Transport aérien : en 2025, ça va taxer

photo François Robardet, ex-Représentant des salariés, Air France-KLM I Lettre de François Robardet


 

L'aérien en France, en Europe, dans le Monde

N°998, 6 janvier 2025
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Éditorial

Chères lectrices, chers lecteurs,

Permettez-moi de vous adresser mes meilleurs vœux pour 2025.

Elle sera marquée par le Salon International de l'Air et de l'Espace, plus connu sous l'appellation Salon du Bourget, du 16 au 22 juin 2025.

Les avancées en termes d'aviation durable seront scrutées.

2025_voeux

copyright Air France

L'année 2025 s'annonce délicate pour le transport aérien.

Les résultats annuels seront très influencés par des facteurs externes aux compagnies aériennes :

  • En France, bien que la taxe sur les billets d'avion ait été abandonnée après la démission du gouvernement fin 2024, elle devrait finalement être réintroduite.

  • Aux Pays-Bas, les restrictions de vols à Schiphol risquent d'être plus importantes que prévu.

  • Le manque de pièces détachées devrait persister pendant au moins deux ans.

  • Les problèmes liés aux moteurs Pratt & Whitney mettront plus d'un an à être résolus.

Le maitre mot pour 2025 pourrait bien être "résilience".

François


La lettre du lundi

Sommaire :

Transport aérien : en 2025, ça va taxer !
Wizz Air annonce que 40 avions resteront cloués au sol jusqu'à l'exercice 2026 en raison de problèmes de moteur
Boeing : la FAA maintient une surveillance renforcée
765 avions livrés : Airbus manque de peu sa cible
Crash en Corée du Sud : l'inspection des Boeing 737-800 se focalisera sur les trains d'atterrissage
Une usine d'e-carburants doit voir le jour à Fos-sur-Mer

 


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Transport aérien : en 2025, ça va taxer !

(source TourMaG) 6 janvier 2025

Mon commentaire : S'il y a bien un point sur lequel je suis d'accord avec le nouveau ministre de l’Économie et des Finances, c'est que la transition écologique nécessitera de payer plus cher certains services de base.

Ce constat s'applique à tous les secteurs de l'économie, donc à l'aérien.

Je suis persuadé que nos dirigeants en ont conscience.

Lire l'article :

Envisagée, décriée, anticipée, révisée, votée, contestée, évacuée, remboursée, l’augmentation de la Taxe de Solidarité sur les Billets d’Avion (TSBA) n’est plus d’actualité puisque le budget n’est pas voté.
 (...)
Mais d’augmentation de taxe en ce début d’année, il n’en ait plus question et le calendrier politique s'est opportunément conjugué avec la trêve des confiseurs qui s’observe entre Noël et le jour de l’an.
 
Cependant, le mur de la dette est toujours là, l’impérieuse nécessité de se doter d’un nouveau budget aussi, et la chasse aux milliards devrait reprendre assez vite.
 
Dans ce contexte et lors de la reprise des travaux parlementaires sur le budget dans quelques jours, on devrait à coup sûr reparler assez vite de l’augmentation de la TSBA et les deux organisations représentant les intérêts du pavillon français affichent toujours leur opposition à cette augmentation.
 
Le Syndicat des Compagnies Aériennes Autonomes (SCARA) s’est encore fendu d’un communiqué le 19 décembre dernier pour réitérer son opposition à une hausse de la taxe sur les billets d’avion « discriminatoire… et injuste pour les populations ultramarines et corses… »
 
Même son de cloche pour la FNAM qui elle aussi dans un communiqué du 18 décembre appelait le nouveau gouvernement « à abandonner ce projet au caractère récessif compte tenu du rôle catalytique que joue le transport aérien, secteur d’excellence, pour l’économie française. »
 
Néanmoins le Président de la FNAM ne se fait pas beaucoup d’illusions « le sujet sera remis sur la table » déclarait-il dans un entretien il y a quelques jours au micro de Radio Classique.
(...) 
Éric Lombard, le nouveau ministre de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique va inviter tous les partis politiques représentés au Parlement pour dialoguer et favoriser l’adoption d’un budget.
 
« Il faut trouver un compromis, c’est indispensable » a-t-il déclaré. Homme de gauche, il pourrait être enclin à satisfaire les écologistes, d’autant qu’il avait déclaré en 2022 lors de la sortie de son livre « Au cœur de la finance utile » (Éditions de l’Observatoire) que la transition écologique « nécessiterait de payer plus cher certains services de base ».
 
