N°79, 27 février 2019
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Conférence de presse du ministre néerlandais des Finances Wobke
Hoekstra
(source Communiqué de presse, traduit avec Deepl) 26 février - "Afin
de préserver les intérêts publics néerlandais, l'État
néerlandais a décidé de devenir actionnaire de la holding Air France-KLM.
Ces derniers jours, des actions ont été acquises. A ce jour, l'Etat
néerlandais détient 12,68% du capital. Et l'intention du gouvernement
est de porter cette participation à un niveau équivalent à celui de
l'Etat français.
Le gouvernement a jugé ces mesures
nécessaires en raison des intérêts importants des Pays-Bas concernant
l'aéroport de Schiphol et la compagnie KLM. Jusqu'à une date
récente, ces intérêts publics étaient sauvegardés par quelques accords
concernant la gouvernance et la position de KLM au sein de la holding
Air France-KLM. Bref, la position du gouvernement était que ces accords
n'offraient pas suffisamment de garanties pour l'avenir. Les
discussions intenses avec l'entreprise et l'État français n'ont pas
permis jusqu'à présent d'améliorer les accords. De plus, nous
avons l'expérience que la prise de décision concernant la position d'Air
France et de KLM s'est récemment intensifiée au niveau de la holding.
L'influence du gouvernement néerlandais et de KLM n'était donc pas
suffisante pour protéger les intérêts publics néerlandais et faire d'Air
France-KLM un succès.
Le cabinet apprécie la collaboration entre
Air France et KLM. Et nous sommes convaincus que l'avenir de KLM repose
sur le groupe. Et que la combinaison dans son ensemble devrait devenir
plus compétitive et capable d'être plus performante. C'est dans
l'intérêt des Pays-Bas et de la France.
Récemment, le cabinet a
mandaté le ministre Van Nieuwenhuizen [Infrastructure - CFF] et moi-même
pour acheter des actions. Le Parlement a été informé confidentiellement
de cette étape plus tôt. Les deux maisons viennent d'être informées
de l'achat par lettre. Nous avons également informé nos collègues
français et Air France-KLM. Je leur ai assuré que nous voulons faire
d'Air France-KLM un succès. Et que cette étape démontre notre
engagement envers l'entreprise dans son ensemble. Cela,
Mesdames et Messieurs, garantit deux choses qui nous sont chères :
l'émergence d'un groupe aérien performant et compétitif, et la garantie
suffisante des intérêts néerlandais et français".
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Les Pays-Bas annoncent avoir pris 12,68 % d'Air France-KLM
(source Les Échos) 26 février - Coup de théâtre dans le feuilleton
des relations déjà tendues entre Français et Néerlandais au sein d'Air
France-KLM. Prenant tout le monde par surprise, le gouvernement
néerlandais a annoncé ce mardi soir, par la bouche de son ministre des
Finances, être monté à hauteur de 12,68 % au capital d'Air France-KLM.
Et La Haye n'entend pas s'arrêter là. Le gouvernement néerlandais, qui
entend peser sur l'avenir du groupe de transport aérien afin de garantir
les intérêts de KLM, souhaite porter sa participation au même niveau que
la France, soit 14,3%, a annoncé le ministre néerlandais des Finances,
Wopke Hoekstra. Les deux chambres du parlement des Pays-Bas ont été
informées confidentiellement de cette initiative, a ajouté le ministre,
qui a souligné que les discussions avec Paris sur ce sujet ont été
infructueuses. Cette décision spectaculaire survient
après plusieurs semaines de tensions entre le nouveau directeur général
d'Air France-KLM, Benjamin Smith, et le directeur général de KLM, Pieter
Elbers. Décidé à imposer sa présence au conseil de surveillance
de KLM, afin de resserrer le contrôle du groupe sur la compagnie
néerlandaise, Benjamin Smith avait fait peser la menace d'un
non-renouvellement du mandat de Pieter Elbers en avril prochain. Une
stratégie qui avait suscité une très forte mobilisation des salariés de
KLM, bien décidé à conserver leur directeur général, garant à leurs yeux
des intérêts de la compagnie face aux tentatives du siège parisien de
rogner son autonomie.
Ce bras-de-fer s'était toutefois achevé par un compromis, mardi
dernier, à la veille de la présentation des résultats annuels.
Pieter Elbers avait sauvé son poste, héritant même d'un titre de
directeur général adjoint du groupe Air France-KLM aux côtés de
son homologue d'Air France, Anne Rigail. Mais les
administrateurs de KLM avaient dû accepter en contrepartie l'entrée de
Benjamin Smith à leur conseil. Ce qui avait été interprété par une
partie du camp néerlandais comme une dangereuse concession.
De nombreuses voix s'étaient donc élevées en Hollande pour réclamer
une intervention du gouvernement néerlandais, afin de contrer
l'influence du siège parisien et de l'État français, toujours perçue
comme défavorable aux intérêts de KLM. Cette défiance, persistante
depuis la prise de contrôle de KLM par Air France en 2003, avait encore
été accentuée par l'écart grandissant entre les résultats 2018 d'Air
France et ceux de KLM. A elle seule, la compagnie néerlandaise a
généré l'an dernier 80 % du résultat d'exploitation du groupe, alors
qu'elle ne représente qu'un tiers des effectifs.
Les milieux gouvernementaux français ont été manifestement
surpris qu'un État libéral, comme prétendent l'être les Pays-Bas, puisse
mener ce type d'offensive. Et ne comprennent pas que l'on
évoque la défense des intérêts néerlandais comme s'ils étaient menacés.
Paris l'aurait appris une heure seulement avant l'annonce. « Je
prends acte de cette prise de participation du gouvernement néerlandais,
qui s'est faite sans information du conseil d'administration ni du
gouvernement français, a déclaré dans la soirée, le ministre de
l'économie, Bruno Le Maire. Je réaffirme mon soutien à la stratégie de
l'entreprise et de son management. Il est essentiel de respecter les
principes de bonne gouvernance et qu'Air France-KLM soit géré dans
l'esprit de son intérêt social sans interférence étatique nationale »,
a-t-il ajouté.
Toutefois, ce coup de main boursier des autorités néerlandaises
ne changera pas radicalement le rapport de force. Si La Haye
peut aisément porter sa participation au niveau de celle de l'État
français, ce dernier bénéficie d'un droit de vote double sur une partie
de ces actions détenues depuis plusieurs années, qui lui confère un peu
plus de 23 % des droits de vote. En y ajoutant les quelque 4 % du
capital détenus par les salariés d'Air France, le bloc de contrôle
français restera prépondérant. A moins que les nouveaux
actionnaires néerlandais ne parviennent à convaincre l'américain Delta
et China Eastern, tous deux actionnaires d'Air France-KLM à hauteur de
9 % environ depuis l'an dernier, de joindre leurs voix aux leurs.
Un conseil d'administration extraordinaire d'Air France-KLM est d'ors et
déjà convoqué ce mercredi, qui sera un premier test de la cohésion des
principaux actionnaires.
Vous pouvez me poser, par
retour, toute question relative au groupe Air France-KLM ou à
l'actionnariat salarié...
A bientôt.
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François Robardet
Administrateur
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