L’industrie aéronautique ne veut être « ni un bouc émissaire, ni une vache à lait »

photo François Robardet, ex-Représentant des salariés, Air France-KLM I Lettre de François Robardet


 

L'aérien en France, en Europe, dans le Monde

N°999, 13 janvier 2025
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Éditorial

Chères lectrices, chers lecteurs,

Le lancement d'Air France Holidays aurait mérité de faire la Une de cette lettre. Cette initiative est essentielle pour le Groupe.

Air France Holidays

copyright Air France

Mais l'actualité immédiate l'emporte.

Le premier article porte le message de l'industrie aéronautique au moment où le nouveau gouvernement va décider d'une nouvelle salve de mesures risquant d'impacter négativement le transport aérien.

Bonne lecture
François


La lettre du lundi

Sommaire :

L’industrie aéronautique ne veut être « ni un bouc émissaire, ni une vache à lait »
Air France déploie ses ailes dans les voyages à forfait
AFI KLM E&M sécurise les pièces détachées du Leap alors que la production s'accélère
Delta Airlines vise un bénéfice annuel record en 100 ans d'existence

Le loueur d'avions Avolon estime que les problèmes d'approvisionnement dureront une décennie

Carburants durables : Verso Energy prêt à couvrir 50 % des besoins de l'aviation

 


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L’industrie aéronautique ne veut être « ni un bouc émissaire, ni une vache à lait »

(source Journal de l'Aviation) 9 janvier 2025

Mon commentaire : « Aux États-Unis, on innove, en Chine, on planifie et en Europe, on taxe et on réglemente », résume Guillaume Faury, le représentant du Gifas.

Les mesures répressives, si elles s'avèrent nécessaires, doivent au minimum être appliquées à l'échelle européenne avant d'être étendues à toutes les compagnies aériennes dans le monde.

Une taxation ciblant exclusivement le transport aérien en France ne freinera pas le développement global de l'aviation.

Elle pénalisera les compagnies françaises, exposant le secteur à un risque de déclassement similaire à celui qu'a connu l'industrie automobile française, au profit de concurrents étrangers.

Lire l'article :

En ce début d’année, le GIFAS (Groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales) n’a pas le cœur à la fête. Pourtant, 2024 a été une année de croissance, offrant de très belles opportunités à tout le secteur et lui permettant de quasiment retrouver son niveau d’avant-crise. Guillaume Faury, son président, a cependant voulu faire savoir que l’organisme avait de sérieuses inquiétudes concernant la pérennité du soutien des gouvernements aussi bien français qu’européen en faveur de l’industrie, et a formulé plusieurs recommandations du GIFAS aux pouvoirs publics.
 
Alors qu’un nouveau projet de loi sur les Finances pour 2025 est en cours d’élaboration par le gouvernement de François Bayrou, le GIFAS appelle ainsi de ses vœux le maintien du soutien annoncé au CORAC (Conseil pour la recherche aéronautique civile) à hauteur de 300 millions d’euros, qui permet à la filière de préparer son évolution. Considérant la décarbonation comme la quatrième révolution de l’aviation, il souhaite également que l’émergence d’une filière de carburants d’aviation durables soit favorisée. Dans ce cadre, l’augmentation toujours envisagée de la taxe de solidarité sur les billets d’avion sera selon lui totalement contre-productive puisqu’elle empêchera les compagnies aériennes d’investir, y compris dans ce domaine. Le GIFAS demande également le maintien du CIR (Crédit d’impôt recherche), qui représente 700 millions d’euros, jugeant que la compétitivité de la filière repose principalement sur la technologie et la dynamique d’innovation.
 
Freiner sur la hausse de la fiscalité pour éviter des délocalisations
Le groupement aspire également à ce que le gouvernement arrête d’augmenter les charges, pour favoriser le développement des entreprises en France, visant notamment la hausse envisagée de l’impôt sur les sociétés. « Ce sont les lois de l’économie : les entreprises vont finir par arrêter de se développer ou localiser des activités ailleurs parce que ce sera plus facile ou plus économique », craint Guillaume Faury, reconnaissant qu’il est difficile pour les sociétés de résister à l’attractivité américaine en particulier. « La désindustrialisation qui est en cours en France n’est pas tellement le fait de délocalisations mais plutôt de la localisation de nouveaux investissements là où l’argent est déployé de façon plus performante et plus certaine », constate-t-il.
(...) 
Enfin, il appelle à une « simplification massive des règlements, qu’ils soient européens ou français », qui peuvent être des monstres de complexité. Ce volet aussi est vital pour l’industrie et notamment la chaîne d’approvisionnement, qui pourrait « voir beaucoup d’entreprises s’installer ailleurs parce que cela devient invivable en Europe ».
 
