Air France-KLM dépasse les attentes

photo François Robardet, ex-Représentant des salariés, Air France-KLM I Lettre de François Robardet


 

L'aérien en France, en Europe, dans le Monde

N°1027, 4 août 2025
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La lettre hebdomadaire

Sommaire :

Air France-KLM dépasse les attentes mais se détourne d’Air Europa
KLM reste le petit frère aux mauvais résultats au sein d'Air France-KLM
Lufthansa : Bénéfice supérieur aux prévisions au T2, perspectives annuelles confirmées
IAG : Le bénéfice dépasse les attentes au T2 avec la demande transatlantique

Lufthansa en "difficiles" discussions sur une participation dans Air Europa
Ryanair, furieux contre les taxes françaises, va déserter Bergerac, Brive et Strasbourg

Boeing une nouvelle fois contraint de reporter les certifications des 737 MAX 7 et MAX 10
L’aviation aura besoin de près de 2,4 millions de pilotes, PNC et mécaniciens sur 20 ans

Droits de douane : ces secteurs qui rient, ceux qui pleurent et les autres qui attendent

L'action AIR FRANCE -KLM chute de 3,93%

 


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Air France-KLM dépasse les attentes mais se détourne d’Air Europa

(source Journal de l'Aviation) 31 juillet 2025

Mon commentaire : De trimestre en trimestre, la tendance se confirme. Les résultats du groupe Air France-KLM s'améliore dans toutes les activités, hormis pour KLM.

La forte augmentation des redevances aéroportuaires et du contrôle de trafic aérien à Schiphol (+41%) explique en partie les mauvais résultats de KLM (lire l'article suivant pour des explications détaillées).

A noter que Flying Blue enregistre une solide croissance et une marge robuste au deuxième trimestre (26,5%), fruit des accords passés ses dernières années. Ainsi, en 2023, Air France-KLM a externalisé la gestion de Flying Blue en créant une nouvelle filiale dédiée, soutenue par un investissement de 1,5 milliard d'euros du fonds Apollo Global Management.


Lire l'article :

Malgré un environnement incertain et la succession de perturbations, Air France-KLM a réussi à publier de bons résultats pour le deuxième trimestre. Le groupe a enregistré un chiffre d’affaires de 8,44 milliards d’euros, en hausse de 6,2 %, et a amélioré son résultat d’exploitation de 43,5 % (à 736 millions d’euros) et quadruplé son résultat net (à 649 millions d’euros) sur la période. Il confirme donc ses objectifs annuels.
 
Le groupe a profité d’une bonne tenue des yields, y compris sur l’Amérique du Nord malgré les incertitudes, et de la baisse du prix du carburant par rapport à l’année dernière. Il souligne également que toutes les activités ont contribué à la hausse du chiffre d’affaires.
 
Transavia a elle aussi réussi à augmenter son chiffre d’affaires de 12,2 % mais son résultat d’exploitation s’est rétracté sous le coup d’une augmentation de la concurrence aux Pays-Bas et de l’augmentation des tarifs de Schiphol, qui s’ajoute à celle de la taxe sur les billets. En France, la performance a été affectée par une grève.
 
L’activité maintenance se maintient dans sa tendance à la croissance, avec une hausse du chiffre d’affaires de 14,6 %, portée par le dynamisme des contrats externes et la forte reprise sur le segment moteur.
 
A l’occasion de la présentation de ces résultats, Benjamin Smith, le directeur général d’Air France-KLM, a par ailleurs confirmé que le groupe s’était retiré du processus de reprise de la compagnie espagnole Air Europa.

 


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KLM reste le petit frère aux mauvais résultats au sein d'Air France-KLM

(source De Volkskrant, traduit avec DeepL) 31 juillet 2025

Mon commentaire : KLM face à une double pression

La compagnie aérienne KLM se heurte actuellement à deux types de difficultés.

Sur le plan interne, la hausse des coûts est plus marquée qu’en France, en grande partie en raison d’une inflation plus élevée aux Pays-Bas et des tensions sur le marché du travail, notamment pour le recrutement de pilotes et de mécaniciens.

Sur le plan externe, la compagnie subit une envolée des taxes et redevances aéroportuaires, parmi les plus fortes en Europe. Ces hausses touchent principalement les passagers en correspondance, poussant ces derniers à se détourner progressivement de l’aéroport d’Amsterdam-Schiphol au profit d’autres plateformes européennes.

Ce contexte fait peser un risque stratégique majeur. La réponse du groupe Air France-KLM est donc très attendue.