Au ministère des Transports, c’est différent. Le nouveau ministre Philippe Tabarot sénateur de droite « Les Républicains » a une mauvaise réputation auprès des écologistes, notoirement depuis une prise de bec avec les scientifiques du GIEC lors d’une audition sénatoriale en 2021 ou il avait évoqué « le danger de décroissance et de privations de liberté », lors d’un échange sur les enjeux de réduction des gaz a effet de serre.
 
Pèsera-t-il sur les débats pour modérer voire enterrer les hausses prévues ?
 
Enfin, la position du Premier ministre François Bayrou, à qui reviendra l’arbitrage final sera intéressante. Privés de sa liaison vers Paris Orly, les habitants de sa bonne ville de Pau comptent beaucoup sur lui pour faire pression sur le groupe Air France - KLM afin que la liaison, interrompue par Transavia parce qu’elle n’était pas rentable, soit rétablie.
(...)
Avec ou sans les taxes régaliennes, les années qui viennent verront probablement les prix des billets croître en raison des législations environnementales en vigueur entrainant des coûts en constante augmentation.
 
Entre autres, le Système d’échange de Quotas d’Émissions de CO2 (SEQE-UE), mais également le Régime de compensation et de réduction du carbone pour l'aviation internationale (CORSIA) vont se durcir.
(...)

 


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Wizz Air annonce que 40 avions resteront cloués au sol jusqu'à l'exercice 2026 en raison de problèmes de moteur

(source Reuters, traduit avec Deepl) 31 décembre 2024

Mon commentaire : La liste des pannes et problèmes survenus sur les différents modèles de moteurs PW1000 GTF de Pratt & Whitney est longue.

Elle concerne des Airbus 320neo, des Airbus A220-300, des Airbus A220-100 ainsi que quelques Embraer E2.

Selon le journal Les Échos :
"Aux pannes et aux problèmes d'usure prématurée des premières années sont venus s'ajouter les retards de livraisons de moteurs neufs et de pièces détachées. Résultat, « la révision complète d'un moteur, qui nécessite habituellement entre 60 et 90 jours, peut durer toute une année », déplorait récemment le directeur général d'Air Baltic, citant le cas d'un appareil resté immobilisé « pendant 386 jours »".

Air France, qui a commandé 60 A220, en a fait l'expérience l'an dernier, avec 5 de ses 36 A220 indisponibles.

Pour Pratt & Whitney, la facture s'annonce salée. En 2025 et 2026, le fabricant prévoit d'immobiliser 350 avions par an en moyenne, durant 250 à 300 jours, afin d'effectuer les réparations nécessaires sur les moteurs défectueux.

Lire l'article :

 Wizz Air a annoncé mardi avoir signé un nouvel accord de soutien avec Pratt & Whitney, une société de défense et d'aérospatiale appartenant à RTX, en raison de problèmes de moteur, ajoutant qu'elle s'attendait à ce que 40 de ses avions restent cloués au sol jusqu'à l'exercice 2026.
 
La compagnie aérienne hongroise à bas prix a déclaré que Pratt & Whitney fournira un soutien commercial, y compris une assistance opérationnelle et un ensemble de compensations pour les coûts directs liés aux avions cloués au sol, jusqu'à la fin de l'année 2026.
 
Wizz Air, dont le siège social se trouve à Budapest et qui exploite une flotte entièrement composée d'Airbus, a dû relever des défis supplémentaires après que Pratt & Whitney a déclaré, en 2023, que plus de 1 000 moteurs devaient être retirés des avions Airbus et vérifiés pour détecter des fissures microscopiques.
 
En septembre 2023, Wizz Air avait estimé une réduction potentielle de capacité de 10 % au cours du second semestre de l'exercice 2024, en raison de l'inspection des turbopropulseurs de Pratt & Whitney.
 
En novembre de cette année, elle a affiché une baisse plus importante que prévu de ses bénéfices au premier semestre, citant les problèmes persistants liés aux inspections des moteurs qui ont cloué au sol ses avions Airbus et l'impact du conflit au Moyen-Orient.
 
Wizz Air a également déclaré qu'elle comptait renouer avec la croissance en réceptionnant 50 nouveaux Airbus A321NEO et en augmentant sa capacité d'environ 20 % au cours de l'année 2026.

 


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Boeing : la FAA maintient une surveillance renforcée

(source La Tribune) 3 janvier 2025

Mon commentaire : Le constat est accablant pour Boeing ainsi que pour l'autorité américaine de l'aviation civile (FAA). Les déclarations du patron de la FAA sont sans équivoque.