Éviter à l’aéronautique un déclin comme celui de l’industrie automobile française
Guillaume Faury affirme sa conviction que le monde est voué à rester connecté, la mobilité faisant partie des attentes élémentaires et essentielles des êtres humains. « Ne refaisons pas dans l’aérien ce qui a été fait dans d’autres secteurs. Nous avons des filières historiquement championnes, dont certaines n’ont pas été soutenues comme il l’aurait fallu à l’échelon français et européen et en paient aujourd’hui le prix. Si on veut que la filière aéronautique continue à se développer et reste championne, il faut la soutenir, l’aider, l’encourager, pas lui mettre des bâtons dans les roues, la taxer, l’empêcher de fonctionner », plaide-t-il. « Nous ne sommes pas prêt à jouer le rôle de bouc émissaire [dans le cadre des problématiques environnementales, ndlr] et nous ne voulons pas non plus jouer le rôle de vache à lait, auprès de laquelle on va se servir en se disant que cela permet de résoudre les problèmes budgétaires à court terme et en prenant le risque de détruire une filière à long terme. »
 
Il rappelle que l’aéronautique crée de la valeur dans tous les territoires français et de l’emploi. L’objectif de 25.000 embauches en 2024 a été atteint, après 28.000 recrutements en 2023, ce qui fait que la filière entretient 176 500 emplois. Toujours premier contributeur à la balance commerciale française à hauteur de 30 milliards d’euros, le secteur a réalisé 70 milliards de chiffre d’affaires en 2023.
(...)

 


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Air France déploie ses ailes dans les voyages à forfait

(source Les Échos) 8 janvier 2025

Mon commentaire : L'offre Air France Holidays est davantage qu'un outil destiné à concurrencer les plateformes traditionnelles citées dans l'article.

L'offre Air France Holidays doit à terme permettre au Groupe Air France-KLM de contrecarrer l'expansion de Google Flights.

Le développement de l'offre Google Flights par Google présente plusieurs risques pour les compagnies aériennes, parmi lesquels :

1. La perte de contrôle sur la distribution des billets
Les compagnies aériennes deviendraient dépendantes de Google Flights, pourraient être contraintes de lui verser des commissions.

2. Un détournement du trafic et une marginalisation des programmes de fidélité
Google Flights pourrait orienter les utilisateurs vers des plateformes partenaires plutôt que vers les sites directs des compagnies aériennes.
Les compagnies perdraient à la fois des revenus directs et des données précieuses sur les comportements des clients.

3. À terme, Google pourrait obtenir une position dominante lui permettant d'influer sur le programme de vols des compagnies aériennes.

Google pourrait ainsi lancer des appels d'offres pour les lignes les plus rentables, obligeant les compagnies aériennes à aménager leur programme de vols en dernière minute.

Les compagnies aériennes deviendraient dépendantes de cette plateforme, au risque de voir leur rentabilité s'amenuiser progressivement.

Lire l'article :

Les téléspectateurs de « Quotidien » auront peut-être remarqué, depuis quelques jours, l'arrivée d'Air France Holidays comme nouveau sponsor de l'émission. À grand renfort de communication, Air France cherche en effet à faire connaître du grand public ses « packages dynamiques » incluant un vol et un séjour à l'hôtel. Elle sera valable pour « plus de 400 destinations à des tarifs très attractifs, accessibles toute l'année », indique un communiqué.
 
L'offre, testée depuis l'été, et qui prend la suite des ventes privées de la « Collection Air France » lancée en 2017, doit répondre à plusieurs objectifs. « D'une part, nous constatons une augmentation de la demande des Français pour les voyages sur mesure. D'autre part, il s'agit de développer un produit sur un segment complémentaire de notre cœur de business », résume Bouchra Kaabouz, en charge de la stratégie commerciale chez Air France-KLM.
 
