N°991, 18 novembre 2024
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Je fais mienne la raison d'être du groupe Air France-KLM
: À la pointe d'une aviation européenne plus responsable, nous rapprochons les peuples pour construire le monde de demain.
Éditorial :
la nouvelle formule est adoptée
La lettre du lundi
Sommaire :
11.500 emplois et 510 millions de pertes fiscales : la hausse
de la TSBA pourrait coûter cher à la France KLM s'inquiète
de l'éventualité d'un rétrécissement supplémentaire à Schiphol :
« calculs incorrects ». Lufthansa s’assure une entrée
stratégique sur le marché italien en acquérant ITA Airways
Inde : Vistara et Jet Airways tirent leurs révérences L'A321
XLR, l'avion révolutionnaire d'Airbus, a effectué son tout
premier vol à travers le monde Air France-KLM éteindra ses
salles informatiques historiques en 2027
La France
a-t-elle encore les moyens d’avoir autant d’aéroports
régionaux ? Air
France KLM : des perturbations appelées à durer ?
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11.500 emplois et 510 millions de pertes fiscales : la hausse de la TSBA pourrait coûter cher à la France
(source Journal de l'Aviation) 12 novembre 2024
Lire l'article :
Lassé de prêcher dans le désert depuis des années, le secteur
aérien a commandé une étude au cabinet Deloitte pour déterminer le
poids socio-économique du transport aérien en France et s'appuyer
sur des données tangibles et à jour lors de ses prochaines actions
de lobbying. Mais c'était avant l'annonce de l'augmentation de la
taxe de solidarité. Cette étude, achevée en octobre et qui vient
d'être présentée par Deloitte, la FNAM et l'UAF, le 12 novembre, a
offert une base pour déterminer l'impact potentiel de la hausse de
la TSBA. L'étude de Deloitte se penche sur trois types
d'acteurs, dont l'activité est exclusivement orientée vers le
transport aérien régulier : les aéroports, les commerces d'aéroport
et les compagnies aériennes. Selon les données recueillies par le
cabinet, ces trois types d'acteurs génèrent un chiffre d'affaires
annuel de 39 milliards d'euros et une valeur ajoutée de 19 milliards
d'euros. En parallèle, ils entretiennent près de 175.000 Équivalents
temps plein (ETP). À cela s'ajoutent les effets d'entraînement,
c'est-à-dire les achats auprès des fournisseurs directs et indirects
et les activités des fournisseurs des biens et services induites par
la consommation des salariés des acteurs du transport aérien et de
leurs fournisseurs. En tenant compte de ces effets d'entraînement,
le secteur représente 111 milliards d'euros de chiffre d'affaires
annuel, 52 milliards d'euros de valeur ajoutée - soit 1,8 % du PIB
en 2023 - et quelque 568.000 ETP. L'étude souligne que le secteur
est « intense en emploi », ayant un taux d'emploi par million
d'euros de chiffre d'affaires plus élevé que la moyenne (cinq,
contre 3,6 pour l'ensemble de l'économie). Enfin, hors TVA
et impôt sur les sociétés, la filière génère aujourd'hui plus de
12,2 milliards d'euros de recettes fiscales pour l'État.
L'étude de Deloitte n'omet pas de préciser que le secteur aérien
joue un rôle essentiel dans les exportations françaises, puisqu'il
transporte 35 % de la valeur des exportations françaises
en dehors
de l'Europe. Il est également indispensable pour soutenir le secteur
du tourisme : il achemine 37 % des touristes étrangers vers
l'Hexagone, qui participent au dynamisme des secteurs de
l'hôtellerie, de la restauration, des agences de voyage etc. Enfin,
il est crucial pour assurer la continuité territoriale.
La volonté du gouvernement d'augmenter d'un milliard
d'euros le produit de la taxe de solidarité sur les billets d'avion
en 2025 a été rendue publique alors que l'étude était très avancée.