  • Le groupe doit-il parier sur un assouplissement de la position des autorités néerlandaises, au risque de voir la concurrence gagner du terrain ?

  • Faut-il au contraire anticiper et rediriger une partie du trafic vers le hub de Paris-Charles de Gaulle ?

  • Ou envisager de miser davantage sur l’aéroport de Copenhague, où opère la compagnie scandinave SAS, en voie d’intégration au sein du groupe ?

Des choix cruciaux se profilent pour la PDG de KLM, Marjan Rintel, et le Directeur Général d’Air France-KLM, Ben Smith, alors que l’avenir des hubs du groupe est en jeu.


Lire l'article :

Les employés de KLM n'ont jamais eu à se sentir inférieurs depuis la fusion de leur entreprise avec Air France en 2004. Ce qui était appelé une fusion sur le papier était en réalité une acquisition, et KLM était clairement la partie subordonnée. Les Français étaient dominants, Air France avait plus d'employés et une flotte plus importante.

Si, au cours des années qui ont suivi, un équilibre des pouvoirs s'est tout de même installé, c'est simplement parce que les Néerlandais ont obtenu de meilleurs résultats. Mais cette dynamique est en train de changer au sein du groupe aérien franco-néerlandais. C'est ce que soulignent les résultats semestriels présentés jeudi par la société mère Air France-KLM.
(...) 
KLM déficitaire
Air France, la société sœur française de KLM, a réalisé un bénéfice d'exploitation de 308 millions d'euros au cours du dernier semestre. KLM, en revanche, a enregistré une perte de 2 millions d'euros. Au cours de cette période, elle a réalisé un chiffre d'affaires de 6,3 milliards d'euros et transporté 21,2 millions de passagers. Le reste du résultat est à mettre au crédit d'autres divisions d'Air France-KLM, telles que la division maintenance.

KLM est confrontée à « des vents contraires importants », selon son PDG Marjan Rintel. L'entreprise dépense trop d'argent en salaires. De plus, elle est confrontée à des problèmes avec sa flotte, ce qui a réduit le nombre d'appareils Boeing 787 dont dispose KLM. Depuis avril, elle doit également payer 41 % de plus pour les services de Schiphol.
(...)
 
La compagnie aurait en fait enregistré des chiffres très négatifs si elle n'avait pas eu la chance de bénéficier de la baisse du prix du kérosène. Cela lui a permis de dépenser 156 millions d'euros de moins que prévu.
 
Se serrer la ceinture
Depuis l'année dernière, KLM s'efforce de se serrer la ceinture. Elle souhaite économiser 450 millions d'euros cette année, dont 188 millions ont déjà été réalisés à ce jour. Il sera difficile de réaliser davantage d'économies : KLM est en conflit depuis des mois avec les syndicats au sujet de la convention collective, ceux-ci réclamant une augmentation salariale. Ils prévoient déjà des grèves pour septembre. La compagnie demande aux syndicats de faire preuve de « réalisme ».
 
Depuis 2018, les performances de l'entreprise se détériorent légèrement chaque année. Le point de basculement a été atteint en 2023 : à partir de cette année-là, KLM affiche une marge bénéficiaire opérationnelle inférieure à celle des Français. Cela menace l'autonomie du conseil d'administration de KLM. Moins l'entreprise est indépendante, plus Paris peut s'immiscer dans sa gestion.
(...) 
Selon Ben Smith, PDG de la société mère Air France-KLM, le fait que les gouvernements rendent les vols plus chers n'aide pas. Le gouvernement français a augmenté sa taxe sur les billets d'avion depuis mars, dans le but de générer plus de 800 millions d'euros de recettes supplémentaires. Le gouvernement néerlandais souhaite également modifier la taxe sur les billets d'avion à partir de 2027, afin que les vols long-courriers soient plus lourdement taxés. Ceux-ci sont en effet beaucoup plus polluants que les vols court-courriers. Cette mesure devrait rapporter 257 millions d'euros supplémentaires par an au Trésor public.blic.
 
C'est une « mauvaise politique », estime M. Smith. Il craint un effet d'aubaine et s'attend à ce que les voyageurs se tournent vers la Belgique ou l'Allemagne. Selon lui, l'augmentation de la taxe aérienne néerlandaise n'est donc qu'une victoire pour les aéroports situés de l'autre côté de la frontière. « Cela n'a aucune influence sur l'empreinte écologique mondiale. »
 
Une étude réalisée par CE Delft pour le compte du ministère des Finances et publiée le mois dernier brosse un tableau différent. Les scientifiques s'attendent à ce que les voyageurs ne se tournent que « très peu » vers d'autres destinations. De plus, une taxe aérienne adaptée est bel et bien bonne pour le climat, car davantage de voyageurs opteront pour des vols courts.
 
