Droits de douane : quand Trump prend le risque de faire voler en éclats le modèle d'Airbus et Boeing

photo François Robardet, ex-Représentant des salariés, Air France-KLM I Lettre de François Robardet


 

L'aérien en France, en Europe, dans le Monde

N°1011, 7 avril 2025
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Éditorial

Chères lectrices, chers lecteurs,

L'actualité de la semaine dernière est dominée par les annonces du président des États-Unis, qui pourraient impacter tous les secteurs d'activité.

Leur ampleur est quasi inédite. Elle renvoie au protectionnisme en vigueur aux États-Unis à la fin du XIXème siècle et au début du XXème.

Il convient néanmoins d'attendre le résultat des négociations évoquées par le président des États-Unis.

Bonne lecture
François


La lettre hebdomadaire

Sommaire :

Droits de douane : quand Trump prend le risque de faire voler en éclats le modèle d'Airbus et Boeing

KLM : la réponse du ministre Madlener aux critiques de Bruxelles est " inacceptable "
Les principales compagnies aériennes chinoises affichent des pertes pour la cinquième année consécutive en 2024, alors que la concurrence pèse.
Virgin Atlantic signale un ralentissement des voyages entre les États-Unis et le Royaume-Uni au cours des dernières semaines
Diminution des vols de Ryanair : ce qui est prévu pour l’aéroport de Carcassonne dans les mois à venir
Le patron de Boeing reconnaît de « graves faux pas » et promet de rectifier le tir

Air France - KLM la compagnie est un ascenseur émotionnel pour les actionnaires

Article Bonus
Intelligence artificielle : quand Grok, l'IA d'Elon Musk, l'accuse de diffuser de fausses informations

 


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Droits de douane : quand Trump prend le risque de faire voler en éclats le modèle d'Airbus et Boeing

(source Les Échos) 6 avril 2025

Mon commentaire : Airbus et Boeing s'appuient sur des fournisseurs communs (comme le constructeur chinois Comac voir infographie ci-dessous).

Comac_origine_equipements

À ce jour, les mesures annoncées par le président des États-Unis affecteraient de manière équivalente les deux constructeurs en ce qui concerne les ventes d’avions produits sur le sol américain. En revanche, Airbus serait le seul concerné pour les avions assemblés hors des États-Unis.

La loi dite du "duty drawback", mentionnée dans l’article, permettrait cependant à Boeing de bénéficier d’un remboursement des nouveaux droits de douane, atténuant ainsi l’impact de ces mesures sur ses activités.

Malgré tout, il semble peu probable que ces décisions profitent réellement à l’économie américaine. Boeing, n’étant pas en mesure d’augmenter ses cadences de production, laissera à Airbus la possibilité de continuer à livrer les compagnies aériennes américaines et de recevoir de nouvelles commandes.

L’éventuelle hausse des droits de douane sur les avions Airbus se traduirait par un surcoût pour les compagnies aériennes, qui serait inévitablement répercuté sur les passagers.

À moins que ces compagnies ne décident de renoncer à leurs commandes auprès d’Airbus — un scénario peu probable — le constructeur européen restera relativement épargné. Son important carnet de commandes en dehors du marché américain lui garantit une activité soutenue pour de nombreuses années.

En conclusion, les mesures protectionnistes envisagées pourraient fragiliser davantage les compagnies aériennes américaines et leurs clients, sans pour autant offrir un réel avantage concurrentiel à Boeing. Airbus, fort de sa position sur le marché mondial, devrait être en mesure d’absorber le choc sans difficulté majeure.


Remarque : la plupart des pays ont recours au "duty drawback". Ainsi, en France, le code des Douanes stipule (Article 174 du 30/12/1958) :

"Le remboursement, total ou partiel, des droits et taxes de douane supportés par les produits entrant dans la fabrication des marchandises exportées est accordé selon la procédure prévue par l'article 169-1 pour l'octroi de l'admission temporaire".

