N°88, 14 janvier 2022
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Éditorial
L'info du jour
>
Coup de tonnerre chez Air France-KLM : Pieter Elbers lâche les commandes de KLM !
(source La Tribune) 13janvier - C'est l'une des plus grosses annonces
de l'histoire d'Air France-KLM. Un séisme qui touche l'une des figures
les plus emblématiques de KLM, la puissante filiale néerlandaise du
groupe. Une personnalité mondialement reconnue dans le transport aérien
pour ses performances de haut vol, mais qui symbolise aussi les tensions
qui pourrissent, depuis plusieurs années, les relations entre KLM d'un
côté, et sa maison-mère Air France-KLM et Air France de l'autre. (...)
Pieter Elbers, 51 ans, président du directoire de la compagnie
néerlandaise depuis 2014 va quitter l'entreprise. Son troisième
mandat ne sera pas reconduit et il quittera le transporteur à l'issue de
son mandat actuel qui court jusqu'en 2023. (...) Le départ de Pieter Elbers pourrait
même être anticipé si son successeur était nommé avant cette échéance,
fait valoir un proche du dossier. Officiellement, le processus de
succession commence. (...) Car si l'annonce fait l'effet d'une
bombe aujourd'hui, elle est néanmoins préparée en coulisses depuis de
longs mois. Menées depuis le printemps dernier, des négociations
tumultueuses entre les différentes parties concernées (la direction du
groupe, le comité des nominations du conseil, l'État néerlandais et
Pieter Elbers, qui s'est montré depuis le début ouvert à un départ)
n'ont eu de cesse de repousser l'annonce de la décision, d'abord
attendue en juillet dernier, avant d'être décalée à la fin de l'année
dernière, puis au début de cette année. Il est clair que
ce
départ trouve son origine dans les relations tendues qu'entretiennent
Pieter Elbers et Ben Smith, le directeur général canadien d'Air
France-KLM, depuis la nomination de ce dernier à la tête du groupe en
août 2018. (...) Dès le début, le courant n'est pas passé entre
les deux hommes. Autant pour des questions d'égo que pour des
divergences stratégiques sur le fonctionnement du groupe, entre une
vision d'intégration plus poussée prônée par le Canadien, et celle d'une
autonomie de KLM défendue par le Néerlandais. En effet,
reconnu
sur la scène internationale par ses pairs pour la transformation réussie
de KLM, Pieter Elbers (qui avait refusé de prendre les rênes d'Air
France-KLM avant que le poste ne soit proposé à Ben Smith) a eu du mal à
accepter non seulement l'autorité du Canadien, numéro 2 méconnu d'une
compagnie d'une taille plus petite que KLM (Air Canada), mais aussi ses
velléités de jouer pleinement ses fonctions de big boss d'Air
France-KLM. Une vision qui ne pouvait que s'opposer à celle de Pieter
Elbers, un défenseur farouche de l'autonomie de la compagnie
néerlandaise qui faisait en sorte que KLM reste une forteresse
imprenable pour Air France-KLM. Symbolisée par le refus de faire
siéger le patron d'Air France-KLM au conseil de KLM, cette attitude
traduisait également la méfiance portée par KLM à l'égard de la
maison-mère, une holding de droit français souvent accusée par le camp
néerlandais de protéger les intérêts tricolores. Cette volonté
d'autonomie traduisait également la crainte d'être corps et poings liés
à la compagnie française. Les difficultés financières chroniques d'Air
France depuis 2008 et les multiples grèves qui ont touché la compagnie
française entre 2014 et 2018 (elles ont coûté près d'un milliard
d'euros), avaient renforcé la conviction bien ancrée au sein de la
compagnie batave de prendre ses distances avec Air France.
Cette
guerre des chefs a atteint son paroxysme début 2019 quand elle déboucha
sur un psychodrame au moment du renouvellement du deuxième mandat de
Pieter Elbers à la tête de KLM. Les menaces d'une non-reconduction du
dirigeant batave ont mis le feu aux poudres aux Pays-Bas. La
riposte a été violente. Salariés de KLM, hommes politiques, la presse et
une partie de l'opinion se sont rangés comme un seul homme derrière le
soldat Elbers. Surtout, elle poussa l'État néerlandais à lancer dans le
plus grand secret un incroyable raid boursier pour rafler 14% du capital
d'Air France-KLM, un niveau équivalent à celui de l'État français.
Objectif de La Haye : peser autant sur la stratégie du groupe que l'État
français. Pour autant, cette guerre éclair s'est terminée comme un coup
d'épée dans l'eau : elle n'empêcha pas Ben Smith de faire son entrée au
conseil de surveillance de KLM. Si la crise du Covid a poussé
chaque État à protéger sa compagnie, les tensions ne se sont pas
dissipées pour autant. Las de cette situation, Pieter Elbers s'est
montré ouvert à un départ l'an dernier. (...) Le départ de Pieter
Elbers est-il une bonne chose pour Air France-KLM ? Entre ceux qui
estiment qu'il faut garder les meilleurs éléments à tout prix et ceux
qui rappellent au contraire qu'il faut se débarrasser de tout
collaborateur qui nuit au collectif, quelle que soit sa valeur, les avis
seront forcément partagés. Le groupe va en effet perdre une compétence
énorme, un leader reconnu et apprécié chez KLM et aux Pays-Bas.