Mais M. Smith voit les choses différemment. Lors de la conférence de presse, il a souligné qu'il ne comprenait pas que les Pays-Bas mènent une politique préjudiciable à son secteur aérien. Le gouvernement a ainsi décidé que Schiphol réduirait son nombre de vols de 500.000 à 478.000 au maximum par an à la fin de cette année. « Je travaille dans ce secteur depuis 35 ans, et jusqu'en 2019, Schiphol faisait l'envie du monde entier. Puis, pendant la crise du coronavirus, il a fait un virage à 180 degrés. C'est une victoire pour toutes les compagnies aériennes en dehors des Pays-Bas. C'est incompréhensible. »
 
La société a récemment pris une participation plus importante dans la compagnie aérienne scandinave SAS. Le projet consiste à faire de Copenhague une troisième plaque tournante, un « hub » où les passagers du monde entier se rendront pour prendre leur correspondance. Et puis Smith fait ce qu'il a souvent fait : il laisse entendre que les Pays-Bas pourraient perdre leur aéroport de correspondance. « Nous construisons actuellement un hub à Copenhague. Vous comprenez ce qui pourrait être menacé. »

 


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Lufthansa : Bénéfice supérieur aux prévisions au T2, perspectives annuelles confirmées

(source Reuters) 31 juillet 2025

Mon commentaire : A l'instar d'Air France-KLM, Lufthansa a annoncé de bons résultats pour le deuxième trimestre.


Lire l'article :

Lufthansa a publié jeudi des résultats meilleurs que prévu pour le deuxième trimestre, grâce aux prix du pétrole plus faibles et aux effets de change, et a confirmé ses prévisions pour l'ensemble de l'année.
 
La compagnie aérienne allemande a fait état d'un bénéfice d'exploitation de 871 millions d'euros, alors que les analystes tablaient sur 805 millions d'euros, selon un consensus fourni par le groupe.
 
Ce chiffre est en hausse de 27% par rapport aux 686 millions d'euros enregistrés au cours du même trimestre de l'année dernière.
 
Le groupe a déclaré que la progression de son bénéfice est principalement due à l'extension de son programme de vols dans son activité de transport de passagers, aux effets positifs de son investissement dans la compagnie italienne ITA Airways et au doublement du résultat opérationnel de sa division logistique.
 
Lufthansa a également signalé que la demande aux États-Unis restait forte malgré la faiblesse du dollar américain.
(...) 
Plusieurs groupes américains, dont Delta, ont revu leurs prévisions à la baisse ce printemps en raison de la baisse de la demande de voyages après l'annonce par le président américain Donald Trump de l'imposition de droits de douane aux principaux partenaires commerciaux de Washington, ce qui a miné la confiance des entreprises et des consommateurs.
 
Les compagnies aériennes européennes sont toutefois restées assez optimistes jusqu'à présent.
(...)

 


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IAG : Le bénéfice dépasse les attentes au T2 avec la demande transatlantique

(source Reuters) 1er août 2025

Mon commentaire : À son tour, le groupe IAG affiche de solides résultats au deuxième trimestre.

Dans l’ensemble, les grands groupes aériens européens surperforment leurs concurrents américains, ces derniers étant freinés par un marché domestique peu dynamique.


Lire l'article :

IAG, propriétaire de British Airways, a publié vendredi des résultats supérieurs aux attentes pour le deuxième trimestre, porté par une forte demande pour ses liaisons transatlantiques, malgré les craintes des retombées de la guerre douanière menée par le président américain Donald Trump.
 
Les compagnies aériennes européennes ont globalement réussi à éviter les turbulences liées aux droits de douane, Air France-KLM et Lufthansa ayant annoncé de bons deuxièmes trimestres et confirmé leurs prévisions annuelles en début de semaine.
 
IAG a déclaré un bénéfice d'exploitation de 1,68 milliard d'euros pour le trimestre, au-dessus des attentes des analystes qui tablaient sur 1,4 milliard d'euros selon les données LSEG, et en hausse de 35% sur un an.
 
