sont soumises aux dispositifs suivants mis en place dans le
cadre de la réglementation française ou communautaire :
- La compensation obligatoire des émissions de CO2 des vols
métropolitains dans le cadre de l’article 147 de la Loi Climat et
Résilience
- L’inclusion du transport aérien dans le schéma européen d’échange de
quotas d’émissions (SCEQE ou ETS européen) pour l’ensemble des vols
intra-européens
- L’inclusion depuis le 1er janvier 2021 des vols internationaux
depuis la France dans le mécanisme CORSIA de compensation des
émissions internationales de CO2 de l’Organisation de l’Aviation
Civile Internationale (OACI)
- La mise en place à compter du 1er janvier 2025 d’un mandat
d’incorporation de carburants aéronautiques durables (CAD) venant se
substituer au mandat français existant (1er janvier 2022) et
prévoyant 2% d’incorporation en 2025 et 20% en 2035
Enfin,
des discussions sont en cours à l’échelle européenne (périmètre
minimum pertinent) en vue de mettre en place une taxe sur le
kérosène pour les vols intra-européens (révision de la directive sur
la taxation de l’énergie). Le schéma ci-dessous propose en
particulier une décomposition du tarif d’un billet d’avion
permettant de mieux évaluer le poids des taxes et des redevances sur
un trajet en avion. Décomposition d’un billet en aller
simple entre Paris (CDG) et Nice (NCE) Montant TTC : 130 Euros
(tarif moyen)
Dossier rapport Draghi sur l'avenir de la compétitivité européenne :
erratum
>
L'avenir du transport aérien européen
(source Damien Gaudin, LinkedIn) 22 septembre 2024 - Mario Draghi, ancien
Président de la Banque Centrale Européenne, a remis le 9 septembre
son rapport à Ursula Von Der Leyen, Présidente de la Commission
Européenne sur la compétitivité de l’Europe.
Ce rapport
pointe l’impérieuse nécessité d’investir des centaines de milliards
d’euros par an pour ne pas se laisser distancer par les Etats-Unis
et la Chine.
Dans ce document de 328 pages, l’ensemble des
secteurs sont abordés.
Les transports sont un secteur
prioritaire pour la transition de l’UE vers une économie à zéro
émission nette.
Si l’on s’intéresse à présent au transport
aérien, les points positifs remontés sont les suivants :
- Les plans ambitieux de l’UE pour décarboner le secteur
des transports offrent à l’UE des opportunités uniques d’être à
l’avant-garde des solutions de décarbonation.
- Les aéroports de l’UE abritent des démonstrateurs
d’hydrogène vert et développent des preuves de concept pour des
installations modulaires de mélange de carburants d’aviation
durables (SAF).
- L’Europe
détient plus de la moitié des parts de marchés dans la
construction d’avions civils.
Mais le rapport pointe les problématiques suivantes :
- La
construction des infrastructures (comprenant les aéroports) présente
pour les investisseurs des risques élevés et un retour sur
investissement trop long : cela décourage les investissements privés.
- Dans les aéroports
de l’UE, la demande en constante augmentation, la congestion et
l’utilisation inefficace de la capacité aéroportuaire existante ont entraîné d’importants goulets d’étranglement.
- Les solutions informatiques sont insuffisantes : l’interopérabilité
et le déploiement harmonisé de solutions numériques innovantes sont
limités. Pour le contrôle aérien, les systèmes manquent de
synchronisation. Enfin il n’existe pas vraiment de solutions pour le
transport intermodal.
- Les objectifs de décarbonation de l’UE exercent une pression sur les
secteurs des transports, en particulier ceux qui sont difficiles à
réduire, dont le transport aérien.
- Il existe un risque de voir des activités se décaler ou être plus
bénéficiaires dans les pays voisins de l’Europe, sauf si des
conditions de concurrence équitables peuvent être trouvées par
l’intermédiaire de l’Organisation de l’Aviation Civile
Internationale.
- Même si la plupart des brevets technologiques sont européens, la
capacité de production des Carburants d’Aviation Durable reste
largement insuffisante.
- L’Union Européenne doit commencer à construire une chaîne
d’approvisionnement pour les carburants alternatifs, sinon les coûts
pour atteindre ses objectifs seront trop importants.
Le
rapport pointe donc plusieurs points remontés par les compagnies
aériennes, la Fédération Nationale de l’Aviation Marchande, IATA,
A4E (Airlines For Europe) et bien d’autres parties prenantes : cette
prise de conscience est essentielle pour développer une politique de
développement européenne sur des bases solides.
Un point est
toutefois à relever. Le projet TEN-T (Trans-European Transport
Network) se propose de « planifier et développer une infrastructure
de transport cohérente, efficace, multimodale et de qualité dans
toute l’UE ». En clair, favoriser le transport des personnes et des
marchandises de manière plus efficace et écologique.
A moyen
terme, il est envisagé de joindre les grandes villes et les grands
aéroports par voie ferroviaire, le plus souvent à grande vitesse.
Après la disparition de certaines lignes domestiques, on peut
s’interroger sur le long terme si l’approvisionnement des hubs en
avion pourra se maintenir, et ce que deviendra le modèle des vols
moyens courriers à l’intérieur de l’Union Européenne. D’ici là, les
solutions numériques et l’expérience acquise permettra un transport
intermodal beaucoup plus efficace et développé qu’aujourd’hui.
Face à ces constats, le rapport propose aussi un panel
d’objectifs et de propositions pouvant intéresser le secteur du
transport aérien :
- L’UE devrait adopter un cadre propice au partage des risques entre
le secteur public et le secteur privé, notamment par le biais de
partenariats public-privé soutenus par de solides garanties.