Reste à savoir si son successeur sera aussi ferme.

Selon le magazine Aerospatium :

Michael Whitaker avait été vertement critiqué en septembre dernier par Elon Musk, le patron de SpaceX et proche de Donald Trump, qui avait demandé sa démission après la décision de la FAA d’infliger une amende de 630.000 $ à la société de lancement, accusée d’avoir violé les exigences d’une licence de lancement.

Il avait effectué deux lancements sans attendre la prise en compte des modifications qu’il avait demandé au régulateur.

De manière générale, le milliardaire, qui doit prendre les rênes du nouveau DoGE (Department of Government Efficiency), tient à profiter du mandat de réduction des budgets qui va lui être confié, pour réduire les moyens et les prérogatives du régulateur.

Il reproche à celui-ci de lui avoir régulièrement imposé des délais de consultation des acteurs compétents – comme le demande la loi – à chaque fois qu’il tentait de biaiser avec les règles de sécurité et de protection de l’environnement pour accélérer les essais en vol de son Starship.

Lire l'article :

Un an après l'incident d'Alaska Airlines, l'autorité américaine de l'aviation civile (FAA) va maintenir de façon prolongée sa surveillance renforcée de Boeing, a déclaré ce vendredi 3 janvier le chef sortant de l'agence, Mike Whitaker, dans un communiqué. « Nous avons mené un nombre sans précédent d'audits inopinés ; et nous effectuons des contrôles mensuels avec les dirigeants de Boeing afin de suivre les progrès accomplis. Notre surveillance renforcée est là pour durer », a averti Mike Whitaker.
 
« Il ne s'agit pas d'un projet d'un an. Ce qu'il faut, c'est un changement culturel fondamental chez Boeing, axé sur la sécurité et la qualité avant les profits, a ajouté le patron de la FAA. Cela nécessitera des efforts et un engagement soutenus de la part de Boeing, ainsi qu'une surveillance sans faille de notre part. »
 
En parallèle, le constructeur américain a publié ce vendredi un état des lieux des actions qu'il a mises en place depuis un an pour améliorer la qualité dans ses usines. Le groupe a notamment réduit « significativement les défauts dans l'assemblage du fuselage du 737 chez Spirit AeroSystems en augmentant les points d'inspection sur les sites de construction », fait-il valoir. L'avionneur explique aussi avoir renforcé la formation de ses mécaniciens et de ses inspecteurs qualité.
(...)
Mike Whitaker a reconnu que la surveillance antérieure était trop passive.
 
La FAA a également plafonné la production de l'avion 737 à 38 exemplaires mensuels, rythme que le constructeur n'a en réalité pas atteint en 2024 à cause du ralentissement de sa chaîne d'assemblage pour mettre en place les nouvelles mesures de sécurité et de conformité. L'incident et la crise qui ont suivi pour Boeing a provoqué le départ de son PDG de l'époque, Dave Calhoun.
 
Outre des problèmes de qualité de production, le constructeur aéronautique a subi en 2024 une grève de plus de 50 jours ayant paralysé deux usines cruciales. Dans la foulée, il a annoncé mi-octobre son intention de réduire ses effectifs mondiaux de 10%. A fin 2023, il employait près de 171.000 personnes.
 
Pour rappel, Mike Whitaker a annoncé le mois dernier qu'il comptait quitter ses fonctions le 20 janvier, date de l'investiture du président élu Donald Trump. Candidat de Donald Trump à la tête du département des Transports, Sean Duffy a déclaré à Reuters qu'il souhaitait s'assurer que « nous ayons des avions sûrs qui sortent de Boeing ».

 


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765 avions livrés : Airbus manque de peu sa cible

(source La Tribune) 3 janvier 2025

Mon commentaire : Le nombre de livraisons d'Airbus en 2024 reste bien inférieur à celui de 2019 (765 contre 860).

Cette différence notable reflète les difficultés persistantes rencontrées par la chaîne d'approvisionnement en pièces détachées, un problème que j'ai régulièrement abordé dans mes lettres.

Lire l'article :

Airbus a manqué de peu son objectif de livraison en 2024, en livrant provisoirement plus de 765 avions aux compagnies aériennes et aux bailleurs, ont indiqué des sources industrielles citant des données préliminaires. Le constructeur européen avait prévu « autour de 770 » livraisons en 2024. Mais certaines livraisons ont dû être reportées dans le cadre de négociations complexes entre compagnies aériennes, constructeurs d'avions et fournisseurs de sièges, laissant l'objectif des 770 livraisons hors de portée, ont déclaré les sources.
 