Présentée sous la forme d'un amendement dans le cadre du projet de
loi sur les finances 2025, la proposition a affolé tous les acteurs,
dénonçant son caractère disproportionné, injuste et « mortifère »,
comme les acteurs le répètent depuis. Mais au-delà des mots,
ils ont pu s'appuyer sur l'étude de Deloitte pour tenter de
déterminer et surtout de chiffrer quel serait l'impact de
l'augmentation de la TSBA - de 850 millions d'euros en 2025 pour
l'aviation commerciale. Selon la FNAM, qui s'appuie également sur un
scénario fourni par la DGAC et les études de l'INSEE, dans le
meilleur des cas, la hausse de la TSBA pourrait occasionner une
perte de trafic de 2 % - notamment parce qu'elle entraînera une
hausse des tarifs des billets d'avion, qui a déjà été mise en place
par plusieurs compagnies. Toujours selon la FNAM,
une perte
de 2 % de trafic induit une perte en recettes fiscales de 510
millions d'euros et la perte de 11.500 emplois. Si le risque fiscal
semble limité, il ne tient compte que des effets directs,
c'est-à-dire pas de l'impact sur les fournisseurs, ni sur l'activité
touristique etc. L'association suspecte donc que la hausse de la
TSBA induira « un manque à gagner potentiellement plus important
pour le budget de l'État que les recettes issues de sa collecte ».
Ce risque, l'Assemblée
nationale l'a entendu. Les députés ont proposé le 8 novembre de
limiter la hausse dans le temps (à un an) et d'exclure de son
application les liaisons de continuité territoriale dont les
Outre-mer et la Corse. Si la FNAM et l'UAF veulent y voir un signe
optimiste, les deux associations rappellent que cette disposition
d'exclusion des lignes de continuité territoriale avait également
été adoptée lors de la précédente augmentation de la TSBA mais
qu'elle n'avait pas été validée par la Commission européenne.
>
KLM s'inquiète de l'éventualité d'un rétrécissement supplémentaire à Schiphol : « calculs incorrects ».
(source ANP, traduit avec Deepl) 15 novembre 2024
Lire l'article :
KLM est très préoccupée par les informations selon lesquelles des
rétrécissements supplémentaires pourraient être imminents à
Schiphol. Le Telegraaf a rapporté jeudi soir que la largeur de bande
pourrait devoir être ajustée de 475.000 à 485.000 vols par an à
466.000 à 487.000 vols, selon des études externes. Mais selon la
compagnie aérienne, ces études sont basées sur des calculs erronés.
Depuis des mois, des calculs complexes sur la réduction des
nuisances sonores des avions ont été effectués par deux agences
externes. Cela fait partie de la procédure dite d'approche
équilibrée de la Commission européenne. Dans un paquet de mesures
proposé précédemment, Madlener utilise une « bande passante » de
475.000 à 485.000 vols. « Le calcul exact du nombre maximum de vols
est en cours. Nous attendons plus de clarté sur ce point à
l'automne », a déclaré M. Madlener au début de l'année. Son
estimation initiale était peut-être trop élevée : selon De Telegraaf,
le ministre a été informé qu'elle devrait être ajustée pour se
situer entre 466.000 et 487.000 vols, en fonction du degré de
réduction des nuisances sonores. Ces chiffres doivent ensuite être
transmis à Bruxelles. (...) « KLM met fortement en
doute les informations selon lesquelles les calculs effectués dans
le cadre de la procédure d'approche équilibrée sont nettement
inférieurs à la fourchette mentionnée par le ministère. KLM ne
comprend pas que le ministère ait choisi d'estimer les effets
positifs de la différenciation des tarifs et du renouvellement de la
flotte à un niveau nettement inférieur à celui calculé par
l'industrie et les experts indépendants ». La compagnie
aérienne poursuit : « Les hypothèses du ministère font que seuls 15
des 61 nouveaux avions du groupe KLM sont pris en compte dans les
calculs, alors qu'ils contribuent tous à la réduction du bruit pour
les riverains de Schiphol. Pour KLM, il est important que ce
renouvellement de la flotte soit pris en compte conformément aux
règles européennes. Nous soupçonnons également que les effets de la
différenciation tarifaire visant à éloigner les avions bruyants de
Schiphol sont largement sous-estimés. Pour éviter de devoir
supprimer des créneaux horaires historiques, un minimum de 483.000
mouvements de vol est nécessaire chaque année à Schiphol.