- La Banque Européenne d’Investissement devrait étendre son soutien
aux projets de transport alignés sur les priorités stratégiques de
l’Union Européenne.
- Améliorer la collaboration transfrontalière en matière de contrôle
aérien.
- Lancer
des projets d'innovation européens dédiés tirant parti des
partenariats public-privé et de la coopération transfrontalière en
vue de produire des avions à faible consommation de carburant et à
zéro émission.
- Réduire les risques liés aux investissements dans les carburants
renouvelables durables et à faible teneur en carbone, via des
dispositifs basés sur des contrats de différence et des enchères en
tant que service similaires à ceux conçus pour la Banque de
l’hydrogène.
- Lancer des appels sectoriels dédiés dans le cadre du Fonds
d’innovation pour le premier déploiement de solutions de
décarbonation par exemple pour les eSAF (electro Sustainable
Aviation Fuel).
- Pour garantir la production de carburants durables, l’Union
Européenne doit garantir les matières premières nécessaires,
coordonner l’agrégation de la demande et les achats conjoints.
- Adapter les profils d’emploi à la transition écologique et numérique.
Revue de presse boursière
>
Air France KLM décolle après que JP Morgan passe à l'achat sur son titre
(source AOF) 25 septembre 2024 - Air France KLM (+7,20% à 9,02
euros) caracole en tête du SBF120. JP Morgan a rehaussé sa
recommandation sur le titre, de Sous-Pondérer à Surpondérer, avec un
objectif de cours rehaussé de 8 à 12 euros. Dans une note consacrée
aux compagnies aériennes européennes, le broker prévoit "une
inflexion de la dynamique des bénéfices en 2025" estimant que le
cours de l'action est actuellement "historiquement bas". "Le rapport
risques-bénéfices du secteur semble désormais positif à notre avis,
ce qui pourrait conduire à la poursuite de la surperformance
saisonnière au quatrième trimestre" précise-t-il. "Le
secteur a commencé à rebondir au cours du mois dernier, mais il
sous-performe encore largement par rapport au marché en raison des
inquiétudes sur une demande plus faible alors que les prix ont
commencé à se normaliser pour la première fois depuis la pandémie",
détaille JP Morgan. Les prix sous-jacents (hors Jeux
olympiques) semblent résilients et la croissance des capacités du
marché sur ses lignes "semble gérable jusqu'à l'hiver", juge le
broker. Il estime que ces facteurs, combinés à la baisse des prix du
carburant et à l'annualisation de 600 millions d'euros d'éléments
exceptionnels pénalisant le quatrième trimestre 2024, créent les
conditions pour que les marges progressent l'année prochaine. Sa
prévision d'Ebit pour 2025 est désormais supérieure de 12% au
consensus Bloomberg.
Fin de la revue de presse
>
Évolution du cours de l'action Air France-KLM
L'action Air France-KLM est à
9,32 euros en clôture
vendredi 27 septembre. Elle est en forte hausse cette semaine
(+5,57%), après une hausse de 8,24% la semaine précédente.
Elle était à 12,53 euros
le 2 janvier 2023, à 17,77 euros le 19 juin 2023.
La moyenne (le consensus) des analystes
à 12 mois pour l'action AF-KLM
est à 10,70 euros (elle était à 15,0 euros début janvier
2023). L'objectif de cours le plus élevé est à 17,50 euros, le plus
bas à 8 euros.
Je ne
prends en compte que les opinions d'analystes postérieures au 1er
juillet 2023.
Vous pouvez retrouver sur
mon blog le
détail du consensus des analystes.
>
Évolution du prix du carburant cette semaine
Le baril de Jet Fuel en Europe est en baisse (-2$) à 87$. Il était à 94$
fin juin 2023, à 79$
avant le déclenchement de la guerre en Ukraine.
Le baril de pétrole Brent (mer du nord)
est
en baisse (-3$) à 72$.
De la mi-février
2022
à fin juillet 2022, il faisait le yoyo entre 100 et 120$. Depuis, il oscille
entre 75$ et 99$.
>
Gestion des FCPE
Lorsque vous placez de l'argent dans un des fonds FCPE d'Air
France, vous obtenez des parts dans ces fonds. Vous ne détenez pas
directement d'actions.
Ce sont les conseils de surveillance,
que vous avez élus en juillet 2021 pour cinq ans, qui gèrent les fonds
et qui prennent les décisions.
Les fonds Partners for the
Future, Aeroactions,
Majoractions et Concorde ne détiennent que des actions Air France.
Les fonds Horizon Épargne Actions (HEA), Horizon Épargne Mixte
(HEM), Horizon Épargne Taux (HET) gèrent des portefeuilles d'actions
diverses.
Précisions
Ces informations indicatives ne constituent en aucune manière une
incitation à vendre ou une sollicitation à acheter des actions Air France-KLM.
Vous pouvez réagir à cette revue de presse ou bien me communiquer toute
information ou réflexion me permettant de mieux vous informer.
Vous pouvez me poser, par retour, toute question
relative au groupe Air France-KLM ou à l'actionnariat salarié...
À bientôt.
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Les nouveaux lecteurs pourront la recevoir en
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François Robardet
Représentait les salariés et anciens salariés
PS et PNC actionnaires d'Air France-KLM. Vous pouvez me retrouver sur mon
compte twitter @FrRobardet ainsi que sur LinkedIn.
Lors de mon élection, j'ai reçu le soutien de la
CFDT et de l'UNPNC Cette revue de presse traite de sujets
liés à l'actionnariat d'Air France-KLM. Si vous ne voulez plus
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