N°84, 6 avril 2021
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Recapitalisation d'Air
France à hauteur de 4 milliards d'euros
> Les fonds propres d'une entreprise
Précisions sur les fonds propres : (source : droit-finances_com)
Les fonds propres sont un
terme issu du langage comptable et financier qui désigne les capitaux
propres apportés par les actionnaires d'une société. Ces fonds propres
sont apportés sous forme de somme d'argent au moment de la constitution
de la société ou ultérieurement. Il peut aussi s'agir des dividendes non
redistribués et laissés à disposition de la société. Le rôle des fonds
propres est double. D'une part, ils servent à financer une partie de
l'investissement. D'autre part, ils servent de garantie aux créanciers
de la société qui acceptent de financer l'autre partie de
l'investissement.
Pour faire simple, le capital social d'une
entreprise représente les fonds apportés lors de sa création. Les fonds
propres sont initialement égaux au capital social. Puis, année après
année, on y ajoute (entre autres) les bénéfices et les pertes.
Lorsqu'une entreprise enchaine les années déficitaires, elle diminue ses
fonds propres.
Dans la situation actuelle, les compagnies
aériennes enregistrent des pertes qui viennent diminuer considérablement
leurs fonds propres.
> Pourquoi recapitaliser ?
Quand les fonds propres d'une entreprise sont inférieurs à la
moitié du capital social, cela signifie qu'elle n'a plus les
moyens de financer ses investissements ou son cycle d'exploitation.
Elle peut alors décider soit de dissoudre l'entreprise soit de
poursuivre son activité pendant deux ans (c'est le maximum
permis par la réglementation) pour lui laisser le temps de reconstituer
ses fonds propres.
Pour la deuxième solution, la société peut
effectuer une augmentation de capital, soit trouver des solutions
permettant
de dégager des profits suffisants pour atteindre le niveau de fonds
propres précédent (source journaldunet)
> Recapitalisation
d'Air France : ce que dit la Commission Européenne
Début mai 2020 (voir
ma lettre 753) un accord était trouvé entre
Paris
et Bruxelles pour le plan de sauvetage de Air France, à hauteur de 7
milliards d'euros. Il comportait un prêt subordonné
d'actionnaire consenti à l'entreprise par l'État français de 3 milliards
d'euros ainsi qu'une garantie d'État pour des prêts à hauteur de 4
milliards d'euros.
Dans un document public (presscorner/detail/fr/ip_21_1581), la Commission Européenne détaille
ce plan :
La mesure de recapitalisation d'Air France
la France a notifié à la Commission, au titre de l'encadrement
temporaire, une recapitalisation d'un montant maximal de 4 milliards
d'euros d'Air France et de sa holding. La recapitalisation par la
France, qui fait partie de la première étape du plan de recapitalisation
du groupe, prévoit:
i) la conversion du prêt d'État de 3 milliards d'euros déjà accordé
par la France (approuvé
par la Commission en mai 2020 sous le numéro 57082)
en un instrument de capital hybride; ii) une injection de capital par
l'État, par la souscription de nouvelles actions dans le cadre d'une
augmentation du capital social ouverte aux actionnaires existants et au
marché, dans la limite d'un milliard d'euros en fonction de l'ampleur de
cette opération.
KLM, l'autre filiale stratégique du groupe Air
France-KLM, ne bénéficiera pas de l'aide.
> Contreparties à l'opération de
recapitalisation
d'Air France
De nombreuses contreparties ont été imposées à Air France. Sept
d'entre elles sont présentées dans le document de la Commission
Européenne
(i) Conditions relatives à la nécessité, au caractère
approprié et à la taille de l'intervention: L'injection de
capital ne dépassera pas le minimum nécessaire pour garantir la
viabilité d'Air France et de sa holding et pour rétablir la situation de
fonds propres qui était la sienne avant la pandémie de COVID-19.