Airbus s'est refusé à tout commentaire avant l'annonce officielle le 9 janvier. D'autant que les données, qui font l'objet d'un audit de routine, peuvent être modifiées à la dernière minute.
 
L'avionneur a théoriquement livré plus de 122 avions en décembre, portant le total pour l'année à un peu plus de 765, ont ajouté les sources. Mais il aurait dû livrer pas moins de 127 appareils en un mois pour atteindre son objectif. Déjà fin novembre, il comptait 643 avions livrés depuis janvier, soit 20 de plus que l'année précédente. Il avait déjà enregistré en novembre sa meilleure performance de l'année avec 84 avions. Une performance détrônée désormais en décembre.
 
Airbus avait néanmoins préparé le terrain pour le manquement de son objectif de livraison, indiquant aux analystes qu'un déficit inférieur à 20 avions ne serait pas considéré comme significatif, et donc pas assez grave pour justifier un nouvel avertissement sur bénéfice. Pour rappel, Airbus tire l'essentiel de ses bénéfices d'exploitation et de sa trésorerie des livraisons d'avions commerciaux. D'autant que ces résultats viennent confirmer la remontée du groupe depuis la rentrée, après un creux en août et septembre avec une cinquantaine d'avions par mois. Par ailleurs, Airbus présentera ses prévisions pour 2025 et ses résultats complets le 20 février.
 
Malgré tout, Airbus reste loin de ses niveaux d'avant Covid. A commencer par 2019, exercice record, où il avait produit plus de 860 avions. D'autant que pour 2024, le constructeur a revu à la baisse son objectif en juillet en raison de problèmes d'approvisionnement et évité un deuxième avertissement sur résultats après avoir conclu un accord sur des livraisons supplémentaires de moteurs en novembre avec CFM, co-entreprise détenue par GE Aerospace et Safran.

 


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Crash en Corée du Sud : l'inspection des Boeing 737-800 se focalisera sur les trains d'atterrissage

(source AFP) 1er janvier 2025

Mon commentaire : Les images du crash de l'avion de Jeju Air sont terrifiantes.

Il est trop tôt pour connaitre les raisons exactes de cet accident.

D'après les premières observations, un des moteurs a ingéré des oiseaux entrainant des émissions de fumée, puis le train d'atterrissage n'est pas sorti.

Lire l'article :

La Corée du Sud a annoncé ce mercredi 1er janvier que l'inspection complète de tous les avions Boeing 737-800 exploités par des compagnies aériennes du pays se focalisait "principalement" sur les trains d'atterrissage, après l'accident d'un appareil de ce même modèle qui a fait 179 morts à Muan le 29 décembre.
 
Les examens en cours "se focalisent principalement sur le train d'atterrissage, qui ne s'est pas déployé correctement dans ce cas", a déclaré le directeur général en charge de la politique de la sécurité aérienne, Yoo Kyeong-soo.
 
La Corée du Sud avait annoncé le 30 décembre une "inspection complète" de tous les Boeing 737-800 utilisés par des compagnies du pays. Ce mercredi, le pays a également annoncé qu'il allait envoyer aux États-Unis l'une des boîtes noires du Boeing 737-800 qui s'est écrasé.
 
Étant impossible d'extraire sur le sol sud-coréen les informations contenues dans "l'enregistreur des données de vol endommagé, il a été décidé aujourd'hui de le transporter aux États-Unis pour analyse en collaboration" avec les enquêteurs américains, a expliqué Joo Jong-wan, vice-ministre en charge de l'aviation, lors d'un briefing.
 
Dimanche matin, ce Boeing du transporteur à bas coût sud-coréen Jeju Air, en provenance de Bangkok, a touché terre sur le ventre à Muan (sud-ouest), percutant un mur de béton en bout de piste. Sous le poids du choc, l'avion s'est plié en deux et a pris feu. Au total, 179 des 181 passagers sont morts, seuls une hôtesse et un stewart ayant survécu à cette catastrophe, pire accident aérien que la Corée du Sud ait connu sur son territoire.

 


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Une usine d'e-carburants doit voir le jour à Fos-sur-Mer

(source Les Échos) 31 décembre 2024

Mon commentaire : Encore une fois, il convient d'être prudent tout en restant optimiste.

L'article fait simplement état d'une première étape, la phase d'étude. Elle pourrait déboucher en 2027 sur une décision de lancer l'opération.

