Air France-KLM accuse le coup des JO et des futures augmentations de taxe

photo François Robardet, ex-Représentant des salariés, Air France-KLM I Lettre de François Robardet

À la pointe d'une aviation européenne plus responsable, nous rapprochons les peuples pour construire le monde de demain.
(Raison d'être du groupe Air France-KLM)
 

L'aérien en France, en Europe, dans le Monde

N°990, 11 novembre 2024
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Je fais mienne la raison d'être du groupe Air France-KLM  :
À la pointe d'une aviation européenne plus responsable, nous rapprochons les peuples pour construire le monde de demain.

Éditorial : Nouvelle formule !

Chères lectrices, chers lecteurs,

Cette semaine j'expérimente une nouvelle présentation de la lettre.

J'ai inversé le commentaire et le contenu de l'article, pour mieux répondre à vos pratiques de lecture.

Pour chaque article, vous retrouverez donc successivement :

  . le titre de l'article ;
  . sa source ;
  . mon commentaire ;
  . enfin, l'article lui-même.

N'hésitez pas à me faire part de vos remarques. Elles sont toujours les bienvenues.

Bonne lecture
François


La lettre du lundi

Sommaire :

Air France-KLM accuse le coup des JO et des futures augmentations de taxe
Lufthansa engrange des revenus record, mais perd en rentabilité
IAG: Le bénéfice trimestriel dépasse les attentes, optimiste pour le reste de l'année
Aérien, Air France-KLM, IAG : le ciel d'après

Emirates bat de nouveau ses records
Ryanair : Le bénéfice recule de 18% au 1er semestre avec la baisse des tarifs

Au bord du gouffre, Spirit Aerosystems doute de sa capacité à survivre
Safran va investir plus d'un milliard d'euros dans son réseau de maintenance dédié au moteur Leap

Air France-KLM : pour Morgan Stanley, l'action Air France-KLM est encore trop chère par rapport à ses concurrents

 


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Air France-KLM accuse le coup des JO et des futures augmentations de taxe

(source Journal de l'Aviation) 7 novembre 2024

Mon commentaire : Les titres des articles relatifs aux résultats trimestriels d'Air France-KLM sont très contrastés. Ils témoignent de la difficulté d'analyser la situation du groupe franco-néerlandais.

Les Échos : Air France-KLM a bien tiré son épingle des Jeux olympiques cet été
Déplacements pros : Air France-KLM : un été plus profitable que prévu
AFP : Affecté par les JO, le bénéfice d'Air France-KLM se contracte
Boursier : Air France KLM : décroche après les résultats
Tourmag : Air France - KLM : la Taxe Chirac va impacter de 90 à 170M€ le résultat d’exploitation
ANP (Agence de presse néerlandaise) : KLM : Les résultats du troisième trimestre soulignent la nécessite de prendre des mesures financières et opérationnelles

Les causes des résultats en demi teinte du groupe Air France-KLM sont multiples.

Certaines sont conjoncturelles (les Jeux Olympiques de Paris).

D'autres sont structurelles, principalement chez KLM. Depuis la crise de la Covid-19, la compagnie néerlandaise ne retrouve pas son niveau d'avant.

Elle le doit notamment au changement de stratégie du gouvernement néerlandais ; il a encouragé la baisse du nombre de vols à Schiphol-Amsterdam.

Pour s'en convaincre, il suffit d'examiner la marge d'exploitation des deux principales compagnies aériennes du Groupe.

Celle d'Air France est de 13,2% quand celle de KLM est de 11,1%. Avant 2020, KLM générait une marge supérieure à celle d'Air France de 2 à 4%.

Cette situation est amenée à perdurer, même si KLM a lancé un plan d'économie qui pourrait produire ses effets courant 2025.

Du côté d'Air France, l'augmentation de la taxe de solidarité pèsera fortement sur les comptes 2025. Selon les députés, cette augmentation devrait s'appliquer une seule année.