KLM : « Si les calculs erronés conduisent à une forte contraction du
nombre de mouvements de vol, cela aura des conséquences majeures
pour la fonction de plaque tournante de Schiphol, pour KLM et donc
pour le climat des affaires et l'économie néerlandaise. Cela n'est
pas conforme à la procédure d'approche équilibrée, qui stipule que
les mesures de lutte contre la pollution sonore doivent être
choisies en limitant autant que possible les dommages économiques.
En outre, le rétrécissement pourrait entraîner de graves
représailles internationales de la part des États-Unis en
particulier, qui ont déjà montré l'année dernière, lors d'une
précédente intention de rétrécissement, qu'il ne s'agissait pas
d'une menace en l'air ».
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Lufthansa s’assure une entrée stratégique sur le marché italien en acquérant ITA Airways
(source Journal de l’économie) 13 novembre 2024
Lire l'article :
L’accord conclu entre Lufthansa et le gouvernement italien pave
la voie à l’acquisition d’ITA Airways par le géant aérien allemand.
Après des négociations intenses, cette opération attend maintenant
la validation de la Commission européenne pour permettre à Lufthansa
de sécuriser une position forte en Italie, un marché crucial au sein
de l’Union européenne. Après des
mois de tractations, Lufthansa et l’État italien ont finalisé les
termes de leur accord pour la prise de participation de la compagnie
allemande dans ITA Airways, successeur de la célèbre Alitalia.
Le
ministère italien de l’Économie a confirmé que les documents
nécessaires, y compris les remèdes de concurrence exigés par
Bruxelles, ont été envoyés dans les temps à la Commission
européenne. Ces mesures incluent notamment la cession de créneaux
aéroportuaires à d’autres compagnies pour éviter une concentration
excessive sur certaines liaisons. L’accord, scellé en mai
2023, prévoit que Lufthansa acquiert initialement 41 % du capital
d’ITA Airways pour un montant de 325 millions d’euros, avec une
option de montée progressive à 100 % à moyen terme. Bien que des
demandes de rabais aient émergé dans les dernières phases de
négociations, invoquant une baisse de la valeur d’ITA Airways, Rome
a fermement maintenu le prix initial. Un haut responsable du
gouvernement italien avait d’ailleurs déclaré : « L’Italie ne brade
pas sa compagnie », signifiant ainsi que l’État ne céderait pas sur
ses exigences financières. Pour Lufthansa, cette acquisition représente
un point d’accès majeur au troisième marché aérien de l’Union
européenne, celui de l’Italie, lui permettant de se renforcer face à
une concurrence intense sur les routes européennes. L’entrée de
Lufthansa au capital d’ITA Airways s’inscrit dans une stratégie
globale visant à étendre son influence en Europe du Sud, après des
années de tentatives infructueuses avec l’ancienne Alitalia. En
effet, deux tentatives de rachat avaient échoué en 2009 et en 2019,
tandis que la plus récente offre du groupe, réalisée en partenariat
avec le transporteur MSC en 2022, avait également été repoussée.
(...) Cet accord
marque le début d’une nouvelle ère pour ITA Airways, fondée en 2021
après la fin d’Alitalia et soutenue par une injection de fonds
publics européens. En rejoignant le groupe Lufthansa, ITA espère
stabiliser ses finances et redorer son image auprès des voyageurs
italiens. L’enjeu pour la Commission européenne sera de surveiller
de près cette nouvelle dynamique pour assurer une concurrence saine
et bénéfique pour les consommateurs.