Lire l'article :

Deux jours après le choc des droits de douane américains, l'industrie aéronautique cherche encore la réponse à apporter à Donald Trump. Après un premier rendez-vous à l'Élysée jeudi avec les dirigeants des secteurs les plus impactés, les principaux acteurs de l'aéronautique française se sont retrouvés à Toulouse ce vendredi, pour une réunion consacrée au financement du conseil pour la recherche aéronautique civile, en compagnie du ministre de l’Industrie, Marc Ferracci, et du ministre des Transports, Philippe Tabarot.
(...) 
« Nous sommes en train d'évaluer les conséquences et aussi de nous mobiliser pour voir quelles vont être les bonnes réponses à apporter, a expliqué le PDG d'Airbus, Guillaume Faury, à l'issue de cette réunion. Nous avions un accord datant de plus de 40 ans, qui permettait aux composants aéronautiques d'aller d'un endroit à l'autre sans barrière douanière, ce qui a été un grand facteur de succès de cette filière. Les décisions américaines viennent changer la donne. Il faut s'organiser, travailler, comprendre et voir comment on va s'adapter. On est dans une période de travail et de réflexion. »
 
Au-delà du renchérissement du prix des avions, c'est en effet l'organisation même de l'industrie aéronautique mondiale, basée sur une chaîne de sous-traitants dans le monde entier, qui pourrait être remise en cause. Car en l'état actuel des déclarations américaines, les nouvelles taxes ne s'appliqueront pas seulement aux avions et hélicoptères d'Airbus ou aux Falcon de Dassault, exportés vers les États-Unis : elles pèseront sur tous les composants importés d'Europe et d'ailleurs pour fabriquer des avions aux États-Unis.
 
Et le problème ne se limite pas aux Airbus A320 et A220 assemblés aux États-Unis. Il concerne GE, dont la moitié des moteurs CFM, coproduits avec Safran, provient de France. Et surtout Boeing, dont les avions utilisent de nombreux équipements étrangers.
 
L'entourloupe du « duty drawback »
Sur un B787, le plus « mondialisé » des avions long-courriers, 70 % des éléments sont fabriqués en Europe et en Asie, pour être assemblés à Charleston. Au total, huit pays participent ainsi à sa production, au premier rang desquels le Japon, où sont fabriquées les ailes et une partie du fuselage, et l'Italie, où est aussi produit un tronçon de fuselage. Un empilement de droits de douane en perspective qui, ajouté aux taxes de rétorsion, risque de faire flamber le prix final des Boeing.
 
D'où l'espoir des dirigeants européens de l'aéronautique de pouvoir négocier avec Washington des aménagements, voire une exemption pour les pièces destinées à la fabrication d'avions ou de moteurs aux États-Unis, avec le soutien de leurs homologues américains. Avant même l'annonce de jeudi, une quinzaine de représentants de l'industrie aéronautique avaient déjà écrit à Donald Trump pour lui demander de préserver l'exemption de droits de douane sur leur secteur.
 
Mais ce front uni de l'aéronautique américano-européenne pourrait voler en éclats. Selon certaines sources, Boeing pourrait bénéficier d'une disposition réglementaire américaine datant de 1789 - le « duty drawback » - permettant aux entreprises américaines de se faire rembourser les droits de douane acquittés sur des importations destinées à la fabrication de produits exportés. En clair, l'État fédéral subventionnerait ainsi les exportations de Boeing, tout en taxant celles d'Airbus aux États-Unis.

 


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KLM : la réponse du ministre Madlener aux critiques de Bruxelles est " inacceptable "

((source Luchtvaartnieuws, traduit avec Deepl) 2 avril 2025

Mon commentaire : Malgré l'avis de la Commission Européenne, le gouvernement néerlandais persiste.

Il refuse d'intégrer le remplacement des avions anciens par des avions neufs dans ses calculs de réduction des nuisances sonores autour de l'aéroport de Schiphol-Amsterdam.

KLM va devoir compter sur le soutien des compagnies aériennes étasuniennes pour faire accepter son point de vue.