"Nous continuons à bénéficier de la tendance d'un changement structurel des dépenses de consommation en faveur des voyages. Nous restons concentrés sur nos marques leaders sur le marché et sur nos principales zones géographiques, où nous continuons à enregistrer de solides performances", a déclaré le directeur général, Luis Gallego, dans un communiqué.
(...)

 


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Lufthansa en "difficiles" discussions sur une participation dans Air Europa

(source Reuters) 31 juillet 2025

Mon commentaire : Les exigences de la famille Hidalgo, à la tête d’Air Europa, sont jugées excessives par la majorité des acheteurs potentiels.

Pour résumer, avant la crise du Covid-19, la compagnie espagnole était valorisée à un milliard d’euros.

Comme ses concurrentes, Air Europa a été durement touchée par la pandémie et a bénéficié d’aides publiques remboursables à hauteur de 475 millions d’euros. Sa valorisation réelle s’en trouve mécaniquement réduite, avoisinant désormais 525 millions d’euros.

Malgré cela, ses dirigeants continuent de revendiquer une valeur d’un milliard d’euros.

Après le retrait d’IAG, puis celui d’Air France-KLM, il semble peu probable que Lufthansa accepte de se plier à ces conditions.

Ce blocage pourrait rouvrir la porte à d’autres candidats.


Lire l'article :

Lufthansa est en pourparlers avec la compagnie aérienne espagnole Air Europa en vue de l'acquisition d'une participation.
 
Les négociations à ce sujet sont laborieuses
, a déclaré jeudi le PDG de Lufthansa, Carsten Spohr, confirmant ainsi pour la première fois officiellement l'existence de discussions sur une possible entrée au capital. "Je peux confirmer qu'il est très difficile de les mener à bien."

Auparavant, le concurrent de Lufthansa, Air France-KLM, avait annoncé s'être retiré des négociations avec l'actionnaire majoritaire d'Air Europa, Globalia.
 
Spohr a également réaffirmé l'intérêt de Lufthansa pour la compagnie aérienne portugaise TAP. Le gouvernement portugais a récemment relancé un processus de privatisation de la compagnie nationale.

 


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Ryanair, furieux contre les taxes françaises, va déserter Bergerac, Brive et Strasbourg

(source Les Échos) 30 juillet 2025

Mon commentaire : De qui se moque Ryanair ?

La stratégie de la compagnie à très bas coûts a toujours été d'exiger des exonérations de taxes pour desservir les petits aéroports. Le directeur commercial le reconnait : "Il cite l'exemple de trois régions italiennes, les Abruzzes, la Calabre et le Frioul-Vénétie, qui viennent de supprimer leurs taxes et où Ryanair a créé de nouvelles lignes"

Dans le communiqué de presse de la compagnie aérienne irlandaise, il est indiqué que "la surtaxe décidée dans le budget 2025 représente 25 euros par passager".

C'est faux et excessif. La taxe de solidarité sur les billets d'avion (TSBA) en vigueur en France est passée à 7,4 euros contre 2,63 euros auparavant pour les vols intérieurs ou vers l'Europe.

La position de la ministre française du Tourisme Nathalie Delattre est sans détour :

Elle a accusé Ryanair de faire preuve d'opportunisme. « Ryanair a un plan de suppression de vols depuis un moment », a-t-elle déclaré tout en se déclarant défavorable à toute nouvelle hausse des taxes sur le transport aérien.

Concernant Bergerac, les représentants d’EGC Aéro, qui gère l’aéroport via une délégation de service public, estiment dans un communiqué que la décision de Ryanair a une “incidence limitée”.

« Caractérisée par une activité fortement saisonnalisée, seule la ligne Bergerac-Londres Stansted sera affectée, estimée à une perte de 18.000 passagers (7 % du trafic annuel). Une partie était anticipée en raison de la mise en œuvre de travaux de remplacement du balisage de piste déjà planifiés, nécessitant une fermeture de la plateforme de six à huit semaines au cours du premier trimestre 2026. »


Lire l'article :

Ryanair, la première compagnie aérienne d'Europe avec plus de 200 millions de passagers transportés, met ses menaces à exécution. La compagnie, qui avait vivement protesté contre la décision du gouvernement français d'augmenter de 180 % la taxe aérienne, une mesure entrée en vigueur en mars, va supprimer cet hiver 13 % de sa capacité en France.
 
Implantée dans 25 villes en France, dont 22 aéroports régionaux de villes moyennes, la compagnie supprime même cet hiver ses vols au départ de Bergerac, de Brive et de Strasbourg. Sur le reste des lignes, elle va baisser ses fréquences d'environ 33 % et de 10 % sur ses trois grands hubs : Paris-Beauvais, Toulouse et Marseille.
 