Oui, mais dans le discours du Ministre des Transports (lundi 11 novembre sur FranceInfo) perce l'envie de pérenniser cette taxe sur le modèle néerlandais, en la modulant en fonction des émissions de gaz à effet de serre.

De là à envisager une taxe sur le kérosène, il n'y a qu'un pas. N'oublions pas que depuis plusieurs années, le gouvernement français milite en ce sens à Bruxelles, à condition qu'elle concerne toutes les compagnies aériennes européennes.

Lire l'article :

Air France-KLM n'a pas tout à fait répondu aux attentes de ses investisseurs au troisième trimestre. Malgré une augmentation de 3,7 % du chiffre d'affaires (à près de 9 milliards d'euros), le groupe a subi l'impact (anticipé) des Jeux olympiques et paralympiques de Paris et une forte augmentation des coûts unitaires de KLM, qui l'ont obligé à lancer un plan de restructuration au sein de la compagnie néerlandaise. Les prochains mois s'annoncent dans la même veine, la hausse des coûts étant appelée à se poursuivre et s'amplifier sous le coup d'augmentation des taxes en France comme aux Pays-Bas.
 
Le résultat d'exploitation du troisième trimestre s'élève à 1,2 milliard d'euros. S'il aurait été stable sans l'effet JO, il a accusé une érosion de 160 millions d'euros liée à l'événement sportif, qui a entraîné une baisse du trafic aussi bien international vers la France qu'au départ. En parallèle, les coûts ont augmenté de 3,4 % au niveau groupe, plus que les 2 % anticipés avec la prise en compte des effets des négociations annuelles et de la prime versée aux salariés d'air France pour la bonne performance opérationnelle durant les Jeux. En effet, les coûts ont explosé chez KLM (+8,4 %) en raison de conditions opérationnelles difficiles et d'un besoin d'amélioration structurelle, qui fait désormais l'objet d'un plan baptisé Back on track. Il vise à améliorer la productivité de 5 % d'ici 2025, réduire l'impact de la pénurie de pilotes, de techniciens et de pièces détachées, et augmenter les recettes par l'introduction de nouveaux services payants et l'optimisation des appareils.
 
Des surcoûts sont encore anticipés pour le quatrième trimestre, en raison de capacités plus réduites que prévues et d'augmentations des coûts de maintenance liées principalement à des pénuries de composants. Le niveau des réservations pour la période est en revanche plutôt satisfaisant.
 
Air France-KLM a profité de la divulgation de ses résultats pour chiffrer l'impact des augmentations des taxes en France et à Schiphol. La décision de l'aéroport néerlandais de réévaluer ses tarifs de 41 % à partir d'avril 2025 devrait ainsi peser entre 65 et 110 millions d'euros de plus sur le bilan du groupe. En parallèle, l'augmentation étudiée de la taxe de solidarité sur les billets d'avions en France pourrait se traduire par une hausse du niveau de taxation d'Air France de 280 millions d'euros. Si la compagnie a déjà mis en œuvre une augmentation de ses tarifs, elle reconnaît qu'elle ne pourra pas répercuter l'intégralité du surcoût sur ses billets : elle s'attend à ce que la hausse de la TSBA ait un impact négatif de 90 à 170 millions d'euros sur son résultat d'exploitation en 2025.


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Lufthansa engrange des revenus record, mais perd en rentabilité

(source La Tribune) 29 octobre 2024

Mon commentaire : La situation du groupe Lufthansa est délicate.

Il subit la concurrence des compagnies chinoises sur les vols asiatiques.

Il est confronté à une baisse des prix des billets sur son marché transatlantique clé, dans un contexte de concurrence accrue de la part de ses rivaux chinois et étasuniens

Sa marge d'exploitation trimestrielle est de 12,5% (12,2% pour Air France-KLM), un niveau faible pour cette période d'été durant laquelle les compagnies aériennes engrangent l'essentiel de leurs bénéfices.

À noter qu'au sein du groupe allemand, la marge d'exploitation de Lufthansa est seulement de 8,5%
.