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Inde : Vistara et Jet Airways tirent leurs révérences
(source L’Écho touristique) 13 novembre 2024
Lire l'article :
Deux compagnies aériennes indiennes d’importance, et qui volaient
vers Paris, ont ces derniers jours cessé leurs activités. D’un côté, Vistara est intégrée à Air India. De l’autre, Jet Ariways a été
placée en liquidation définitive. En Inde, le ciel se
restructure. La compagnie aérienne Vistara, coentreprise entre Tata
Sons et Singapore Airlines, a effectué lundi 11 novembre son dernier
vol. Né en 2015, le transporteur voit toutes ses opérations reprises
par Air India, dans le cadre de la fusion annoncée entre les deux
compagnies, toutes deux sous l’égide du groupe Tata. En
intégrant Air India, Vistara fusionne ses opérations pour
rationaliser l’offre et renforcer la position du groupe Tata dans le
secteur aérien indien. (...) Dans le même temps, après des
années de turbulences financières, la justice indienne a ordonné le
7 novembre la liquidation définitive de Jet Airways, point final de
cinq ans d’une procédure entamée lors de sa faillite en 2019 avec un
endettement estimé à 1,2 milliard de dollars. Les signes
avant-coureurs de la crise de Jet Airways sont apparus dès 2018,
avec l’accumulation des dettes et l’incapacité à verser les salaires
de ses employés ou à régler les factures de carburant. Les efforts
de la direction pour redresser la compagnie, notamment en réduisant
les coûts et en réorganisant les opérations, se sont avérés
insuffisants. La situation a culminé en avril 2019, lorsque Jet
Airways, un temps classée au deuxième rang des compagnies indiennes,
a été contrainte de suspendre ses opérations, laissant au sol ses
avions et des milliers de passagers. (...)
>
L'A321 XLR, l'avion révolutionnaire d'Airbus, a effectué son tout premier vol à travers le monde
(source L’Actu) 15 novembre 2024
Lire l'article :
Bougie soufflée. Le tout premier vol commercial de l’A321 XLR
(pour Extra Long Range), dernier bébé d’Airbus, a eu lieu jeudi 14
novembre 2024. (...) C’est la compagnie espagnole Iberia qui a ouvert le
grand bal, toute fière, comme le rapporte une vidéo filmée à bord de
l’avion, publiée sur X par Fly News. (...) Iberia
était effectivement la toute première à recevoir l’engin dernier
cri. Et elle n’a pas tardé à faire fonctionner son nouveau joujou.
Deux semaines seulement après avoir été livrée, la compagnie
nationale espagnole l’envoyait de l’autre côté de l’océan, aux
États-Unis. Il faut dire que
l’appareil équipé de moteurs CFM LEAP-1A a de quoi effectuer
quelques prouesses. L’avion au couloir unique, entouré de 182 sièges
répartis en deux classes, peut assurer environ 11 heures de vol sans
escale. Une révolution chez les monocouloirs. Mais c’est
aussi et surtout le réservoir qui suscite l’intérêt. L’A321 XLR peut
déjà être opéré avec 50 % de carburant d’aviation durable (SAF) et
propose une « une consommation de carburant par siège inférieure de
30 % par rapport aux appareils concurrents de précédente génération,
ainsi qu’une réduction des émissions de NOx et des nuisances
sonores », précise l’avionneur.
>
Air France-KLM éteindra ses salles informatiques historiques en 2027
(source La revue du digital ) 17 novembre 2024
Lire l'article :
Air France-KLM prévoit de débrancher ses propres serveurs et ses
Data Centers en 2027. La compagnie aérienne porte actuellement ses
applications et ses données dans une architecture multi-Clouds. Air
France-KLM a retenu le Cloud Azure de Microsoft et Google Cloud.
La migration s’effectue au rythme d’une application par jour
avec notamment l’aide d’Oracle pour la sécurisation des données. Il
y a mille applications concernées, dont 300 ont déjà été migrées.
L’adoption du Cloud s’effectue en mode Paas (Platform as a
service) et non en mode « lift and shift », qui n’est qu’un simple
transfert des applications existantes telles quelles dans le Cloud.
C’est ce qu’a détaillé Thierry Morcq, CTO (Chief Technology Officer)
du groupe Air France-KLM, lors d’une intervention sur BFM Tech and
Co, précisant les modalités et les objectifs d’une annonce faite
auparavant par la société de services TCS (Tata Consultancy
Services) qui intervient sur cette migration vers le Cloud avec une
centaine de ses personnels. Le but est d’accélérer la
migration vers le Cloud chez Air France-KLM afin de disposer d’une
nouvelle plateforme. Cette nouvelle plateforme doit permettre de
réduire les délais de mise en service de nouvelles applications
(améliorer le « time to market ») et faciliter l’innovation face aux
demandes des métiers de la compagnie aérienne. « C’est la capacité à
délivrer un chatGPT en 2 mois et pas en 6 mois » illustre le
responsable. L’ambition côté informatique chez Air France-KLM est de
fermer en décembre 2027 les salles machines actuelles, le « legacy »
historique, pour l’ensemble du groupe.