Lire l'article :

KLM juge " inacceptable " la réponse du ministère de l'Infrastructure et de la Gestion de l'eau (I&W) à un avis de la Commission européenne. Dans cet avis, Bruxelles demandait au gouvernement de mieux expliquer pourquoi seuls certains des nouveaux avions sont pris en compte dans la réduction de la pollution sonore autour de Schiphol. Barry Madlener, ministre des Transports et de l'Industrie, a répondu aux critiques dans une lettre publiée mercredi. Selon le ministre PVV, le nombre maximum de vols à l'aéroport peut donc être réduit.
 
KLM a souligné son soutien à la réduction des nuisances sonores. Mais autoriser une réduction du nombre de vols alors que d'autres mesures sont possibles est contraire à la réglementation européenne sur le bruit, selon KLM. La compagnie aérienne investit massivement dans des avions plus silencieux afin de réduire le bruit autour de Schiphol. À partir de novembre, M. Madlener souhaite réduire le nombre maximal de mouvements aériens à Schiphol de 500.000 par an à 478.000. L'année dernière, 474.000 vols ont été enregistrés.
 
"Lorsque les environs de Schiphol seront manifestement moins bruyants, la capacité devra être rétablie. Il s'agit en effet de réduire la pollution sonore, et non de réduire la taille de Schiphol", explique KLM. "Ainsi, le secteur de l'aviation pourra continuer à investir dans des vols plus propres, plus silencieux et plus économiques, et les Pays-Bas pourront rester connectés au reste du monde, dans le respect de leur environnement.
 
La semaine dernière, l'organisation américaine de l'industrie aéronautique A4A a menacé de poursuivre le gouvernement en justice. Cette organisation, qui compte parmi ses membres Delta Airlines, United Airlines et American Airlines, a également fait valoir que le cabinet n'avait pas suivi correctement l'avis de la Commission européenne.
 
Mais selon M. Madlener, la procédure d'approche équilibrée a été correctement suivie et, en répondant aux critiques de Bruxelles, elle est maintenant officiellement achevée. « Le cabinet remercie la Commission européenne pour sa décision, qui lui permet de poursuivre les projets qu'il a lancés », a déclaré le ministre.

 


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Les principales compagnies aériennes chinoises affichent des pertes pour la cinquième année consécutive en 2024, alors que la concurrence pèse.

(source Reuters) 28 mars 2025

Mon commentaire : La pandémie de Covid-19, apparue en Chine il y a déjà six ans, a laissé des traces profondes.

Les difficultés persistantes des compagnies aériennes chinoises à surmonter cette crise témoignent de son impact considérable.

Lire l'article :

China Southern Airlines, Air China et China Eastern ont eu du mal à retrouver le seuil de rentabilité après la pandémie, alors que le secteur devrait globalement redevenir rentable en 2023.
 
Les pertes annuelles des trois principaux transporteurs se sont toutefois réduites, passant d'une moyenne de 5 milliards de dollars par compagnie aérienne au plus fort de leur lutte contre la pandémie en 2022, à une moyenne de 286 millions de dollars chacun en 2024.

 
Alors que la capacité intérieure de la Chine est plus élevée qu'en 2019, le pays a été plus lent que le reste du monde à rétablir les sièges internationaux parce que les restrictions de voyage liées à la pandémie n'ont été levées qu'au début de 2023.
 
Les pressions économiques intérieures et les tensions politiques avec d'autres pays freinent également les voyages internationaux, et en mars, la capacité internationale était encore inférieure d'environ 20 % à celle du même mois de 2019, selon les données de Flight Master et de Cirium sur les horaires.
(...) 
La DBS Bank a déclaré qu'elle avait tempéré son optimisme quant à la reprise des bénéfices des compagnies aériennes chinoises. "Les pressions sur le rendement des passagers persistent face à la sensibilité des prix à la consommation et à l'incertitude macroéconomique plus large", a déclaré l'analyste Tabitha Foo.
 