Lire l'article :

Les résultats du troisième trimestre de Lufthansa sont de ceux qui laissent un sentiment mitigé. Le groupe allemand sort d'un été record en termes de chiffre d'affaires. Avec 10,7 milliards d'euros, c'est tout simplement le meilleur trimestre de son histoire, alors même qu'il n'a toujours pas retrouvé ni son trafic, ni ses capacités d'avant la crise. Le chiffre d'affaires progresse ainsi de 5% par rapport à la même période l'an dernier. Il est porté par la croissance du nombre de passagers - avec un moindre recul des revenus unitaires, grâce à de bons remplissages des avions après un début d'année compliqué - et la bonne performance de sa filiale de maintenance, Lufthansa Technik.
(...) 
Pourtant, Lufthansa a perdu en rentabilité, à l'image de son début d'année. Le groupe a presque perdu deux points de marge opérationnelle ajustée par rapport à l'été 2023, touché par la hausse des coûts, notamment les dépenses de personnels et de maintenance. Les coûts unitaires ont ainsi crû de 4,5% tandis que les recettes unitaires reculaient encore de 2,7%. « Les retards de livraison d'avions, les problèmes de ponctualité dans nos hubs en Allemagne et les désavantages réglementaires ont un impact sur notre marque principale. Lufthansa Airlines a donc lancé le programme « Turnaround » pour relever ces défis internes et structurels », a précisé Carsten Spohr.
 
Le géant allemand reste néanmoins largement profitable avec une marge de 12,5% pour un bénéfice opérationnel ajusté de 1,3 milliard d'euros (-9% par rapport à 2023). Le résultat net recule dans des proportions équivalentes. Toutefois, il reste là aussi largement positif avec près de 1,1 milliard d'euros engrangés. De quoi très probablement creuser encore l'écart avec son éternel rival Air France-KLM.
(...) 
Pour la fin de l'année, Lufthansa confirme son ambition de dégager un résultat opérationnel ajusté compris entre 1,4 et 1,8 milliard d'euros. Ce qui signifie qu'il vise un quatrième trimestre, traditionnellement compliqué, dans le vert. « La demande mondiale reste intacte et les réservations pour le quatrième trimestre sont également à un niveau élevé par rapport à l'année précédente, en particulier dans les classes supérieures », a commenté Carsten Spohr.
 
Lufthansa ne réalisera néanmoins pas l'année record de l'an dernier, à laquelle il rêvait encore en début d'année. Pour rappel, après un premier semestre décevant, le groupe avait revu ses prévisions à la baisse en juillet. Il visait à l'origine un bénéfice opérationnel ajusté de 2,2 milliards d'euros.
(...)


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IAG: Le bénéfice trimestriel dépasse les attentes, optimiste pour le reste de l'année

(source Reuters) 8 novembre 2024

Mon commentaire : Le groupe IAG tire l'essentiel de ses résultats de son activité transatlantique, peu impactée par les événements géopolitiques de ces derniers mois. 

Sa marge exploitation est de 21,6%.

Depuis quatre ans, le cours de son action n'avait jamais été aussi élevé.

Lire l'article :

International Airlines Group (IAG) a fait état vendredi d'un bénéfice d'exploitation en hausse de 15% au troisième trimestre, dépassant les attentes des analystes, le groupe s'étant montré optimiste quant à la demande de voyages, tout en prévoyant de bonnes performances financières pendant le reste de l'année.
 
Le propriétaire de British Airways a enregistré un bénéfice d'exploitation de 2 milliards d'euros, dépassant largement les attentes des analystes, qui tablaient sur 1,78 milliard d'euros dans un consensus fourni par le groupe.
 
Grâce à l'augmentation du prix des billets et à la baisse du prix des carburants, le groupe a pu réaliser des économies qui ont compensé l'augmentation de la masse salariale.
 
IAG, qui possède également Iberia, Vueling et Aer Lingus, a également annoncé vendredi un rachat d'actions de 350 millions d'euros.
 