Une offre déjà proposée par Transavia
Une manière pour l'entreprise d'élargir son terrain de jeu, et de muscler son offre sur un marché du voyage ultra-concurrentiel. Face aux plateformes comme Kayak, Liligo ou Opodo, voire les géants Booking et Expedia, les compagnies aériennes sont en effet enclines à ne plus seulement proposer la vente de billets d'avion. Emirates, Turkish Airlines ou Qatar Airways, pour ne citer qu'elles, proposent déjà des combinaisons vols + hôtels.
 
Contrairement à Ryanair, qui a abandonné l'idée, l'offre de voyages à forfait lancée en 2022 par easyJet connaît un franc succès et représente près d'un tiers de ses bénéfices. Transavia, filiale à bas coûts d'Air France-KLM, s'est elle aussi lancée dès 2021, et a triplé son chiffre d'affaires sur ce segment l'an dernier, selon Bouchra Kaabouz. Air France espère connaître le même sort, et s'est fixé comme objectif de multiplier ses ventes par deux en 2025, et par six en 2029.
 
Air France « n'est pas une agence de voyages »
Malgré les apparences, « nous ne sommes pas une agence de voyages, nous n'en avons pas le statut », assure la dirigeante. Comme Transavia, Air France s'est associé à PerfectStay, un tour-opérateur travaillant en marque blanche avec plusieurs compagnies. Lui-même a pour partenaire HBX, qui met à sa disposition un inventaire d'hôtels premium (du 3 au 5 étoiles) aux meilleurs tarifs.
 
Malgré tout, ce lancement en grande pompe n'est pas sans provoquer quelques crispations du côté des agences de voyages. « Chacun son métier », grince un cadre de la profession.
(...)

Air France Holidays

 


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AFI KLM E&M sécurise les pièces détachées du Leap alors que la production s'accélère

(source Aviationweek, traduit avec Deepl) 10 janvier 2025

Mon commentaire : Voici une très bonne nouvelle pour notre activité d'ingénierie et maintenance.

Les commandes d'avion passées auprès d'Airbus ces dernières années (A220, A320, A350) ont facilité la conclusion de cet accord de fourniture de moteurs CFM Leap de rechange.

Lire l'article :

AFI KLM E&M se réjouit d'avoir obtenu 10 moteurs CFM Leap 1A et 1B de rechange, alors que les chaînes d'approvisionnement et les délais de mise en service sont sous pression.
 
S'exprimant à la fin de l'année dernière dans le cadre de l'Aviation Week Network's Engine Yearbook, le président du loueur de moteurs ELFC, Richard Hough, a fait remarquer que la demande de moteurs de rechange Leap et Pratt & Whitney geared turbofan (GTF) était si élevée que les loueurs d'avions pouvaient gagner presque autant en enlevant et en louant les moteurs des Airbus A320neo et Boeing 737 MAX qu'en louant l'avion dans son ensemble.
 
« Les taux de location des moteurs Pratt & Whitney GTF et CFM Leap s'élèvent à plus de 200.000 dollars par mois, soit plus du double des taux appliqués à la génération précédente de moteurs, mais il faut tenir compte du fait que ces moteurs coûtent bien plus de 20 millions de dollars à l'achat en tant que pièces détachées », a-t-il déclaré.
 
« Les remises qui s'appliquent à l'achat d'avions ne s'appliquent pas aux moteurs de rechange et, compte tenu du niveau actuel de la demande, il n'y a que peu ou pas de remises par rapport au prix catalogue indiqué », a ajouté M. Hough.
(...) 
Dans le cadre du nouveau contrat d'achat d'AFI KLM E&M, annoncé le 9 janvier, CFM livrera cette année le premier moteur de rechange destiné aux compagnies aériennes clientes de Leap Premier MRO.
 
Grâce à cette extension de la fourniture de moteurs, nous pouvons offrir encore plus de flexibilité et de fiabilité pour répondre aux besoins des compagnies aériennes qui exploitent des avions équipés de moteurs CFM dans le monde entier », a déclaré Anne Brachet, vice-présidente exécutive d'AFI KLM E&M. » Nos clients peuvent compter sur nous pour les aider à atteindre leurs objectifs. « Nos clients peuvent compter sur nous pour leur offrir ce qu'il y a de mieux en termes d'expertise de maintenance des moteurs et de soutien logistique.

 


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Delta Airlines vise un bénéfice annuel record en 100 ans d'existence

(source Reuters) 10 janvier 2025

Mon commentaire : J'échangeais récemment avec mon prédécesseur, Christian Magne. Il me rappelait qu'en 2005 Delta Air Lines était si mal en point qu'Air France avait été approchée pour investir 500 millions de dollars chez son partenaire historique.

