Flash N°67 28 juillet 2017
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> Air France-KLM ouvre son capital à Delta et China Eastern
(source La Tribune) 28 juillet - Le groupe français a annoncé
une augmentation de capital réservée à Delta et China Eastern qui
prendront chacune 10% d'Air France-KLM pour un montant de 751 millions
de dollars. Dans le même temps, Air France-KLM fera
l'acquisition de 31% du capital de Virgin Atlantic, dont 49% du
capital appartiennent à Delta. Ces deux opérations
capitalistiques accompagneront un renforcement des partenariats
commerciaux sur l'Amérique du nord et la Chine.
Fragilisé au cours des huit dernières années par les difficultés d'Air
France et les tensions entre Air France et KLM, le groupe Air
France-KLM vient de nouer un schéma d'alliances capitalistiques et
commerciales colossal, qui va renforcer à la fois sa situation
financière et ses positions sur les axes stratégiques reliant l'Europe à
l'Amérique du Nord et la Chine. La part de l'Etat
français diminue Une semaine après le lancement de Joon, une
filiale à coûts réduits d'Air France, tel est le sens de l'annonce ce
jeudi par Air France-KLM d'une prise de participation dans Virgin
Atlantic à hauteur de 31% pour un montant de 221 millions de dollars
(246,5 millions d'euros environ), et de l'entrée dans son capital de la
compagnie américaine Delta (également actionnaire de Virgin Atlantic à
hauteur de 49%) et de la chinoise China Eastern à hauteur de 10% chacune
dans le cadre de deux augmentations de capital réservées. D'un montant
total de 751 millions de dollars, celles-ci sont souscrites au prix de
10 euros par action, en deçà du cours de clôture de 12,095 euros ce
jeudi pour le groupe français. Delta et China Eastern, qui
seront représentées au conseil d'administration, se sont chacune
engagées à ne pas dépasser le seuil de 10% du capital pendant cinq ans
et à ne pas céder leur participation à une autre compagnie aérienne sans
l'accord du conseil d'Air France-KLM. Le gouvernement a assuré
Air France-KLM du plein soutien de l'Etat dans cette opération qu'il
juge créatrice de valeur. "Le gouvernement se réjouit du
retour du groupe Air France-KLM dans une dynamique de conquête et de
nouvelles ambitions internationales dans le secteur aérien",
précise le ministère de l'Economie et des Finances dans un communiqué.
La part de l'Etat, actionnaire de référence,
sera mécaniquement réduite de 17,6% à 14% mais il détiendra 23%
des droits de vote, a précisé le groupe lors d'une conférence
téléphonique. "Ces opérations s'inscrivent dans la
logique de Trust Together. Elles visent à accélérer la croissance d'Air
France et de KLM sur le long-courrier en s'appuyant sur des partenariats
commerciaux renforcés", ont déclaré dans un courrier commun
adressé aux salariés Jean-Marc Janaillac, le PDG d'Air France-KLM,
Franck Terner, directeur général d'Air France et Pieter Elbers, le PDG
de KLM. Un projet dans les tuyaux depuis longtemps Jugée
nécessaire pour rééquilibrer le bilan du groupe et lui redonner des
marges de manœuvre, une augmentation de capital était dans les tuyaux
depuis plus de trois ans. Mais avec la faiblesse du cours de Bourse en
raison des tensions sociales à Air France qui ont plongé le groupe dans
l'immobilisme, les conditions n'ont jamais été réunies. Néanmoins, en
2014, la direction de l'époque imaginait plutôt une augmentation de
capital de 1 milliard d'euros environ sans une part de capital réservée
à des industriels. Depuis, le schéma d'une augmentation de capital
classique combinée à une entrée dans le capital d'industriels a fait son
chemin. Les noms de Delta, d'Etihad ou du groupe chinois HNA ont
plusieurs fois été évoqués. Ces derniers temps, les experts maintenaient
ce scénario, mais ne le prévoyaient pas aussi tôt dans le calendrier.
Environnement porteur En ne lançant qu'une
augmentation de capital réservée à des partenaires stratégiques
pour un montant net de 500 millions de dollars environ (une fois retirée
la prise de participation dans Virgin), la direction d'Air
France-KLM montre ainsi qu'elle n'a pas besoin de plus.
L'environnement est en effet porteur. Le trafic est dynamique avec une
recette unitaire de qualité et le prix du baril et la remontée de l'euro
par rapport au dollar tirent les résultats du groupe vers le haut.