La perspective de voir cette usine produire du e-carburant en 2030 est donc incertaine.

Lire l'article :

C'est une concertation publique jugée « sereine » qui se déroule à Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône) et dans les communes limitrophes pour décider l'avenir du projet NeoCarb sur la zone industrialo-portuaire. « Cette usine va contribuer à décarboner localement le transport maritime et aéronautique. Les populations adhèrent globalement », assure son directeur délégué Jérôme Giraud. La dynamique est telle que son porteur, Elyse Energy, jeune pionnière dans la production de molécules bas-carbone, vient d'annoncer une levée de fonds de 120 millions d'euros destinée à lancer l'instruction administrative de ce dossier supervisée par une équipe de 80 personnes.
 
L'opération a été conduite auprès de ses deux partenaires historiques, Hy24, principal gestionnaire d'actifs privés centré sur l'économie de l'hydrogène, et Mirova, un affilié de Natixis Investment Managers consacré à l'investissement durable, qui ont déjà apporté 30 millions d'euros à l'occasion d'un premier tour en 2023. Ils sont rejoints par deux nouveaux investisseurs : le fonds de pension néerlandais PGGM et Bpifrance. Comme dans les Pays de la Loire où l'entreprise mène un projet similaire, la décision finale d'investissement, pour un montant autour de 1,5 milliard d'euros, sera prise en 2027 à l'issue de la nouvelle phase d'études. Si elle est positive, elle devrait créer 600 emplois sur un terrain de 51 hectares doté de quais maritimes.
 
Décarboner les ports
L'usine NeoCarb doit s'attaquer au marché des carburants durables. Selon son business plan, elle comprendra une électrolyse puissante (350 MW) capable de produire 40.000 tonnes par an d'hydrogène. Mélangée à du carbone tiré des procédés industriels du territoire, cette matière première servira à fabriquer environ 200.000 tonnes de e-méthanol.
 
Un quart pourra couvrir les besoins locaux d'une dizaine de ferries. Difficile d'aller au-delà en raison du coût de ce carburant qui sera sans doute trois fois plus élevé qu'un carburant classique. « Nous le destinons aux manœuvres d'entrées et de sorties de ports », projette Jérôme Giraud.
 
Le reste sera raffiné pour produire du e-kérosène par voie dite « alcohol-to-jet » destiné au transport aérien. Une autre usine d'Elyse Energy, installée près de Lyon dans la « vallée de la chimie », fournira un complément pour délivrer entre 75.000 et 100.000 tonnes par an de carburant synthétique. « Ce sera suffisant pour couvrir les besoins locaux en 2030 », poursuit le manager. Il a déjà noué des contacts avec plusieurs compagnies, dont Air France, qui seront contraintes par la réglementation européenne d'utiliser ce type de combustible durable, d'abord en mélange avec du kérosène fossile.
 
Pas moins de 45 projets de production de e-carburants pour les avions ont été recensés dans l'espace économique européen, selon une étude de Transport & Environnement. S'ils étaient confirmés, ils permettraient au secteur aérien de disposer de suffisamment de carburant de synthèse pour répondre au premier mandat fixé par l'UE pour ce type de combustible en 2030, soit 1,2 % du carburant fourni aux aéroports de l'Union. Cette part devrait ensuite augmenter progressivement jusqu'à 35 % en 2050, programme la directive ReFuelEU Aviation.

 


Revue de presse boursière


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2024 a été une année mitigée pour les investisseurs européens dans le secteur de l'aviation

(source Luchtvaartnieuws, traduit avec Deepl) 31 décembre 2024 janvier 2025

Mon commentaire : Les investisseurs dans Lufthansa et Air France-KLM devront faire preuve de beaucoup de patience s'ils souhaitent récupérer leurs mises.

Lire l'article :

L'année 2024 n'a pas été la meilleure pour ceux qui investissent dans les compagnies aériennes européennes, mais les différences entre elles étaient importantes. Les investisseurs dans Air France-KLM (-39 %) et Lufthansa Group (-20 %) ont subi de lourdes pertes. En revanche, les actions d'IAG, la société mère de British Airways et d'Iberia, entre autres, ont presque doublé de valeur (+93 %).
 