"La demande reste forte sur l'ensemble de nos compagnies aériennes et nous prévoyons un bon dernier trimestre 2024 sur le plan financier", a déclaré le directeur général Luis Gallego dans un communiqué.
 
La surperformance d'IAG contraste avec celles de ses concurrents, tels qu'Air France-KLM et Lufthansa, qui ont connu des difficultés au cours de l'été en raison de la hausse de leurs coûts.
(...) 


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Aérien, Air France-KLM, IAG : le ciel d'après

(source Les Échos) 11 novembre 2024

Mon commentaire : La comparaison des marges d'exploitation (au troisième trimestre 2024) des différents groupes européens de compagnies aériennes est édifiante :
 
  . 12,2% pour Air France-KLM ;
  . 12,5% pour le groupe Lufthansa (8,5% pour Lufthansa)
  . 21,6% pour IAG.

Les trois groupes sont confrontés à la concurrence accrue de la part de leurs rivaux chinois et étasuniens.

Concernant les vols vers l'Amérique du Nord, ils ne peuvent remplir la classe économique qu'avec des rabais importants, car les compagnies aériennes étasuniennes ont augmenté leur présence sur ce marché.  

Cela s'explique en partie par le fait que les compagnies aériennes étasuniennes ont réaffecté leur capacité après avoir réduit leurs vols vers la Chine en raison de la concurrence.

Lire l'article :

Tous les anniversaires ne méritent pas de souffler une bougie. Au fur et à mesure que se rapproche celui des cinq ans de la Covid-19, le « monde d'après » du secteur aérien en Europe ressemble de plus en plus à celui d'avant.
 
Le britannique IAG et l'irlandais Ryanair forment toujours les deux pôles inversés - ex-monopole et low-cost - d'un pouvoir d'attraction non démenti auprès des voyageurs, qui se voit aussi en Bourse (respectivement +51 % en livre et +20 % en euro depuis le 1er janvier).
 
L'autre compagnie à bas coût, EasyJet, semble prolonger une éternelle convalescence (+6 % depuis le début de l'année), tandis que les tickets boursiers d'Air France-KLM (-43 %), Wizz Air (-31 %) et Lufthansa (-22 %) continuent de ressembler plus que jamais à ceux d'une loterie rarement gagnante.
 
Air France plus rentable que KLM
Le marché a évidemment beaucoup changé, marqué par des hausses à deux chiffres du prix des billets, tout comme les compagnies qui ont revu de fond en comble destinations et sources de profits.
 
Fer de lance du voyage d'affaires, British Airways n'a récupéré que les deux tiers de son résultat opérationnel de 2019. Air France est devenu plus rentable que KLM qui ne peut plus s'appuyer sur l'efficacité de sa plateforme aéroportuaire Schiphol.
 
Mais le vieux problème de la dérive des coûts (hors carburants) est de nouveau moins soluble dans une croissance bridée par les difficultés des avionneurs à livrer les flottes.


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Emirates bat de nouveau ses records

(source Journal de l’Aviation) 7 novembre 2024

Mon commentaire : Les compagnies aériennes du Golfe ont le vent en poupe.

Sur leurs plateformes, elles bénéficient de conditions avantageuses. Et comme les compagnies aériennes asiatiques, elles ne sont pas concernées par les limitations d'espaces aériens.

Lire l'article :

Emirates a publié ses résultats pour le premier semestre 2024. Le groupe a enregistré un chiffre d'affaires de 19,3 milliards de dollars (+ 5 %), porté par une forte demande dans les secteurs passagers et cargo. Son bénéfice net avant impôts a quant à lui battu son record historique de 2023, avec 2,8 milliards de dollars. Après impôts (l'impôt sur le revenu des sociétés des Emirats est comptabilisé pour la première fois cette année), il est de 2,5 milliards de dollars. Le groupe indique avoir transporté 26,9 millions de passagers sur la période et 1,2 million de tonnes de fret.


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Ryanair : Le bénéfice recule de 18% au 1er semestre avec la baisse des tarifs

(source Reuters) 4 novembre 2024

Mon commentaire : Les résultats en demi-teinte de Ryanair méritent que l'on s'y attardent.