Le groupe a publié ce vendredi un résultat d'exploitation de 353
millions d'euros au premier semestre, en hausse de 135 millions par
rapport à la même période de l'an dernier. "Ces
opérations permettront de lever 750 millions d'euros de fonds propres,
de renforcer nos marges de manœuvre et de poursuivre notre
désendettement. Elles contribueront par ailleurs à stabiliser notre
actionnariat. Il est primordial, nous en sommes convaincus, de
bénéficier de la présence d'actionnaires stratégiques dont l'intention
est de rester durablement à notre capital, plutôt que d'être exposés aux
conséquences des stratégies d'acteurs opportunistes",
expliquent les dirigeants du groupe. Fusion des co-entreprises
transatlantiques Une fois l'entrée dans le capital de Virgin
Atlantic finalisée, en 2018 (Delta poussait Air France-KLM à le faire
depuis près de deux ans au moins), Air France-KLM, Delta et
Virgin Atlantic regrouperont les co-entreprises transatlantiques
existantes entre Air France-KLM, Delta et Alitalia d'une part, et Delta
et Virgin Atlantic d'autre part. Cette co-entreprise unique
détiendra une part de marché d'environ 25% sur l'axe transatlantique.
Appelées "joint-ventures" dans le secteur, ces co-entreprises
constituent dans le transport aérien le degré le plus avancé d'une
coopération commerciale. Elles permettent notamment aux acteurs qui la
composent de partager les coûts et les recettes, d'harmoniser les
horaires des vols, et les forces commerciales sur un plan de vols
commun. Ces deux co-entreprises coexistaient depuis l'entrée de
Delta dans le capital de Virgin Atlantic en 2013 et la création d'une
co-entreprise avec Virgin entre les Etats-Unis et le Royaume-Uni en
parallèle de celle en vigueur sur l'axe transatlantique entre Air
France-KLM, Delta et Alitalia. Il avait été prévu à l'époque de faire un
point ultérieurement pour voir s'il avait lieu d'intégrer la
co-entreprise Delta/Virgin dans celle d'Air France-KLM/Delta/Alitalia.
Ce sera donc chose faite, sous réserve de l'approbation des
"autorités règlementaires compétentes". Quant à
Alitalia, placée sous administration judiciaire le 2 mai dernier, il a
été "proposé dans le cadre du partenariat avec Delta et Virgin
(...) un statut de membre associé qui ne serait pas aussi
impliqué dans la coentreprise que les autres", a indiqué le
directeur financier d'Air France-KLM, Frédéric Gagey, précisant
toutefois que cette hypothèse "dépendra de la décision prise par les
administrateurs" de la compagnie. Le renforcement de
l'alliance avec China Eastern, basée à Shanghai (et dont Delta
détient encore 3,2%) permettra par ailleurs à
Air France-KLM de se renforcer à Shanghai, la base principale
destination pour le trafic affaires en Chine, sans pour autant
remettre en cause son alliance avec China Southern, avec qui
Air France-KLM avait longtemps espéré renforcer sa coopération débutée
en 2004. Dans un communiqué, la CFDT d'Air France a salué cette
"bonne nouvelle" pour l'avenir du groupe, se déclarant néanmoins
vigilante sur l'impact en matière d'emplois et sur la préservation des
intérêts des salariés d'AF-KLM, actionnaires à hauteur de 6,4% du
groupe. Les Assises du transport aérien Avec ce
coup de billard à plusieurs bandes (auquel il faut ajouter celui signé
récemment avec Delta et l'indienne Jet Airways), Air France-KLM restera
au cours des prochaines années parmi les grands du secteur.
Certes, il n'aura pas dans cet ensemble le rôle du leader dans cet
ensemble, dévolu de manière incontestée à la puissante Delta, mais
ses puissantes positions en Europe et en Afrique, lui confère un
rôle stratégique de choix aux yeux des Américains et des Chinois.
Pour autant, ces excellentes opérations ne remettent pas en
cause la nécessité du groupe d'améliorer sa compétitivité, au-delà des
accords de création de Joon. "En soumettant ces
décisions à notre Conseil d'administration, nous avons conscience
qu'elles exigent beaucoup de nous. Engagés durablement aux côtés
de partenaires, il nous revient de poursuivre le redressement que
chacune de nos compagnies a amorcé. Face à la métamorphose du
monde et de ses équilibres économiques, nous sommes mobilisés pour
qu'Air France-KLM se transforme profondément pour reconquérir sa place
parmi les leaders", font valoir les dirigeants du groupe. Par
ailleurs, la tenue l'an prochain d'Assises du transport aérien
pour améliorer la compétitivité du pavillon français, pourrait, si elles
débouchent sur une réduction de la taxation spécifique qui touche ce
secteur, donner un grand bol d'oxygène à Air France.
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| François Robardet
Administrateur Air France-KLM représentant les
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Lettre rédigée avec la collaboration de Christian
Magne
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