À cette époque-là, Delta et Northwest avaient demandé à être placées sous le régime du Chapitre 11 du droit des faillites étasunien. Delta et Northwest étaient alors membres à part entière de SkyTeam.

Air France et Delta d'un côté, KLM et Northwest de l'autre, exploitaient des vols en partage de code.

Remarque : Air France avait, un an plus tôt, fusionné avec KLM.

Treize en plus tard, en 2018, Delta venait au secours du groupe franco-néerlandais en investissant 375 millions d’euros pour acquérir 10% du capital.

Aujourd'hui, Delta Air Lines prévoit un bénéfice record (6 milliards de dollars), quand Air France-KLM voit son cours de bourse s'effondrer.

Malgré cela, l'État français persiste et envisage de surtaxer sa compagnie aérienne phare ...

Lire l'article :

Delta Airlines a déclaré vendredi s'attendre à ce que 2025 soit l'année la plus rentable de ses 100 ans d'existence, grâce à la forte demande pour ses billets "premium" et à l'amélioration du pouvoir de fixation des prix du secteur.
(...) 
Sur l'année, Delta Airlines s'attend à afficher un bénéfice supérieur à 7,35 dollars par action alors que les analystes tablaient sur 7,22 dollars par action, selon les données de LSEG. Le groupe a fait état d'un bénéfice ajusté de 6,16 dollars par action pour 2024.
 
"Alors que nous entrons dans l'année 2025, nous nous attendons à ce que la forte demande de voyages se maintienne, les consommateurs recherchant de plus en plus les produits et les expériences haut de gamme proposés par Delta", a déclaré le directeur général Ed Bastian.
 
Les recettes des billets dits "Premium", la classe économique améliorée de la compagnie, ont augmenté plus rapidement que celles des billets de classe économique classique et devraient les dépasser d'ici à 2027.
(...) 
La forte réduction du nombre de sièges sur le marché intérieur, qui a affecté les transporteurs l'été dernier, a fait grimper le prix des billets et a renforcé les perspectives de bénéfice du secteur.
(...) 
Les analystes du secteur sont optimistes à l'égard des compagnies aériennes américaines en raison de leur discipline en matière de capacité. Ceux de JP Morgan évoquent un "nouvel âge d'or" pour le secteur.
(...)

 


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Le loueur d'avions Avolon estime que les problèmes d'approvisionnement dureront une décennie

(source Reuters) 10 janvier 2025

Mon commentaire : Depuis quelques semaines, je vous faire part de mon scepticisme lorsque les spécialistes annoncent la fin des problèmes d'approvisionnement en pièces détachées pour 2026.

Avolon, le premier loueur d'avion, évoque quant à lui un délai de dix ans !

Si cette hypothèse se vérifiait, cela annoncerait une période difficile pour les compagnies aériennes.

Leur expansion se verrait limitée, au grand dam des investisseurs, mais cela aurait un impact positif sur les émissions de CO2.

Lire l'article :

Le déficit de production des fabricants d'avions, qui dure depuis longtemps, soutiendra la dynamique de l'offre et de la demande qui stimule les bénéfices des compagnies aériennes et des loueurs pendant au moins une autre décennie, a déclaré vendredi le directeur de la deuxième société de location d'avions au monde, Avolon.
 
Les constructeurs et les fournisseurs d'avions ont eu du mal à suivre la reprise post-pandémique des voyages en raison de la hausse des coûts et des pénuries de main-d'œuvre et de pièces, problèmes qui ont été exacerbés par les problèmes de sécurité de Boeing et la grève de son personnel l'année dernière.
 
Le rapport annuel d'Avolon sur les perspectives prévoit que le bénéfice net des compagnies aériennes augmentera de 16 % pour atteindre plus de 36 milliards de dollars en 2025, grâce aux faibles prix du carburant, aux revenus élevés et au fait que la pénurie d'avions leur a permis de donner la priorité aux itinéraires les plus rentables.
 
"Ce déficit de production sous-tend l'équilibre entre l'offre et la demande, non seulement pour les trois ou quatre prochaines années, mais aussi pour au moins une autre décennie", a déclaré Andy Cronin, directeur général d'Avolon, à Reuters.
(...) 
Le loueur basé à Dublin a déclaré que Boeing et son principal rival Airbus continueront à avoir du mal à atteindre leurs objectifs d'augmentation de la production malgré l'augmentation de leurs livraisons.
 