La compagnie aérienne à bas coûts fait état d'une baisse du prix des billets, alors que l'année dernière, les prix avaient fortement augmenté.

En sortie de Covid-19, les clients avaient afflué. On parlait alors de "revenge travel".

Il semblerait que ce phénomène s'essouffle, toutes les compagnies aériennes européennes enregistrant un tassement de la demande.

Note : le concept de "revenge travel" a été inventé par McKinsey & Company. Il parle des « touristes qui ont cherché à se reconnecter, à explorer de nouvelles destinations ou à retourner dans leurs spots favoris, après avoir été contraints d'annuler, d'abandonner ou de modifier radicalement leurs projets de voyage ».

Lire l'article :

Ryanair a annoncé lundi un bénéfice après impôts juste en dessous des prévisions des analystes pour les six mois allant jusqu'à septembre, pénalisé par un recul de 10% des prix des billets au cours de la période où la principale compagnie aérienne à bas prix d'Europe réalise habituellement la plus grande partie de ses bénéfices.
 
Le groupe irlandais, le numéro un en Europe par le nombre de passagers transportés, a toutefois déclaré que la baisse des prix des billets est en train de se modérer et que les tarifs moyens pour le trimestre en cours ne seraient que "légèrement inférieurs" à ceux de la même période de l'année dernière.
 
Le bénéfice après impôts de Ryanair s'est élevé à 1,79 milliard d'euros pour le premier semestre de son année fiscale, soit un peu moins que le chiffre de 1,8 milliard d'euros prévu dans le consensus fourni par le groupe, mais 18% en dessous de la même période de 2023.
 
"Les réservations à venir suggèrent que la demande au troisième trimestre est forte et que la baisse des prix semble s'atténuer", a déclaré le directeur général Michael O'Leary dans un communiqué, faisant référence aux trois derniers mois de l'année.
 
Michael O'Leary a également indiqué que Ryanair réduirait son objectif de croissance du trafic pour son prochain exercice, qui s'achèvera le 31 mars 2026, à 210 millions de passagers au lieu des 215 millions prévus précédemment, pour tenir compte des retards dans la livraison de Boeing.
(...) 
Le cours de l'action de la compagnie aérienne a reculé de 5,5% depuis le début de l'année.
(...)


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Au bord du gouffre, Spirit Aerosystems doute de sa capacité à survivre

(source Journal de l'Aviation) 8 novembre 2024

Mon commentaire : La situation de Spirit Aerosystems est inquiétante, moins pour l'entreprise que pour ces deux principaux clients, Airbus et Boeing.

Fin juin 2024, les deux constructeurs ont décidé de reprendre chacun les pans d'activité de Spirit Aerosystems les concernant.

Ils seront très certainement amenés à participer au redressement de leur fournisseur. 

Bref rappel (source : le site officiel de Spirit AeroSystems)

Spirit AeroSystems est l'un des plus grands fabricants mondiaux d'aérostructures pour les avions commerciaux, les plates-formes de défense et les jets d'affaires/régionaux. Grâce à son expertise dans les solutions de fabrication en aluminium et en composites avancés, les principaux produits de l'entreprise comprennent les fuselages, les ailes intégrées et les composants d'ailes, les pylônes et les nacelles.

Le 30 juin 2024, la société a conclu un accord et un plan de fusion avec The Boeing Company (l'« accord de fusion »). Une fois la fusion réalisée, sous réserve des conditions de l'accord de fusion, la société deviendrait une filiale à part entière de Boeing.

La clôture de la transaction est prévue pour le milieu de l'année 2025, sous réserve de l'achèvement de la cession de certaines parties des activités de Spirit liées à l'exécution par Spirit et ses filiales de leurs obligations dans le cadre de leurs contrats de fourniture avec Airbus SE et d'autres conditions de clôture, y compris l'approbation de l'accord de fusion par les actionnaires de Spirit et l'obtention des autorisations réglementaires.