Le transporteur low-cost, qui est en plein développement et compte passer à 300 millions de passagers transportés en 2034, évoque un total de suppression de 750.000 sièges, avec l'annulation de 25 lignes et l'arrêt de ses opérations aux aéroports de Bergerac, Brive et Strasbourg. « Cette décision intervient après de nombreuses mises en garde des compagnies aériennes et des aéroports français, selon lesquelles cette nouvelle taxe rendrait de nombreuses liaisons vers la France non rentables, en particulier dans les aéroports régionaux et pendant la saison hivernale », explique la compagnie.
(...) 
Selon le directeur commercial de Ryanair, Jason McGuinness, la surtaxe décidée dans le budget 2025 représente 25 euros par passager et rend impossibles certains vols d'hiver, saison déjà peu rentable. Le prix du ticket moyen chez Ryanair atteint 45 euros. Il ajoute qu'il est désormais moins cher pour Ryanair de voler depuis Milan ou Madrid que de Bergerac en Dordogne. Peu importe la présence à l'année d'une population britannique bien installée, qui compte sur la compagnie pour ses allers et retour entre la France et l'Angleterre.
 
Et d'expliquer que dans un contexte de reprise forte de la croissance aérienne et de livraisons contraintes de nouveaux avions, la France va laisser passer de multiples occasions de développement, alors que de nombreuses régions européennes font le mouvement inverse, en diminuant, voire en supprimant leurs taxes aériennes, afin d'attirer plus de touristes mais aussi d'aider la population à vivre dans des régions éloignées des centres urbains.
 
Il cite l'exemple de trois régions italiennes, les Abruzzes, la Calabre et le Frioul-Vénétie, qui viennent de supprimer leurs taxes et où Ryanair a créé de nouvelles lignes. Même la Suède, pays d'où est partie la campagne « flygskam » (la honte de prendre l'avion) vient de supprimer ses taxes aériennes, insiste Jason McGuinness, face à la stagnation du trafic et pour stimuler le tourisme, l'emploi et l'économie.
(...)
La compagnie Ryanair est coutumière des coups de pression, mais cette fois-ci, elle est soutenue par la profession, qui réclame au minimum un moratoire fiscal. Air France-KLM a par exemple averti que la taxe allait lui coûter cette année entre 90 et 170 millions d'euros, une partie du surcoût ne pouvant être transférée aux clients.
 
Lors du Salon du Bourget, le 20 juin dernier, le président Emmanuel Macron avait souhaité que le gouvernement redonne « compétitivité et lisibilité au transport aérien ». Un souhait interprété au minimum comme une promesse de pause fiscale pour le secteur aérien, qui a dû encaisser pour 1,3 milliard d'euros de prélèvements supplémentaires pour le budget 2025 sur un montant total de taxes sur le transport aérien en franc estimé à 4 milliards d'euros. Mais pour le budget 2026, rien n'est encore clair.
 
L'Union des aéroports de France (UAF) a envoyé à la suite de l'annonce de Ryanair une nouvelle demande de réduction de la fiscalité sur le transport aérien. « Il en va de la pérennité de nos aéroports régionaux, de la cohésion territoriale, et de l'attractivité touristique de la France », déclare l'UAF, qui ironise sur le réalisme du plan en faveur du tourisme tout juste lancé par François Bayrou. L'UAF rappelle que les compagnies low-cost représentent plus de 50 % du trafic passagers dans les aéroports français, jouant ainsi un rôle clé dans la desserte des régions et que 40% des revenus du tourisme arrivent par avion.

 


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Boeing une nouvelle fois contraint de reporter les certifications des 737 MAX 7 et MAX 10

(source Journal de l'Aviation) 30 juillet 2025

Mon commentaire : Heureusement pour Boeing, ses concurrents — Airbus, et dans une moindre mesure le chinois Comac — ne disposent pas des ressources nécessaires pour lui ravir des parts de marché.

Cela explique sans doute pourquoi l'avionneur américain ne semble pas envisager sérieusement le développement d’un successeur à son appareil court-courrier.


Lire l'article :

Les clients des deux nouvelles versions de la famille de monocouloirs 737 MAX de Boeing devront encore attendre. Kelly Ortberg, le PDG de l’avionneur américain, a officiellement confirmé que les certifications des 737 MAX 7 et 737 MAX 10 étaient finalement reportées à l’année prochaine.
 