Avolon, qui est une filiale de la société chinoise Bohai Leasing Co Ltd, a également prédit que les commandes des entreprises chinoises augmenteraient fortement pour atteindre 800 appareils en 2025, en raison de la croissance de la demande de voyages et de la nécessité de remplacer une flotte vieillissante.
 
Si le rapport d'Avolon décrit les perspectives de l'aviation pour 2025 comme robustes, il note également que les cycles économiques durent généralement de quatre à six ans et que le cycle actuel en est déjà à sa quatrième ou cinquième année, avec un ralentissement de la croissance en Europe.
(...)

 


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Carburants durables : Verso Energy prêt à couvrir 50 % des besoins de l'aviation

(source La Tribune) 9 janvier 2025

Mon commentaire : Commençons par un bref rappel sur les contraintes européennes en termes de décarbonation de l'aérien.

En 2025, les fournisseurs de carburants doivent intégrer 2 % de carburants d'aviation durables (SAF) au minimum dans leur livraison aux aéroports européens. Les SAF sont mélangés au kérosène, injectés dans les circuits d’approvisionnement de carburant des aéroports et alimentent les avions, sans distinction.

Le carburant utilisé par Air France au départ de France intègre déjà obligatoirement une part de carburants d'aviation durables.

À horizon 2030, Air France vise un taux d’incorporation de ces carburants d'au moins 10% au niveau mondial, taux qui lui permettrait de dépasser les objectifs d’incorporation des feuilles de route française et européenne (6% au niveau européen).

Ces nouveaux carburants sont de deux types

1. Les biocarburants de 2e génération, issus de la biomasse – notamment d’huiles usagées ou de déchets agricoles, ne concurrençant pas les cultures alimentaires.

2. Les carburants de synthèse – appelés également « Power-to-liquid » ou « e-fuels », élaborés à partir de CO2 capté dans l’atmosphère et d’hydrogène, extrait de l'eau en utilisant de l'énergie qui doit être bas-carbone.

Pour davantage d'informations sur ce sujet, je vous invite à consulter le site corporate d'Air France

Concernant l'usine que souhaite installer Verso Energy, les étapes restant à franchir sont nombreuses et le succès est loin d'être acquis.

Une question clé demeure : qui bénéficiera du crédit carbone généré ?

Sera-t-il attribué à la papèterie/cartonnerie VP, dont la chaudière biomasse émet du CO2, aux compagnies aériennes utilisant le e-fuel produit par l’usine, ou fera-t-on un partage équitable à 50/50 de ce crédit carbone ?

Quoi qu’il en soit, les "économies" de CO2 ne pourront être comptabilisées qu’une seule fois.

Lire l'article :

En 2030, les compagnies aériennes desservant l'Europe devront incorporer 1,2% de carburant e-saf dans leurs réservoirs. Ce taux atteindra 35% en 2050.

Le compte à rebours est lancé pour l'application du nouveau règlement européen ReFuelUE Aviation qui donne quelques cheveux blancs aux compagnies aériennes. Depuis ce 1er janvier, celles qui desservent le Vieux continent sont contraintes d'incorporer au moins 2% de carburant d'aviation durable (les fameux Saf ou Sustainable Aviation Fuels) dans les réservoirs de leurs avions.
 
En 2030, ce ratio montera à 6% et devra obligatoirement inclure une petite part (1,2% précisément) de e-Saf. Autrement dit : un carburant synthétique de nouvelle génération dérivé de sources d'énergie renouvelables.
 
Problème, ce e-kerosène « vert » fabriqué à partir de la combinaison d'hydrogène et de CO2 n'est pas encore disponible sur le sol européen. Sur la grosse vingtaine de projets industriels répertoriée dans l'UE, seule une petite poignée a franchi le cap de la décision finale d'investissement mais aucun dans l'Hexagone.
 
C'est dans ce contexte tendu que le groupe parisien Verso Energy vient d'annoncer son intention d'investir 1,3 milliard d'euros (dont un tiers sur fonds propres) pour construire près de Rouen une unité de production de e-Saf dont la capacité devrait atteindre 81.000 tonnes par an. De quoi satisfaire « la moitié des besoins français à horizon 2030 », affirme Antoine Huard, son directeur général et co-fondateur.
 