Lire l'article :

Spirit Aerosystems se trouve dans la même spirale infernale que Boeing. Après avoir publié de nouvelles pertes importantes au troisième trimestre, l'équipementier américain ne voit aucune lumière au bout du tunnel de ses difficultés et annonce qu'il « existe un doute substantiel quant à la capacité de l'entreprise à poursuivre son activité ». La réduction des cadences de production chez Boeing depuis le début de l'année plombe son activité mais elle ne fait qu'amplifier un manque de rentabilité générale constaté dans plusieurs programmes.
 
Spirit Aerosystems explique en effet que ses pertes nettes sur les neuf premiers mois de l'année dépassent le 1,5 milliard de dollars. Or cela fait suite à trois autres exercices de pertes en 2021, 2022 et 2023 - entre 540 et 616 millions de dollars de déficit chaque année. Actuellement, la dette de l'industriel atteint 4,4 milliards de dollars. En parallèle, la trésorerie s'est creusée : elle est de 217 millions de dollars au 26 septembre, contre 823 millions de dollars au 31 décembre 2023. « La société aura besoin de liquidités supplémentaires pour poursuivre ses activités au cours des 12 prochains mois », constate-t-elle donc.
 
La réduction des cadences de production sur le programme 737 et la nouvelle politique de Boeing en matière de qualité sont les premières causes évoquées pour expliquer cette situation alarmante. La décision de l'avionneur « de ne plus accepter les livraisons de produits nécessitant un assemblage hors séquence ou un travail de qualité supplémentaire » depuis le mois de mars a provoqué une hausse considérable des stocks, qui augmentent les coûts, et des recettes plus faibles. Par ailleurs, Spirit avait préparé ses lignes de production à une augmentation des cadences en 2024 et au-delà. Or celle-ci n'a pas eu lieu, les cadences sur le programme 737 sont gelées par la FAA. La grève des machinistes chez Boeing a également entraîné une suspension de la production sur les programmes 767 et 777, donc une suspension des livraisons d'équipements, et Spirit a atteint la limite de ses capacités de stockage sur ces deux programmes. Si elle vient de s'achever, il faudra plusieurs semaines pour que les livraisons retrouvent un rythme normal.
 
Mais les contrats avec Boeing ne sont pas seuls en cause. Spirit Aerosystems était également en négociations avec Airbus depuis 2023 au sujet d'ajustements de prix sur les programmes A220 et A350, qu'il ne parvenait pas à rentabiliser. Avec la perspective de l'acquisition de ses activités sur ces deux programmes, parallèlement à l'acquisition par Boeing de l'essentiel de ses activités, les discussions stratégiques ont évolué vers d'autres problématiques.
 
Ainsi, l'industriel explique qu'il « a continué à subir des retards et a réalisé des coûts plus élevés que prévu en ce qui concerne ces processus de production et de livraison au troisième trimestre, et qu'il prévoit qu'un certain niveau de coûts plus élevés se maintiendra à l'avenir ».
 
Dans ce contexte, Spirit Aerosystems a élaboré un plan pour améliorer ses liquidités. Il discute avec Boeing pour obtenir une troisième avance de fonds pour soutenir l'activité (les deux premières ont totalisé 465 millions de dollars), tente de modifier les calendriers de remboursement de certaines avances, d'en obtenir de nouvelles, prévoit des cessions, des licenciements... « Toutefois, rien ne garantit que ces plans ou stratégies amélioreront suffisamment nos besoins en liquidités ou que nous obtiendrons les avantages escomptés. »


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Safran va investir plus d'un milliard d'euros dans son réseau de maintenance dédié au moteur Leap

(source AGEFI) 29 octobre 2024

Mon commentaire : Depuis plusieurs années, les constructeurs d'avions et leurs clients exercent une pression sur les fournisseurs de moteurs pour qu'ils baissent leurs prix.

Résultat : ces fournisseurs de moteurs (dont Safran et Rolls Royce), développent leur offre de maintenance, source de profits importants.