Nommé en 2014 à la tête de KLM, où il a fait toute sa carrière, Pieter
Elbers a magnifiquement réussi la transformation de la compagnie
néerlandaise. Déjà très rentable, KLM l'est devenue davantage sous sa
coupe alors que l'environnement concurrentiel s'est durci avec la montée
en puissance des compagnies du Golfe et des low-cost. Mais,
malgré cet excellent bilan, son départ sera forcément perçu par un grand
nombre de personnes comme une bonne chose pour l'avenir d'Air France-KLM
puisqu'il peut lever le principal obstacle à leurs yeux à une
intégration plus poussée entre Air France et KLM et permettre de générer
des synergies et d'être plus enfin plus efficace. La tâche ne sera pas
simple. Car les positions de Pieter Elbers sont largement partagées au
sein de KLM.
>
le patron de KLM débarqué par Ben Smith
(source Libération) 13janvier - De manière feutrée mais implacable,
l’affrontement durait depuis des mois. A la tête d’Air France-KLM,
troisième compagnie aérienne européenne (75.000 salariés, 11,1 milliards
d’euros de chiffre d’affaires en 2020 et 554 appareils), Benjamin Smith
était en désaccord avec Pieter Elbers, le dirigeant de la compagnie
nationale néerlandaise KLM, qui a fusionné avec Air France en 2004.
(...) Selon les informations de Libération, le
holding qui chapeaute les deux compagnies devrait annoncer que
Pieter Elbers ne sera pas renouvelé pour un troisième mandat à la tête
de KLM et qu’un successeur est déjà recherché.
Dans le langage
diplomatique des affaires, ce type de formule signifie que le dirigeant
prend la porte, pas vraiment de son plein gré, et que vont débuter
maintenant les discussions sur ses indemnités de départ. Ce limogeage
est l’aboutissement d’un conflit qui couvait depuis plus de deux ans.
D’un côté, le patron du groupe, le Canadien Benjamin Smith, nommé à
l’été 2018 pour redresser Air France en petite forme face à KLM. De
l’autre Pieter Elbers, qui a toujours regardé de haut cette grande sœur
française plus puissante en chiffre d’affaires et en nombre d’avions,
mais aux performances financières nettement plus modestes. De fait, le
boss de KLM a toujours préféré jouer en solo plutôt que chercher des
coopérations avec Air France. Il était d’ailleurs soutenu en cela par le
gouvernement néerlandais, soucieux de préserver l’identité de KLM,
première entreprise privée du pays, face aux ambitions jugées
impérialistes d’Air France. Entre les deux hommes, le courant n’est
jamais passé et les divergences se sont rapidement installées sur tous
les sujets clés. En 2019, une
première tentative de mise à l’écart de Pieter Elbers avait été menée
par Benjamin Smith. Elle avait échoué car ce dernier n’avait pas réussi
à se faire coopter au conseil d’administration de KLM, décisionnaire sur
ce sujet. Hasard ou coïncidence ? Quelques semaines plus tard, et sans
prévenir qui que ce soit, le gouvernement néerlandais achetait 14 % du
capital d’Air France-KLM sur les marchés financiers de manière à être au
même niveau que l’État français. A l’époque, le gouvernement français
avait modérément apprécié ce qui s’apparentait à une réponse musclée à
la tentative de destitution d’Elbers. Cette fois-ci, la donne a changé.
Benjamin Smith a réussi à intégrer le conseil de surveillance de KLM et
a pu convaincre un certain nombre d’administrateurs de le suivre sur ce
changement. D’autant que la crise sanitaire est passée par là.
Elle a sérieusement affecté le transport aérien. Air France-KLM a
bénéficié d’un prêt garanti par l’État de 4 milliards d’euros et d’une
aide directe de 3 milliards. L’entreprise s’apprête à lancer une
augmentation de capital de 1 milliard d’euros afin de faire face à une
activité qui représente 75 % de celle d’avant la pandémie. Contactée par
Libération, la direction d’Air France n’a pas souhaité commenter et a
simplement indiqué qu’un communiqué serait diffusé après la fermeture de
la Bourse de Paris.
Spécial Élection Administrateur 2022
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Élection du représentant des salariés et anciens salariés actionnaires PS/PNC d'Air France-KLM
Le scrutin pour désigner les deux prochains
représentants des salariés et anciens salariés actionnaires
d'Air France-KLM, un pour les pilotes et un pour les
personnels sol et PNC, démarre ce vendredi 14 janvier.
Qui peut voter ? Les salariés (et anciens salariés)
actionnaires qui détiennent :
- en direct des actions Air
France KLM issues des opérations ORS ou ESA, gérées au
nominatif par la Société Générale, - ou des parts dans un ou
plusieurs Fonds Communs de Placement spécifiques au groupe Air France
(Concorde, Majoractions, Aeropelican).
Chacun votera
dans le collège auquel il appartient (Pilote ou PS/PNC).
Si vous êtes
concerné, vous avez dû recevoir le matériel de vote à
domicile
(par mail ou par courrier postal). Il contient votre identifiant, votre code personnel et une
notice d’utilisation du site internet de vote. Gardez-le précieusement
jusqu'à la fin de l'éventuel second tour (jusqu'au 15 février).
Vous pourrez voter par Internet
du
vendredi 14 janvier 2022 à 9h00 au vendredi 28 janvier 2022 à 14h00.
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Une exigence à votre service
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