photo François Robardet, Administrateur Air France-KLM
Les Pays-Bas annoncent avoir pris 12,68 % d'Air France-KLM
| Flash Info de l'Administrateur Air France-KLM

François Robardet Représentant des salariés et anciens salariés actionnaires PS et PNC

N°79, 27 février 2019   Si vous ne voyez pas correctement cette page, suivez ce lien

> Conférence de presse du ministre néerlandais des Finances Wobke Hoekstra

(source Communiqué de presse, traduit avec Deepl) 26 février - "Afin de préserver les intérêts publics néerlandais, l'État néerlandais a décidé de devenir actionnaire de la holding Air France-KLM. Ces derniers jours, des actions ont été acquises. A ce jour, l'Etat néerlandais détient 12,68% du capital. Et l'intention du gouvernement est de porter cette participation à un niveau équivalent à celui de l'Etat français.

Le gouvernement a jugé ces mesures nécessaires en raison des intérêts importants des Pays-Bas concernant l'aéroport de Schiphol et la compagnie KLM. Jusqu'à une date récente, ces intérêts publics étaient sauvegardés par quelques accords concernant la gouvernance et la position de KLM au sein de la holding Air France-KLM. Bref, la position du gouvernement était que ces accords n'offraient pas suffisamment de garanties pour l'avenir. Les discussions intenses avec l'entreprise et l'État français n'ont pas permis jusqu'à présent d'améliorer les accords. De plus, nous avons l'expérience que la prise de décision concernant la position d'Air France et de KLM s'est récemment intensifiée au niveau de la holding. L'influence du gouvernement néerlandais et de KLM n'était donc pas suffisante pour protéger les intérêts publics néerlandais et faire d'Air France-KLM un succès.

Le cabinet apprécie la collaboration entre Air France et KLM. Et nous sommes convaincus que l'avenir de KLM repose sur le groupe. Et que la combinaison dans son ensemble devrait devenir plus compétitive et capable d'être plus performante. C'est dans l'intérêt des Pays-Bas et de la France.

Récemment, le cabinet a mandaté le ministre Van Nieuwenhuizen [Infrastructure - CFF] et moi-même pour acheter des actions. Le Parlement a été informé confidentiellement de cette étape plus tôt.
Les deux maisons viennent d'être informées de l'achat par lettre. Nous avons également informé nos collègues français et Air France-KLM. Je leur ai assuré que nous voulons faire d'Air France-KLM un succès. Et que cette étape démontre notre engagement envers l'entreprise dans son ensemble. Cela, Mesdames et Messieurs, garantit deux choses qui nous sont chères : l'émergence d'un groupe aérien performant et compétitif, et la garantie suffisante des intérêts néerlandais et français".

Mon commentaire : Le gouvernement néerlandais estime que les accords qui ont protégé pendant quinze ans sa compagnie nationale KLM ne sont plus suffisants. La rencontre du 12 février entre les ministres français et néerlandais n'ayant apparemment pas permis de faire évoluer ces accords, le gouvernement néerlandais a décidé d'investir près de 700 millions d'euros pour acquérir le même volume d'actions Air France-KLM que l'Etat français.

Jusqu'à présent, le gouvernement néerlandais possédait 5% du capital de KLM, et 0% du capital d'Air France-KLM. Malgré cette faible représentation, il pesait régulièrement sur les décisions. Il disposait également d'un représentant au conseil d'administration Air France-KLM.

Sur la forme, l'entrée en catimini de l'Etat néerlandais au capital d'Air France-KLM surprend. L'opération menée depuis le 21 février a provoqué une hausse du cours de bourse de près de 20%. Par contre ce matin, l'action Air France-KLM perdait plus de 12%.