Ils viennent ainsi concurrencer les compagnies aériennes et leurs filiales (AFI KLM E&M et Lufthansa Technik), qui ont de plus en plus de mal à obtenir d'entretenir leurs propres moteurs.

Lire l'article :

Le motoriste et équipementier aéronautique Safran a annoncé mardi le lancement d'un plan d'investissement de plus d'un milliard d'euros visant à développer son réseau mondial de maintenance et réparation (MRO) de moteurs Leap.
 
"Ce plan massif vise à augmenter la capacité globale du réseau MRO de Safran pour accompagner la montée en cadence des activités de services du Leap au cours des prochaines années", a indiqué le groupe dans un communiqué.
 
Ce plan d'investissement se traduira par la construction de 120.000 mètres carrés de surfaces industrielles supplémentaires et s'accompagnera du recrutement de plus de 4.000 personnes dans le monde.
 
Dans l'Hexagone, Safran procèdera à l'extension des sites de maintenance de Villaroche et de Saint-Quentin-en-Yvelines, respectivement en 2025 et 2026. La société entend également créer un site de réparation d'aubes de turbine à Rennes.
 
Le moteur Leap est produit par CFM International, une coentreprise détenue à parité par le français Safran et l'américain GE Aerospace. Entré en service en 2016, ce moteur équipe aujourd'hui "la majorité des familles d'avions monocouloirs de nouvelle génération Airbus A320neo, Boeing 737 Max et Comac C919, soit près de 4.000 avions en service", a précisé Safran.
(...)
Ce plan d'investissement d'envergure intervient dans un contexte toujours marqué par des tensions persistantes sur la chaîne d'approvisionnement du secteur aéronautique.
(...)


Revue de presse boursière


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Air France-KLM : pour Morgan Stanley, l'action Air France-KLM est encore trop chère par rapport à ses concurrents

(source BFM Bourse) 5 novembre 2024

Mon commentaire : L'opinion de Morgan Stanley a été publiée avant l'annonce des résultats trimestriels d'Air France-KLM. Tout est dit.

Lire l'article :

La banque américaine a abaissé son opinion sur la valeur à "sous-pondération" contre "pondération en ligne" précédemment, jugeant que l'action est encore trop élevée sur la base du résultat opérationnel attendu. L'établissement s'attend par ailleurs à ce que la société brûle plus de 1 milliard d'euros de trésorerie sur les deux prochains exercices.
 
Air France-KLM souffre une nouvelle fois en Bourse cette année, pénalisé par des pressions sur les prix, des problèmes logistiques, et l'effet repoussoir que les Jeux olympiques ont eu sur Paris comme destination touristique. L'action est tombée à des plus bas historiques, et perd 35% depuis le début de l'année.
 
Pour Morgan Stanley, le titre risque encore de chuter. La banque américaine a abaissé ce mardi son conseil à "sous -pondération" sur la valeur, ce mardi, équivalent de vendre dans sa nomenclature, contre "pondération en ligne" auparavant. L'établissement a également ajusté son objectif de cours à 7,10 euros contre 9,40 euros auparavant. Au cours de clôture de lundi (8,894 euros) cette cible sous-entend une baisse du titre de plus de 20% au cours des douze prochains mois.
(...) 
Morgan Stanley explique que le positionnement de la société franco-néerlandaise lui est défavorable. "Air France-KLM est l'un des transporteurs les plus exposés dans notre couverture à l'Asie-Pacifique-Caraïbes (APAC), à la région Moyen-Orient-Afrique et à la demande de voyages d'affaires, qui restent toutes stagnantes. Il y a des points positifs pour le voyage d'affaires dans des régions telles que l'Atlantique, mais nous pensons qu'IAG est un meilleur moyen de jouer cette reprise, et les commentaires des équipes de direction dans d'autres régions continuent de mettre en évidence les défis", développe Morgan Stanley.
(...) 
Avec la baisse de 35% de son action sur 2024, Air France-KLM n'est certes, pas cher en Bourse, au regard de son historique. Morgan Stanley calcule un multiple de 8,5 fois le résultat opérationnel attendu en 2025 contre une médiane historique de 9,6. Mais le groupe dirigé par Ben Smith reste bien plus cher que ses concurrents, qui, sur ces mêmes bases, s'échangent 7 fois le résultat opérationnel attendu pour Lufthansa, et 4,7 fois pour IAG.
 