Air France-KLM a trois grands Data
Centers qui sont situés Amsterdam, Toulouse et Valbonne. Ils sont en
redondance. Le souhait est de fermer ces salles machines pour les
transformer vers deux grandes plateformes de Cloud providers,
Microsoft Azure et Google Cloud. Air France conservera « un peu » de co-location chez Equinix. La donnée est regroupée au sein d’un Data
Lake, un Data Warehouse unique. Côté informatique, Air
France-KLM vise des gains en efficacité. Il s’agit notamment des
capacités d’intégration continue de logiciels. C’est-à-dire que l’on
peut délivrer une application et la tester immédiatement. C’est pour
cela qu’Air France-KLM souhaite transformer ses applications. Les
300 applications qui ont déjà été portées dans le Cloud n’ont pas
fait l’objet d’un « lift and shift ». Elles ont été transformées sur
des nouveaux services en mode PaaS (Platform as a service), un mode
plateforme qui doit permettre de gagner en temps de réalisation.
Des services différents selon les métiers d’Air France-KLM
Disposer d’une telle infrastructure logicielle est un changement de
méthode par rapport à ce que réalisait Air France-KLM jusqu’alors
sur ses Clouds privés. Les infrastructures logicielles sont
délivrées dans le cadre de processus automatisés. Air France-KLM a
retenu une offre multi Clouds afin de servir au mieux ses différents
métiers, qu’il s’agisse du commercial, du fret et du passage. Chaque
métier a ses besoins spécifiques d’où la nécessité d’apporter un
portefeuille de solutions riche.
>
La France a-t-elle encore les moyens d’avoir autant d’aéroports régionaux ?
(source Journal de l'Aviation) 18 novembre 2024
Lire l'article :
Depuis la pandémie, ces aéroports régionaux structurellement déficitaires sont
fragilisés par la baisse des voyages d’affaires et le départ d’Air
France. Ils dépendent plus que jamais des subventions
publiques et des low-cost. Un modèle pointé du doigt. Et que le
projet de taxe sur les billets d’avion va ébranler davantage encore.
(...) Notre pays est le champion
de ces aéroports régionaux. On en compte au total 32, trois fois
plus qu’en Allemagne et davantage aussi qu’au Royaume-Uni. Or,
depuis la pandémie de Covid, leur santé se dégrade, surtout ceux
dépendants de la clientèle d’affaires. « Les entreprises ont diminué
leurs déplacements, donc les compagnies aériennes ont revu leur
positionnement, en particulier Air France, qui quittera Orly d’ici à
2026 et a retiré sa compagnie Hop ! d’un certain nombre de villes »,
décrypte Thomas Juin, président de l’Union des aéroports français
(UAF). Les préoccupations environnementales et la
concurrence du train ont aussi contribué à vider les tarmacs. Le
trafic national s’est effondré. Et par ricochet, celui des aéroports
de proximité aussi, en chute de 17 % entre 2019 et 2023. Les
discussions actuelles des parlementaires sur la hausse des taxes
aériennes et aéroportuaires ne vont pas arranger la situation. « Je
m’attends à des suppressions de lignes en série et certaines
compagnies pourraient placer leurs avions dans d’autres pays »,
alerte Thomas Juin, qui rappelle : « En dessous d’1 million de
passagers, un aéroport ne peut pas gagner de l’argent. »
C’est bien là tout le problème. Leurs bilans sont
structurellement déficitaires. La faute à la loi de décentralisation
de 2005, qui a confié la propriété de ces aéroports aux
collectivités. Selon un rapport de la Cour des comptes de 2023, elle
a créé « une situation où aucun des acteurs publics ne dispose plus,
en matière de maillage, de responsabilité ni de vision d’ensemble ».
Et où les villes et départements, en concurrence, dépensent chacun
des millions pour soutenir leurs aéroports. Ainsi,
entre
2019 et 2021, selon la Cour des comptes, 30 aéroports intermédiaires
ont reçu au total près de 200 millions d’euros de financements
publics, pour des dépenses de fonctionnement ou d’investissement. À
cela s’ajoutent les chèques signés dans le cadre des lignes à
obligation de service public (OSP). Ces liaisons non rentables,
aussi appelées lignes d’aménagement du territoire (LAT), sont
considérées comme nécessaires au désenclavement de certaines zones.