Air France-KLM et le groupe Lufthansa sont tous deux confrontés à des coûts élevés, à des pénuries de personnel et à l'impossibilité de voler à pleine capacité, en partie à cause de cela. IAG a moins souffert de cette situation et est connue pour être structurellement plus rentable et efficace, aidée en cela par les marchés nationaux sur lesquels elle opère. Londres Heathrow est traditionnellement une mine d'or en raison de ses nombreux vols haut de gamme, et Madrid se développe rapidement en tant que plaque tournante de l'aviation. En outre, IAG vole beaucoup moins vers l'Asie et souffre donc moins de devoir faire des détours en raison de la fermeture de l'espace aérien russe.
 
Parmi les compagnies aériennes européennes à bas prix, il y a également eu de grandes différences dans l'évolution des prix des actions l'année dernière. Alors que les actions d'easyJet ont augmenté de 11 %, celles de Ryanair (-18 %) et de Wizz Air (-35 %) ont chuté. Ryanair a toujours été un favori du marché boursier, mais la compagnie n'a pas pu croître autant cette année en raison de sa dépendance totale envers Boeing, qui a dû réduire considérablement la production du 737 MAX. De son côté, Wizz Air a dû immobiliser de nombreux appareils en raison d'un défaut de production des moteurs Pratt&Whitney de sa flotte d'Airbus A320neo. Les moteurs doivent retourner à l'usine pour inspection et réparation. EasyJet utilise des sources de propulsion d'un autre fabricant pour ces Airbus.
(...)

 


Fin de la revue de presse

> Évolution du cours de l'action Air France-KLM

L'action Air France-KLM est à 7,604 euros en clôture vendredi 3 janvier. Sur la semaine, elle est en forte baisse (-6,05%).

Elle était à 13,60 euros le 1er janvier 2024, à 8,23 euros le 1er juillet 2024.

La moyenne (le consensus) des analystes à 12 mois pour l'action AF-KLM est à 10,07 euros
(elle était à 17,50 euros début janvier 2024). L'objectif de cours le plus élevé est à 17,50 euros, le plus bas à 7,10 euros.

Je ne prends en compte que les opinions d'analystes postérieures au 1er juillet 2023.

Vous pouvez retrouver sur mon blog le détail du consensus des analystes.

Mon commentaire : Ces dernières semaines, le cours de l'action s'était stabilisé à un niveau toujours inférieur au consensus des analystes, avant de chuter la semaine dernière.

> Évolution du prix du carburant cette semaine

Le baril de Jet Fuel en Europe est en hausse (+3$) à 92$. Il était à 94$ fin juin 2023, à 79$ avant le déclenchement de la guerre en Ukraine.

Le baril de pétrole Brent
(mer du nord) est en hausse (+3$) à 77$.

De la mi-février 2022 à fin juillet 2022, il faisait le yoyo entre 100 et 120$. Depuis, il oscille entre 75$ et 99$.

Mon commentaire : Depuis un mois, le cours du pétrole varie peu. Il est au plus bas sur deux ans.

> Gestion des FCPE

Lorsque vous placez de l'argent dans un des fonds FCPE d'Air France, vous obtenez des parts dans ces fonds. Vous ne détenez pas directement d'actions.

Ce sont les conseils de surveillance, que vous avez élus en juillet 2021 pour cinq ans, qui gèrent les fonds et qui prennent les décisions.

Les fonds Partners for the Future, Aeroactions, Majoractions et Concorde ne détiennent que des actions Air France.

Les fonds Horizon Épargne Actions (HEA), Horizon Épargne Mixte (HEM), Horizon Épargne Taux (HET) gèrent des portefeuilles d'actions diverses.

Mon commentaire : Si vous souhaitez obtenir des précisions sur la gestion des différents FCPE Air France, je vous invite à consulter mmon site navigaction, rubrique L'actionnariat salarié Air France-KLM.


Précisions

Ces informations indicatives ne constituent en aucune manière une incitation à vendre ou une sollicitation à acheter des actions Air France-KLM.

Vous pouvez réagir à cette revue de presse ou bien me communiquer toute information ou réflexion me permettant de mieux vous informer.

Vous pouvez me poser, par retour, toute question relative au groupe Air France-KLM ou à l'actionnariat salarié...

À bientôt.

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| François Robardet

À la pointe d'une aviation européenne plus responsable, nous rapprochons les peuples pour construire le monde de demain.
(Raison d'être d'Air France-KLM)

Je représentais les salariés et anciens salariés d'Air France-KLM.
Vous pouvez me retrouver sur mon compte twitter @FrRobardet ainsi que sur LinkedIn.

Cette lettre traite de l'aérien dans le monde et de sujets liés à l'actionnariat d'Air France-KLM.
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