Un site qui « coche toutes les cases »
S'il arrive à son terme, le projet pourrait « être le premier à voir le jour en France », veut croire l'intéressé. Sur le plan pratique, le complexe industriel imaginé par Verso Energy se divisera en deux entités distantes d'une quinzaine de kilomètres. La première installation prendra place au débouché de la chaudière biomasse de la papeterie/cartonnerie VPK située à Alizay dans l'Eure sous la forme d'une unité de captage du CO2.
 
Le gaz carbonique collecté à raison de 350 kilotonnes par an sera ensuite acheminé par une canalisation sur le site de l'ancienne raffinerie Petroplus de Petit-Couronne (Seine-Maritime) où sera construite une double installation de production d'hydrogène par électrolyse et d'e-Kérosène de synthèse. À la clef, la promesse de la création de 250 emplois directs et indirects (800 en phase de chantier).
 
L'emplacement n'a pas été choisi au hasard. Bordé par la Seine et desservi par le réseau grand trafic de RTE, il est en capacité de fournir - moyennant quelques renforcements - l'eau et les électrons nécessaires à la production d'hydrogène. Pas exactement un point de détail pour Victor Levy Frebault, directeur du développement du groupe. « Il faut parfois dix ans pour mener à bien un nouveau raccordement électrique de cette puissance, rappelle-t-il. Ici, on peut aller vite ».
 
Mais ce ne sont pas les seuls atouts de l'ex Petroplus. L'endroit voisine aussi avec plusieurs sites de stockage de carburant (ceux de Rubis et de l'alliance Bolloré/TotalEnergies notamment). Et surtout avec le pipe-line de la société Trapil qui achemine le kérosène aux aéroports parisiens. « Le site coche toutes les cases d'un projet du 21ème siècle comme le nôtre », résume Camille Petit, cheffe de projet.
 
Un feu vert espéré mi 2026
Reste pour le groupe à passer l'étape de la concertation publique qui sera lancée la semaine prochaine, puis celle de l'obtention du permis de construire, espérée mi-2026, pour une mise à feu de l'usine fin 2029. Côté financement, Antoine Huard se montre confiant. À l'entendre, le groupe a les moyens de ses ambitions.
(...)

 


Revue de presse boursière


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Air France - KLM enfonce ses plus bas historiques, opportunité d'achat ou encore trop tôt ?

(source abcbourse) 13 janvier 2025

Mon commentaire : Le cours de bourse à 7,2 euros valorise Air France-KLM à 1,9 milliard d'euros.

Même s'il convient de tenir compte des différences quant à leur endettement, il y a un monde avec les valorisations de :

  • Lufthansa (6,7 milliards d'euros),

  • IAG (22 milliards d'euros),

  • Delta Air Lines (41 milliards d'euros),

  • EasyJet (4,5 milliards d'euros),

  • Ryanair (22 milliards d'euros).

Lire l'article :

L'action Air France vient d'enfoncer son plus bas niveau absolu de valorisation qui était situé à 7,17 euros et qui subissait des coups de boutoir depuis quelques semaines.
 
Le titre s'enfonce désormais vers l'inconnu alors que plusieurs courtiers ont abaissé leur objectif de cours sur la compagnie aérienne française. Du côté de chez Oddo BHF l'objectif est passé de 10 à 9 euros pendant que les analystes de Citi dégradaient le titre dans les mêmes proportions de 10 € à 9,50 euros. Des objectifs qui sont pourtant encore largement au-dessus du cours actuel mais c'est la dynamique de fond qui compte et elle est vendeuse sans beaucoup de contreparties à l'achat. Le titre descend très facilement et n'est pas beaucoup défendu, c'est un signe que les acheteurs ne se précipitent pas encore sur le dossier malgré la baisse assez marquée. Le contexte pour le groupe n'est pourtant pas si alarmiste mais le marché en a décidé autrement.
 
À court terme l'ambiance est lourde et nous ne sommes pas encore entrés en zone de survente sur l'indicateur RSI. Il reste donc un peu de marge pour une exagération baissière qui nous permettrait de prendre un petit ticket spéculatif aux alentours des sept euros et profiter d'une situation décotée par rapport à ses comparables.
 