Les compagnies qui les opèrent reçoivent une subvention.
Aide de 40 euros par passager S’ajoute, enfin, un autre poste de
dépense publique, plus surprenant : le financement des compagnies
low-cost, dont les aéroports de province sont de plus en plus
dépendants pour maintenir leur activité. En échange de leur
installation, les collectivités locales leur versent des
« prestations marketing », soit en réalité des subventions
déguisées. Ryanair est le champion toutes catégories de ces
pratiques. À Nîmes, où elle pèse à ce stade 100 % du trafic
(en attendant l’arrivée de la compagnie L’Odyssey en mai), la
low-cost irlandaise perçoit, selon nos informations, une aide
équivalente à une quarantaine d’euros par passager. Quasiment le
prix du billet ! La compagnie dirigée par Michael O’Leary a beau
être dans le viseur de la Commission européenne – elle a été
condamnée en 2022 à rembourser 8 millions d’euros d’aides reçues de
l’aéroport de La Rochelle –, elle continue à faire sa loi. Pour
l’instant. Car d’ici à 2027, Bruxelles va trancher sur la
question de la légalité de ces aides publiques aux plateformes
aéroportuaires en France. L’étau se resserre d’autant plus qu’au
même moment, « les collectivités ont un budget de plus en plus
contraint, décrypte un connaisseur. Il tacle : « Quand il faudra
arbitrer entre fermer une cantine et payer des millions à Ryanair,
le choix s’imposera, surtout face à la pression des écologistes. »
De plus en plus
d’acteurs dénoncent en effet haut et fort une gabegie publique et
une aberration écologique à l’heure où certains avions financés par
le contribuable volent à moitié vides. C’est le cas de l’ONG
Bruxelloise Transport & Environment. Depuis l’antenne parisienne,
son spécialiste du transport aérien Jérôme du Boucher s’exclame :
« Nous appelons à un mouvement de développement touristique beaucoup
plus local qui n’est pas fondé sur ces contrats prédateurs de
Ryanair et des low-cost ! La tendance va être de se tourner vers un
tassement du développement du trafic aérien qui remet en cause le
modèle de développement de ces aéroports, basé sur une forte
croissance du trafic. » La capitale est loin d’avoir l’apanage de la
contestation. Sur le terrain, de nombreux acteurs
multiplient pétitions et autres cris du cœur dans la presse locale
pour dénoncer ce qu’ils considèrent comme des situations absurdes. À
Saint-Etienne, l’association Forez Agir réclame ainsi la fermeture
de l’aéroport, qui a reçu l’an dernier 1,5 million d’euros de
subventions pour transporter seulement 4 500 personnes ! En
Occitanie, c’est la députée écologiste Christine Arrighi,
rapporteure chargée du transport à la commission des Finances de
l’Assemblée, qui s’agace : « Avoir des aéroports proches n’a aucun
sens et coûte cher aux collectivités. » Et pour cause, sa région
affiche le record de densité aéroportuaire du pays, avec dix sites
dont celui de Nîmes, dimensionné pour 800.000 passagers, mais qui
n’en accueille que 252.290. Face aux critiques, les défenseurs des aéroports régionaux ne sont
pas à court d’arguments. Que ferait Clermont-Ferrand sans son
aéroport, interroge ainsi Sabine Granger, la directrice des cinq
aéroports de proximité exploités par le géant des concessions, le
groupe Vinci. « La vétusté de la ligne ferroviaire entraîne des
retards conséquents, observe-t-elle. Cet aéroport, qui rassemble 2.500 emplois, est nécessaire pour Michelin comme pour les entreprises
de maintenance aéronautique qui y sont implantées. » (...)
Ces groupes possèdent des alliés de choix : aux quatre coins
de l’Hexagone, élus et personnalités influentes défendent leur
aéroport. (...)
Revue de presse boursière
>
Air France KLM : des perturbations appelées à durer ?