- (ii) Conditions relatives à l'entrée de l'État dans le capital des
entreprises et à la rémunération: L'aide à la
recapitalisation permettra d'éviter l'insolvabilité d'Air France et de
sa holding, qui aurait de graves conséquences sur l'emploi, la
connectivité et le commerce extérieur de la France. L'État français
recevra une rémunération appropriée pour l'investissement, et des
mécanismes supplémentaires ont été mis en place pour inciter Air France
et sa holding à racheter la prise de participation de l'État résultant
de la recapitalisation. - (iii) Conditions
relatives à la sortie de l'État du capital des entreprises concernées:
La France s'est engagée à élaborer une stratégie de sortie
crédible dans un délai de 12 mois à compter de l'octroi de l'aide, à
moins que l'intervention de l'État ne soit ramenée à un niveau inférieur
à 25 % des fonds propres d'ici là. Si la participation de l'État à la
holding n'est pas sensiblement réduite, conformément aux dispositions de
l'encadrement temporaire, à l'issue d'une période de six années après la
réception de l'aide à la recapitalisation, un plan de restructuration
d'Air France sera notifié à la Commission - (iv) Conditions relatives à la
gouvernance: Tant que la recapitalisation n'est pas
remboursée à 100 %, Air France et sa holding sont soumis à une
interdiction de dividendes, de versement de coupons non obligatoires et
de rachats d'actions. En outre, tant qu'au moins 75 % de la
recapitalisation ne sont pas remboursés (conformément aux dispositions
de l'encadrement temporaire), une limitation stricte de la rémunération
des membres de leur direction s'applique, y compris une interdiction du
versement de bonus. Ces conditions visent également à inciter Air
France, sa société holding et ses propriétaires à racheter la
participation de l'État obtenue à la suite de la recapitalisation dès
que la situation économique le permettra. - (v) Interdiction des
subventions croisées et des acquisitions: Pour faire en
sorte qu'Air France et sa holding ne bénéficient pas indûment des aides
à la recapitalisation octroyées par l'État au détriment de l'exercice
d'une concurrence équitable sur le marché unique, il leur est interdit
d'utiliser les aides pour soutenir des activités économiques de sociétés
intégrées qui se trouvaient en difficultés financières avant le 31
décembre 2019. En outre, tant qu'au moins 75 % de la recapitalisation ne
sont pas remboursés, il est en principe interdit à Air France et sa
holding d'acquérir une participation supérieure à 10 % chez des
concurrents ou d'autres acteurs du même secteur d'activité. - (vi) Engagements visant à
préserver l'exercice d'une concurrence effective: Air
France bénéficiera d'une mesure de recapitalisation supérieure à 250
millions d'EUR et détient une puissance significative sur le marché de
l'aéroport de Paris Orly, où Air France est très présente.
Structurellement, cet aéroport est très saturé, ce qui signifie que les
compagnies aériennes ne peuvent pas avoir accès aux créneaux
d'atterrissage et de décollage qu'elles demandent pour leur exploitation
à l'aéroport. Par conséquent, conformément aux exigences de
l'encadrement temporaire, des mesures supplémentaires visant à préserver
l'exercice d'une concurrence effective s'imposent. Il s'agit en
l'occurrence de la mise à disposition par Air France de 18 créneaux
horaires par jour à l'aéroport de Paris Orly à un transporteur
concurrent. Les mesures concurrentielles proposées par la France doivent
permettre l'entrée ou l'expansion pérenne d'une compagnie aérienne
concurrente d'Air France à Orly, au bénéfice des consommateurs.
De plus, ces mesures requièrent que la compagnie aérienne en question
ait recours à Orly à une base pour ses avions et équipages, dans le
respect des législations européenne et nationale du travail.
- (vii) Transparence publique et
information: Air France et sa holding devront publier des
informations sur l'utilisation des aides reçues, y compris sur la
manière dont les aides reçues contribuent aux activités de l'entreprise,
conformément aux obligations nationales et aux obligations de l'UE en
matière de transformation écologique et numérique - (viii)
Suivi: Un mandataire, qui devra être désigné par Air France
et sa holding avant le 5 mai 2021, contrôlera et assurera, selon les
instructions de la Commission, le respect des différents engagements. Le
mandataire fera rapport périodiquement à la Commission.
> Communiqué de presse d'Air France-KLM
Air France-KLM annonce un plan de mesures de renforcement du
capital avec pour objectif de renforcer son bilan, de préparer la
reprise et de repositionner le groupe sur une trajectoire financière
durable · Le Groupe Air France-KLM
annonce les mesures suivantes concernant Air France, qui ont été
approuvées par la Commission européenne dans sa décision d'autoriser une
opération de 4 milliards d'euros de l'État français pour recapitaliser
Air France et sa Holding :
. Une augmentation de capital d'un montant
maximum de 1 milliard d'euros, avec une période de souscription
prioritaire pour les actionnaires, sous réserve des conditions de marché
et de l’approbation préalable du prospectus par l'Autorité des marchés
financiers (l'"AMF") et, . Simultanément, la conversion du prêt
direct de l'État français de 3 milliards d'euros tiré en instrument
obligataire hybride perpétuel.
· L'État néerlandais poursuit ses discussions avec la Commission
européenne concernant des mesures potentielles de renforcement des fonds
propres de KLM. · D'autres mesures visant à renforcer le
capital du groupe sont actuellement à l'étude, plusieurs mesures devant
être prises avant l'Assemblée générale annuelle de 2022.