Les deux appareils, respectivement les moins et plus capacitaires de la famille de monocouloirs de Boeing, devaient être certifiés par la Federal Aviation Administration (FAA) avant la fin de l’année selon les précédentes déclarations de l’avionneur.
 
Le nouveau report a été révélé par Kelly Ortberg le 29 juillet lors d’un entretien accordé à CNBC, en marge de la présentation des résultats financiers de Boeing pour le deuxième trimestre.
 
Le report de la certification des deux appareils est principalement lié à la refonte du système d’antigivrage des moteurs (EAI), une modification réglementaire qui s’avère « un peu plus délicate » que prévue. Les actuels 737-8 et 737-9 continuent pour leur part à opérer avec un système d’antigivrage moteurs qui présente un risque potentiel dans certaines conditions et qui sont donc soumis à des restrictions opérationnelles à titre provisoire, notamment en termes de durée de fonctionnement.
 
Les principales compagnies aériennes clientes de deux nouvelles versions du 737 MAX vont donc devoir prendre encore une fois leur mal en patience. La compagnie low-cost américaine Southwest Airlines, compagnie de lancement du 737-7 (et de très loin son principal client, avec 305 exemplaires fermes attendus) anticipe désormais une certification à la fin du premier trimestre ou au début du deuxième trimestre 2026 et ne prévoit pas une mise en service des appareils avant la fin de l’année prochaine au plus tôt.
 
Pour le 737-10, les compagnies United et Alaska Airlines table désormais sur des premières livraisons entre la fin 2026 et le début 2027. Ryanair n’attend pour sa part ses 15 premiers exemplaires qu’à partir du printemps 2027.
 
À titre d’indication, les 737-7 et 737-10 ont été commandés respectivement à près de 350 et 880 exemplaires fermes (en comptabilisant les annulations et transformations de commandes), à comparer aux quelque 4860 appareils de la famille 737 MAX qui restent à livrer selon le carnet de commandes de Boeing (au 30 juin).

 


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L’aviation aura besoin de près de 2,4 millions de pilotes, PNC et mécaniciens sur 20 ans

(source Journal de l'Aviation) 25 juillet 2025

Mon commentaire : Les prévisions d'effectifs pour 2044 présentées ici soulèvent plusieurs incohérences.

Prenons l'exemple des techniciens MRO : Boeing estime leur nombre à 185.000 en 2024, et à 320.000 en 2044. Or, les besoins en recrutement sur cette période sont évalués à 710.000 mécaniciens, soit plus du double de l'effectif prévu pour 2044.

Cela reviendrait à supposer qu’un mécanicien reste en poste moins de 10 ans en moyenne, une durée de carrière étonnamment courte pour ce type de métier. 

Cela étant dit, ces chiffres confirment une tendance déjà observable : les difficultés croissantes de recrutement dans la maintenance aéronautique risquent d’affecter rapidement la disponibilité des appareils, et pourraient remettre en question la croissance projetée du trafic aérien. 


Lire l'article :

Boeing a mis à jour ses prévisions concernant les besoins du secteur aéronautique en recrutement de pilotes, PNC et mécaniciens sur les vingt prochaines années. Selon l’avionneur, l’industrie devra recruter et former 2,37 millions de personnes pour soutenir sa croissance sur la période. Ceux-ci se répartissent entre 660.000 pilotes, 710.000 techniciens MRO et un million de membres du personnel navigant commercial.
 
En ce qui concerne les pilotes, Boeing souligne que si certaines régions sont en tension pour le recrutement de pilotes, la situation est généralement plutôt équilibrée au niveau mondial. Il considère également que des aspirants débutant aujourd’hui leur formation seront bien positionnés pour saisir de nouvelles opportunités lorsqu’ils seront qualifiés. D’ici 2044, le nombre de pilotes devrait quasiment doubler (+ 94 %) par rapport à aujourd’hui, pour atteindre 610.000 pilotes.
 
Le secteur de la maintenance aura également besoin de recruter afin d’augmenter les effectifs de 73 % d’ici 2044 (atteignant 320.000 mécaniciens). Cependant, le domaine est moins attractif et a tendance à perdre ses collaborateurs expérimentés (départ à la retraite, attrition naturelle). Des efforts particuliers sont donc nécessaires pour attirer les nouveaux talents et pour transférer les compétences.
 
Enfin, les carrières de PNC restent très attractives, ce qui devrait permettre de répondre plus facilement à une demande en très forte croissance, emmenée par les régulations, l’attrition, le remplacement des départs et la volonté de différenciation des compagnies aériennes. Les effectifs mondiaux d’hôtesses et stewards sont ainsi appelés à doubler sur vingt ans, atteignant 665.000 personnes.