(source Boursier) 14 novembre 2024
Lire l'article :
Air France KLM reprend modestement 1% à 7,60 euros ce jeudi,
alors que JP Morgan reste à 'surpondérer' avec un objectif ramené de
12 à 11,50 euros. Oddo BHF maintient lui sa recommandation 'neutre'
avec un objectif ramené de 10 à 9 euros. Morgan Stanley avait
auparavant abaissé son objectif de cours sur la compagnie aérienne
de 7,1 à 6,45 euros, citant des perspectives de génération de
trésorerie "difficiles"... À 'sous-pondérer' sur le dossier, la
banque a réduit de 15% ses estimations d'Ebit pour l'exercice 2025
en raison de coûts unitaires hors carburant élevés, malgré
l'amélioration séquentielle des prix observée cet hiver. Elle note
qu'une génération de trésorerie plus faible pousse la dette nette à
la hausse, et ajoute que les capitaux propres d'Air France-KLM ne
représentent que 15% de sa valeur d'entreprise...
Le titre
de la compagnie aérienne avait été récemment chahuté dans le sillage
d'une publication trimestrielle jugée décevante. Le groupe a annoncé
des résultats trimestriels inférieurs aux attentes, plombée par la
hausse de ses coûts unitaires et l'effet JO. La perspective d'une
hausse des taxes en France et à Schiphol l'an prochain inquiète
également le marché... Du côté des analystes toujours, UBS parle de
"vents contraires", "mais espère que le creux sera bientôt atteint".
Bernstein avait lui abaissé sa cible à 14 euros, tout en restant à
'surperformer', tandis que Barclays a ajusté la mire à 8,5 euros
avec un avis à 'pondération en ligne'.
Fin de la revue de presse
>
Évolution du cours de l'action Air France-KLM
L'action Air France-KLM est à
7,78 euros en clôture
vendredi 8 novembre. Sur la semaine, elle est en très forte baisse (-11,69%).
Elle était à 12,53 euros
le 2 janvier 2023, à 17,77 euros le 19 juin 2023.
La moyenne (le consensus) des analystes
à 12 mois pour l'action AF-KLM
est à 10,66 euros (elle était à 15,0 euros début janvier
2023). L'objectif de cours le plus élevé est à 17,50 euros, le plus
bas à 7,10 euros.
Je ne
prends en compte que les opinions d'analystes postérieures au 1er
juillet 2023.
Vous pouvez retrouver sur
mon blog le
détail du consensus des analystes.
>
Évolution du prix du carburant cette semaine
Le baril de Jet Fuel en Europe est en baisse (-3$) à 89$. Il était à 94$
fin juin 2023, à 79$
avant le déclenchement de la guerre en Ukraine.
Le baril de pétrole Brent (mer du nord)
est
en hausse (+1$) à 74$.
De la mi-février
2022
à fin juillet 2022, il faisait le yoyo entre 100 et 120$. Depuis, il oscille
entre 75$ et 99$.
>
Gestion des FCPE
Lorsque vous placez de l'argent dans un des fonds FCPE d'Air
France, vous obtenez des parts dans ces fonds. Vous ne détenez pas
directement d'actions.
Ce sont les conseils de surveillance,
que vous avez élus en juillet 2021 pour cinq ans, qui gèrent les fonds
et qui prennent les décisions.
Les fonds Partners for the
Future, Aeroactions,
Majoractions et Concorde ne détiennent que des actions Air France.
Les fonds Horizon Épargne Actions (HEA), Horizon Épargne Mixte
(HEM), Horizon Épargne Taux (HET) gèrent des portefeuilles d'actions
diverses.
Précisions
Ces informations indicatives ne constituent en aucune manière une
incitation à vendre ou une sollicitation à acheter des actions Air France-KLM.
Vous pouvez réagir à cette revue de presse ou bien me communiquer toute
information ou réflexion me permettant de mieux vous informer.
Vous pouvez me poser, par retour, toute question
relative au groupe Air France-KLM ou à l'actionnariat salarié...
À bientôt.
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Les nouveaux lecteurs pourront la recevoir en
me communiquant l'adresse
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|
François Robardet
Je représentais les salariés et anciens salariés
d'Air France-KLM. Vous pouvez me retrouver sur mon
compte twitter @FrRobardet ainsi que sur LinkedIn.
Cette lettre traite de l'aérien dans le monde et de sujets
liés à l'actionnariat d'Air France-KLM. Si vous ne voulez plus
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