> Les Pays-Bas annoncent avoir pris 12,68 % d'Air France-KLM

(source Les Échos) 26 février - Coup de théâtre dans le feuilleton des relations déjà tendues entre Français et Néerlandais au sein d'Air France-KLM. Prenant tout le monde par surprise, le gouvernement néerlandais a annoncé ce mardi soir, par la bouche de son ministre des Finances, être monté à hauteur de 12,68 % au capital d'Air France-KLM. Et La Haye n'entend pas s'arrêter là. Le gouvernement néerlandais, qui entend peser sur l'avenir du groupe de transport aérien afin de garantir les intérêts de KLM, souhaite porter sa participation au même niveau que la France, soit 14,3%, a annoncé le ministre néerlandais des Finances, Wopke Hoekstra. Les deux chambres du parlement des Pays-Bas ont été informées confidentiellement de cette initiative, a ajouté le ministre, qui a souligné que les discussions avec Paris sur ce sujet ont été infructueuses.
 
Cette décision spectaculaire survient après plusieurs semaines de tensions entre le nouveau directeur général d'Air France-KLM, Benjamin Smith, et le directeur général de KLM, Pieter Elbers. Décidé à imposer sa présence au conseil de surveillance de KLM, afin de resserrer le contrôle du groupe sur la compagnie néerlandaise, Benjamin Smith avait fait peser la menace d'un non-renouvellement du mandat de Pieter Elbers en avril prochain. Une stratégie qui avait suscité une très forte mobilisation des salariés de KLM, bien décidé à conserver leur directeur général, garant à leurs yeux des intérêts de la compagnie face aux tentatives du siège parisien de rogner son autonomie.
 
Ce bras-de-fer s'était toutefois achevé par un compromis, mardi dernier, à la veille de la présentation des résultats annuels. Pieter Elbers avait sauvé son poste, héritant même d'un titre de directeur général adjoint du groupe Air France-KLM aux côtés de son homologue d'Air France, Anne Rigail. Mais les administrateurs de KLM avaient dû accepter en contrepartie l'entrée de Benjamin Smith à leur conseil. Ce qui avait été interprété par une partie du camp néerlandais comme une dangereuse concession.
 
De nombreuses voix s'étaient donc élevées en Hollande pour réclamer une intervention du gouvernement néerlandais, afin de contrer l'influence du siège parisien et de l'État français, toujours perçue comme défavorable aux intérêts de KLM. Cette défiance, persistante depuis la prise de contrôle de KLM par Air France en 2003, avait encore été accentuée par l'écart grandissant entre les résultats 2018 d'Air France et ceux de KLM. A elle seule, la compagnie néerlandaise a généré l'an dernier 80 % du résultat d'exploitation du groupe, alors qu'elle ne représente qu'un tiers des effectifs.
 
Les milieux gouvernementaux français ont été manifestement surpris qu'un État libéral, comme prétendent l'être les Pays-Bas, puisse mener ce type d'offensive. Et ne comprennent pas que l'on évoque la défense des intérêts néerlandais comme s'ils étaient menacés. Paris l'aurait appris une heure seulement avant l'annonce.
 
 « Je prends acte de cette prise de participation du gouvernement néerlandais, qui s'est faite sans information du conseil d'administration ni du gouvernement français, a déclaré dans la soirée, le ministre de l'économie, Bruno Le Maire. Je réaffirme mon soutien à la stratégie de l'entreprise et de son management. Il est essentiel de respecter les principes de bonne gouvernance et qu'Air France-KLM soit géré dans l'esprit de son intérêt social sans interférence étatique nationale », a-t-il ajouté.
 
Toutefois, ce coup de main boursier des autorités néerlandaises ne changera pas radicalement le rapport de force. Si La Haye peut aisément porter sa participation au niveau de celle de l'État français, ce dernier bénéficie d'un droit de vote double sur une partie de ces actions détenues depuis plusieurs années, qui lui confère un peu plus de 23 % des droits de vote. En y ajoutant les quelque 4 % du capital détenus par les salariés d'Air France, le bloc de contrôle français restera prépondérant. A moins que les nouveaux actionnaires néerlandais ne parviennent à convaincre l'américain Delta et China Eastern, tous deux actionnaires d'Air France-KLM à hauteur de 9 % environ depuis l'an dernier, de joindre leurs voix aux leurs. Un conseil d'administration extraordinaire d'Air France-KLM est d'ors et déjà convoqué ce mercredi, qui sera un premier test de la cohésion des principaux actionnaires.

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