Le 5
avril, le Conseil d'administration du groupe Air France-KLM a approuvé
un plan visant à débuter la restauration des fonds propres négatifs du
groupe et à renforcer encore sa trésorerie :
Augmentation de capital avec période de souscription prioritaire pour
les actionnaires -
Le groupe a l'intention de lancer une augmentation de capital
(...) lancée sans droit préférentiel de
souscription mais avec un délai de priorité pour les actionnaires, dans
les limites de la dix-neuvième résolution approuvée par l'Assemblée
générale annuelle du 26 mai 2020, permettant aux actionnaires existants
de ne pas être dilués, en souscrivant des actions pendant le délai de
priorité à hauteur de leur participation au capital d'Air France-KLM.
L'offre sera composée d'un placement privé auprès d'investisseurs
institutionnels, d'une offre au public et d'un délai de priorité
permettant à tous les actionnaires de participer à cette opération.
- L'État français s'engage à
participer à l'augmentation de capital en maintenant sa participation
strictement inférieure à 30% du capital social et des droits de vote.
- China Eastern Airlines a
l'intention de participer tout en maintenant sa participation
strictement inférieure à 10% du capital social, dans le cadre du
renforcement de la coopération stratégique avec le Groupe. -
L'État néerlandais, qui détient 14,0% du capital social, a informé le
Groupe qu'il ne souscrira pas à cette augmentation de capital. -
Delta Airlines, qui détient 8,8% du capital social, a informé le Groupe
qu'elle ne souscrira pas à cette augmentation de capital en raison du
cadre actuel de la loi CARES en vigueur aux États-Unis. -
Cette opération permettra d'améliorer les fonds propres du Groupe à
hauteur de 1 milliard d'euros en normes comptables IFRS et French GAAP,
et d'apporter au Groupe le même montant de trésorerie au profit d'Air
France. Simultanément, la conversion intégrale du prêt de 3
milliards d'euros de l'Etat français en un instrument obligataire
hybride à durée indéterminée ("Titres Super Subordonnés") : -
Le prêt direct de 3 milliards d'euros accordé par l'État français à Air
France via Air France-KLM fin mai 2020 sera converti en Titres Super
Subordonnés du même montant nominal à Air France via Air France-KLM,
permettant au Groupe de restaurer une partie de ses fonds propres en
normes comptables IFRS. - Cette
opération améliorera les fonds propres du Groupe de 3 milliards d'euros
en normes comptables IFRS, sans impact sur la trésorerie, tout en
augmentant la flexibilité du Groupe dans son profil de remboursement
obligatoire de la dette étalé dans le temps (avec une période de Non
Call allant de 4 à 6 ans). L'État néerlandais a approuvé cet
ensemble d'actions et a indiqué qu'il poursuivait les discussions avec
la Commission européenne sur des mesures potentielles de renforcement du
capital de KLM. Couplée au redressement attendu de l'EBITDA,
cette première étape des mesures de renforcement du capital aidera
progressivement le Groupe à réduire le ratio Dette nette/EBITDA sous
3,0x d'ici 2023. Des mesures supplémentaires visant à renforcer
davantage le bilan sont actuellement à l'étude, plusieurs mesures devant
être prises avant l'assemblée générale annuelle de 2022, étant donné que
les capitaux propres du Groupe resteront négatifs après cette première
étape. Ces mesures pourraient inclure l'émission de montants
appropriés de nouveaux fonds propres ainsi que d'instruments de
quasi-fonds propres proportionnels, sous réserve des conditions de
marché. Les Titres Super-Subordonnés souscrits par l'État français et
résultant de cette première étape de recapitalisation pourraient être
utilisés pour souscrire (par voie de compensation de créances) les
futures levées de fonds propres ou de quasi-fonds propres du Groupe.
L'objectif de ces mesures supplémentaires sera de renforcer
davantage la situation des fonds propres du Groupe et de réduire son
ratio dette nette/EBITDA à environ 2,0x d'ici 2023. Pour y parvenir,
des délégations spécifiques seraient alors nécessaires et
soumises à la prochaine Assemblée Générale du Groupe, prévue le 26 mai
prochain. En outre, le prêt garanti par l'État
français (Prêt Garantie par l’État "PGE") de 4 milliards d'euros a été
prolongé avec une date d'échéance finale désormais fixée à 2023. Le prêt
garanti par l'État néerlandais de 2,4 milliards d'euros a une date
d'échéance en 2025. Ces éléments permettent de lisser le profil de
remboursement de la dette du groupe et de ses compagnies aériennes, avec
une extension progressive du profil de maturité. (...)
Fin du Flash
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du groupe Air France-KLM.
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| François Robardet
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