"Nous notons que des différences de méthodes comptables peuvent peser sur la comparaison de la marge d'Air France-KLM par rapport à IAG, mais même l'ajustement le plus conservateur pour cela implique qu'Air France-KLM se négocie à 6,2 fois, soit encore 33% de plus qu'IAG en 2025. Nous ne pensons pas que cette prime soit justifiée, étant donné que les deux transporteurs offrent une croissance similaire, mais qu'Air France-KLM a des marges beaucoup plus faibles", explique Morgan Stanley.
(...)


Fin de la revue de presse

> Évolution du cours de l'action Air France-KLM

L'action Air France-KLM est à 7,78 euros en clôture vendredi 8 novembre. Sur la semaine, elle est en très forte baisse (-11,69%).

Elle était à 12,53 euros le 2 janvier 2023, à 17,77 euros le 19 juin 2023.

La moyenne (le consensus) des analystes à 12 mois pour l'action AF-KLM est à 10,66 euros
(elle était à 15,0 euros début janvier 2023). L'objectif de cours le plus élevé est à 17,50 euros, le plus bas à 7,10 euros.

Je ne prends en compte que les opinions d'analystes postérieures au 1er juillet 2023.

Vous pouvez retrouver sur mon blog le détail du consensus des analystes.

Mon commentaire : Les résultats trimestriels d'Air France-KLM inquiètent les investisseurs.

La hausse des coûts supérieure aux attentes et la situation de KLM expliquent cette baisse, davantage que l'annonce de l'augmentation de la taxe de solidarité.

> Évolution du prix du carburant cette semaine

Le baril de Jet Fuel en Europe est en baisse (-3$) à 89$. Il était à 94$ fin juin 2023, à 79$ avant le déclenchement de la guerre en Ukraine.

Le baril de pétrole Brent
(mer du nord) est en hausse (+1$) à 74$.

De la mi-février 2022 à fin juillet 2022, il faisait le yoyo entre 100 et 120$. Depuis, il oscille entre 75$ et 99$.

Mon commentaire : Le pétrole reste quasi stable cette semaine.

> Gestion des FCPE

Lorsque vous placez de l'argent dans un des fonds FCPE d'Air France, vous obtenez des parts dans ces fonds. Vous ne détenez pas directement d'actions.

Ce sont les conseils de surveillance, que vous avez élus en juillet 2021 pour cinq ans, qui gèrent les fonds et qui prennent les décisions.

Les fonds Partners for the Future, Aeroactions, Majoractions et Concorde ne détiennent que des actions Air France.

Les fonds Horizon Épargne Actions (HEA), Horizon Épargne Mixte (HEM), Horizon Épargne Taux (HET) gèrent des portefeuilles d'actions diverses.

Mon commentaire : Si vous souhaitez obtenir des précisions sur la gestion des différents FCPE Air France, je vous invite à consulter mon site navigaction, rubrique L'actionnariat salarié Air France-KLM.


Précisions

Ces informations indicatives ne constituent en aucune manière une incitation à vendre ou une sollicitation à acheter des actions Air France-KLM.

Vous pouvez réagir à cette revue de presse ou bien me communiquer toute information ou réflexion me permettant de mieux vous informer.

Vous pouvez me poser, par retour, toute question relative au groupe Air France-KLM ou à l'actionnariat salarié...

À bientôt.

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| François Robardet

Je représentais les salariés et anciens salariés d'Air France-KLM.
Vous pouvez me retrouver sur mon compte twitter @FrRobardet ainsi que sur LinkedIn.

Cette lettre traite de l'aérien dans le monde et de sujets liés à l'actionnariat d'Air France-KLM.
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