Forces de la société Air France
Air France bénéficie d’une forte reconnaissance de marque sur le marché mondial du transport aérien, particulièrement en Europe et en Asie, ce qui renforce sa capacité à attirer une clientèle internationale.
En tant que membre de l’alliance SkyTeam, la société profite de synergies importantes, notamment en matière de codeshare, d’accès aux hubs stratégiques et de programmes de fidélisation, ce qui améliore sa compétitivité.
Sa flotte modernisée, intégrant des avions plus économes en carburant, lui permet de réduire ses coûts opérationnels à long terme tout en répondant aux attentes croissantes des consommateurs en matière d’impact environnemental.

Faiblesses de la société Air France
La forte dépendance d’Air France aux coûts fixes, comme les charges salariales élevées et les dépenses liées aux infrastructures, limite sa flexibilité financière en cas de ralentissement économique ou de baisse de la demande.
La sensibilité de ses activités aux fluctuations des prix du carburant et des devises expose l’entreprise à une volatilité accrue des marges opérationnelles, malgré les stratégies de couverture utilisées.
Une concurrence intense de la part des compagnies low-cost sur le marché européen et des compagnies du Golfe sur les liaisons long-courriers continue de peser sur ses parts de marché et ses tarifs.

 


Fin de la revue de presse

> Évolution du cours de l'action Air France-KLM

L'action Air France-KLM est à 7,274 euros en clôture vendredi 10 janvier. Sur la semaine, elle est en forte baisse (-4,34%).

Elle était à 13,60 euros le 1er janvier 2024, à 8,23 euros le 1er juillet 2024.

La moyenne (le consensus) des analystes à 12 mois pour l'action AF-KLM est à 10,07 euros
(elle était à 17,50 euros début janvier 2024). L'objectif de cours le plus élevé est à 17,50 euros, le plus bas à 7,10 euros.

Je ne prends en compte que les opinions d'analystes postérieures au 1er juillet 2023.

Vous pouvez retrouver sur mon blog le détail du consensus des analystes.

Mon commentaire : Ces dernières semaines, le cours de l'action était resté relativement stable.

Il chute depuis deux semaines, enregistrant son plus bas cours historique.

Pour une tentative d'explication, je vous renvoie à la presse boursière citée plus haut.

> Évolution du prix du carburant cette semaine

Le baril de Jet Fuel en Europe est en hausse (+4$) à 96$. Il était à 94$ fin juin 2023, à 79$ avant le déclenchement de la guerre en Ukraine.

Le baril de pétrole Brent
(mer du nord) est en hausse (+3$) à 80$.

De la mi-février 2022 à fin juillet 2022, il faisait le yoyo entre 100 et 120$. Depuis, il oscille entre 75$ et 99$.

Mon commentaire : Depuis un mois, le cours du pétrole varie peu. Il est au plus bas sur deux ans.

> Gestion des FCPE

Lorsque vous placez de l'argent dans un des fonds FCPE d'Air France, vous obtenez des parts dans ces fonds. Vous ne détenez pas directement d'actions.

Ce sont les conseils de surveillance, que vous avez élus en juillet 2021 pour cinq ans, qui gèrent les fonds et qui prennent les décisions.

Les fonds Partners for the Future, Aeroactions, Majoractions et Concorde ne détiennent que des actions Air France.

Les fonds Horizon Épargne Actions (HEA), Horizon Épargne Mixte (HEM), Horizon Épargne Taux (HET) gèrent des portefeuilles d'actions diverses.

Mon commentaire : Si vous souhaitez obtenir des précisions sur la gestion des différents FCPE Air France, je vous invite à consulter mmon site navigaction, rubrique L'actionnariat salarié Air France-KLM.


Précisions

Ces informations indicatives ne constituent en aucune manière une incitation à vendre ou une sollicitation à acheter des actions Air France-KLM.

Vous pouvez réagir à cette revue de presse ou bien me communiquer toute information ou réflexion me permettant de mieux vous informer.

Vous pouvez me poser, par retour, toute question relative au groupe Air France-KLM ou à l'actionnariat salarié...

À bientôt.

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| François Robardet

À la pointe d'une aviation européenne plus responsable, nous rapprochons les peuples pour construire le monde de demain.
(Raison d'être d'Air France-KLM)

Je représentais les salariés et anciens salariés d'Air France-KLM.
Vous pouvez me retrouver sur mon compte twitter @FrRobardet ainsi que sur LinkedIn.

Cette lettre traite de l'aérien dans le monde et de sujets liés à l'actionnariat d'Air France-KLM.
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