 


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Droits de douane : ces secteurs qui rient, ceux qui pleurent et les autres qui attendent

(source Les Échos) 28 juillet 2025

Mon commentaire : J'ai déjà eu à plusieurs reprises l'occasion de mettre en évidence combien Airbus, Boeing et Comac dépendent de fournisseurs communs, que ce soit pour les moteurs ou les équipements (lire ma lettre n°1015).

La taxation par les États-Unis des importations de ces pièces aurait davantage pénalisée Boeing que la taxation des Airbus importés par les compagnies aériennes étasuniennes.


Lire l'article :

Un soulagement pour certaines filières et beaucoup d'incertitudes pour d'autres. L'accord conclu ce week-end par Bruxelles et Washington est loin de faire l'unanimité.
 
Le Premier ministre français François Bayrou a réagi aux 15 % obtenus de haute lutte par l'Europe en parlant de « soumission ». Les entreprises et le gouvernement feront un premier bilan ce mercredi au ministère de l'Économie. Éric Lombard va réunir les organisations patronales et les filières pour parler des impacts de ces droits et les négociations qui demeurent. Premier tour d'horizon des réactions des secteurs économiques.
 
· L'aéronautique, grand gagnant
Le secteur aéronautique est soulagé. Le Gifas (groupement des industries françaises de l'aéronautique et du spatial) salue une « décision d'exemption, fruit d'un important travail de dialogue transatlantique à tous les niveaux, qui sera bonne pour une industrie équilibrée entre la France et les États-Unis ».
 
De fait dans une industrie aéronautique civile dominée par deux grands acteurs des deux côtés de l'Atlantique, Boeing et Airbus, les acteurs industriels français et américains avaient plaidé à l'unisson auprès de l'administration américaine de s'en tenir à l'accord d'exonération des droits de douane qui existe depuis 1979, dans le cadre des aéronefs civils à l'OMC.
 
Des accords qui ont façonné un « écosystème transatlantique interdépendant avec des flux équilibrés dans les deux sens. L'objectif de la filière est de revenir à l'exonération, qui a bien réussi à l'aéronautique en Europe comme aux États-Unis », soulignait Guillaume Faury, PDG d'Airbus, lors d'une conférence de presse en mai dernier, pour qui « mettre des droits de douane en représailles n'a pas de sens et ne ferait, à court terme au moins, que des perdants des deux côtés ».
 
Et de fait, l'ancien patron du Gifas, qui a cédé son siège en juin dernier au directeur général de Safran, Olivier Andriès, avait davantage fustigé les taxes et surtaxes sur le secteur aérien du gouvernement que les droits de douane américains.
 
« En vingt ans, l'industrie a perdu 30 milliards d'euros du fait du poids des taxes. Nous sommes aujourd'hui le deuxième secteur le plus taxé en pourcentage et le plus taxé en absolu », dénonçait-il.
 
L'industrie aéronautique française a exporté 82 % de son chiffre d'affaires (51,2 milliards d'euros) en 2024 et l'application de droits de douane aurait été un cauchemar pour une industrie très intégrée comme en témoigne le moteur Leap de CFM International, filiale à parité de Safran en France et de General Electric aux États-Unis, qui équipe autant les Airbus A320 que les Boeing 737.
 
Outre les montants en jeu, les industriels redoutaient un casse-tête administratif infernal, dans un secteur où plus personne ne calculait de droits de douane depuis plus de quarante ans, alors que le besoin d'avions neufs est plus élevé que jamais.
 
· L'industrie laitière prend acte d'un accord « nécessaire »
(...) 
· Incertitudes pour les vins et spiritueux
(...) 
· Le secteur de la beauté alerte sur sa compétitivité, le luxe soulagé
(...) 
· Les laboratoires pharmaceutiques toujours dans le flou
(...)
· La sidérurgie craint l'effet double
(...)
· L'automobile française peu concernée
(...)
· Energie, le mystère plane sur les 750 milliards…
(...)
· Défense, des promesses contradictoires avec l'objectif d'indépendance européenne
(...)
· Transport-logistique, une clarification bienvenue
(...)
· Les semi-conducteurs en suspens
(...)

 


Revue de presse boursière


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L'action AIR FRANCE-KLM chute de 3,93%

(source Ideal-investisseur) 1er août 2025

Mon commentaire : Selon Reuters, Air France-KLM est en tête des actions des grandes compagnies européennes cette année, suivie de près par Lufthansa et IAG. Les principaux grands transporteurs américains sont tous en baisse pour l'année, bien qu'ils aient connu une hausse au cours du dernier mois.


Lire l'article :

L'action AIR FRANCE-KLM a terminé la séance de ce vendredi à 11,12 €, marquant une baisse de 3,93% comparée au cours de clôture de la veille à 11,58 €.

Cette diminution significative intervient dans un contexte global de recul sur les marchés boursiers, le CAC 40 ayant lui-même perdu 2,91% pour terminer à 7546,16 points.

Le volume de transactions sur AIR FRANCE-KLM a atteint 1.283.364 titres échangés, ce qui représente environ 0,49% de sa capitalisation boursière, un chiffre notable indiquant un intérêt certain des investisseurs pour l'action.

En dépit de cette contre-performance journalière, il est pertinent de souligner que sur les trois derniers mois, l'action a enregistré une progression notable de 45,13%. Par ailleurs, la performance sur l'année écoulée reste robuste avec une hausse de 35,28%, surpassant largement une variation pratiquement nulle du CAC 40 sur la même période.

 


Fin de la revue de presse

> Évolution du cours de l'action Air France-KLM

L'action Air France-KLM est à 11,266 euros en clôture vendredi 1er août. Sur la semaine, elle est en légère baisse (-1,24%) après une hausse de +40% le mois précédent. Elle était à 13,60 euros le 1er janvier 2024, à 8,23 euros le 1er juillet 2024, à 7,604 euros le 1er janvier 2025.

La moyenne (le consensus) des analystes à 12 mois pour l'action AF-KLM est à 8,59 euros
(elle était à 17,50 euros début janvier 2024). L'objectif de cours le plus élevé est à 12,50 euros, le plus bas à 5,40 euros.

Je ne prends en compte que les opinions d'analystes postérieures au 1er juillet 2023.

Vous pouvez retrouver sur mon blog le détail du consensus des analystes.

Ci-dessous l'évolution du cours de bourse sur les 5 dernières années.

Cours_AF_5ans_20250602

Mon commentaire : Lire mon commentaire précédent.

> Évolution du prix du carburant cette semaine

Le baril de Jet Fuel en Europe est en baisse (-3$) à 90$. Il était à 94$ fin juin 2023, à 79$ avant le déclenchement de la guerre en Ukraine.

Le baril de pétrole Brent
(mer du nord) est en légère hausse (+2$) à 70$.

De la mi-février 2022 à fin juillet 2022, il faisait le yoyo entre 100 et 120$. Depuis, il oscillait entre 75$ et 99$.

Mon commentaire : Le pétrole est baisse notable de -10% depuis deux semaines.

> Gestion des FCPE

Lorsque vous placez de l'argent dans un des fonds FCPE d'Air France, vous obtenez des parts dans ces fonds. Vous ne détenez pas directement d'actions.

Ce sont les conseils de surveillance, que vous avez élus en juillet 2021 pour cinq ans, qui gèrent les fonds et qui prennent les décisions.

Les fonds Partners for the Future, Aeroactions, Majoractions et Concorde ne détiennent que des actions Air France.

Les fonds Horizon Épargne Actions (HEA), Horizon Épargne Mixte (HEM), Horizon Épargne Taux (HET) gèrent des portefeuilles d'actions diverses.

Mon commentaire : Si vous souhaitez obtenir des précisions sur la gestion des différents FCPE Air France, je vous invite à consulter mon site navigaction, rubrique L'actionnariat salarié Air France-KLM.


Précisions

Ces informations indicatives ne constituent en aucune manière une incitation à vendre ou une sollicitation à acheter des actions Air France-KLM.

Vous pouvez réagir à cette revue de presse ou bien me communiquer toute information ou réflexion me permettant de mieux vous informer.

Vous pouvez me poser, par retour, toute question relative au groupe Air France-KLM ou à l'actionnariat salarié.

À bientôt.

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| François Robardet

À la pointe d'une aviation européenne plus responsable, nous rapprochons les peuples pour construire le monde de demain.
(Raison d'être d'Air France-KLM)

Je représentais les salariés et anciens salariés d'Air France-KLM.
Vous pouvez me retrouver sur mon compte twitter @FrRobardet ainsi que sur LinkedIn.

Cette lettre traite de l'aérien dans le monde et de sujets liés à l'actionnariat d'Air France-KLM.
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