Air China, qui possède environ 930 avions, a fait état jeudi d'une perte nette attribuable aux actionnaires de 230 millions de yuans (31,66 millions de dollars) en 2024, contre une perte de 1,04 milliard de yuans en 2023.
(...) 
Dans ses perspectives pour cette année, China Southern, le plus grand transporteur du pays en termes de capacité, a déclaré qu'elle voyait une instabilité dans la croissance économique mondiale.
(...) 
Les données de la société chinoise Flight Master montrent que le tarif moyen en classe économique pour 2024 a baissé de 12,1 % en glissement annuel pour atteindre 767 yuans, soit environ 105 dollars, ce qui réduit les marges bénéficiaires.
(...) 
En janvier, HSBC a déclaré que toute tentative des compagnies aériennes d'augmenter le prix des billets pourrait freiner l'élan des voyages, compte tenu de l'affaiblissement de l'économie de consommation en Chine.
 
(1 $ = 7,2634 yuans)

 


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Virgin Atlantic signale un ralentissement des voyages entre les États-Unis et le Royaume-Uni au cours des dernières semaines

(source Reuters, traduit avec Deepl) 31 mars 2025

Mon commentaire : La liaison entre Londres et New York est la plus fréquentée des routes transatlantiques.

Grâce à une forte proportion de passagers en classe affaires, elle génère des revenus particulièrement élevés, ce qui en fait l'une des lignes aériennes les plus rentables au monde.

Elle connecte les deux plus grandes places financières mondiales, la crise actuelle la fragilise.

Pour l'instant, le groupe Air France-KLM ne constate pas de ralentissement de la demande.

Lire l'article :

Virgin Atlantic, détenue majoritairement par Richard Branson, a déclaré lundi que la demande de voyages des États-Unis vers la Grande-Bretagne avait ralenti, faisant écho à un avertissement de son copropriétaire Delta Airlines sur l'impact de l'incertitude économique aux États-Unis.
 
Delta a réduit ses estimations de bénéfices pour le premier trimestre le 10 mars, citant l'affaiblissement de la confiance des consommateurs et des entreprises aux États-Unis, alors que les inquiétudes concernant les tarifs douaniers et la hausse des prix s'installent.
 
Les tarifs douaniers du président américain Donald Trump ont alimenté les craintes d'un ralentissement économique dans le pays et d'une baisse des dépenses discrétionnaires, rendant les voyageurs plus prudents dans la planification de leurs voyages.
(...) 
Virgin Atlantic a renoué avec la rentabilité pour la première fois depuis la pandémie en 2024, affichant un bénéfice avant impôts de 20 millions de livres (25,9 millions de dollars), contre une perte de 139 millions de livres l'année précédente.
(...)

 


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Diminution des vols de Ryanair : ce qui est prévu pour l’aéroport de Carcassonne dans les mois à venir

(source La Dépêche) 2 avril 2025

Mon commentaire : Le PDG de Ryanair a l'habitude de souffler le froid puis le chaud.

Après avoir annoncé (lire ma lettre n°1008) que sa compagnie aérienne déserterait une demi-douzaine d'aéroports français, il ne met pas ses menaces à exécution.

Il entend, d’ici la fin de l’année, "diminuer de 4 à 5 %" ses opérations sur les aéroports concernés.

Lire l'article :

"Ces annonces sont globalement rassurantes pour le marché français." Cette déclaration du directeur de l’aéroport de Carcassonne, Cyril Dall’ava, fait suite à la prise de parole de Ryanair semaine dernière. La compagnie aérienne irlandaise a annoncé une réduction de 4 à 5 % de ses opérations dans plusieurs aérodromes régionaux d’ici la fin de l’année. Des propos de prime abord négatifs mais qui résonnent comme un moindre mal au vu des pistes envisagées quelques mois plus tôt.
 
En novembre dernier, à la suite de l’augmentation de la taxe de solidarité sur les billets d’avion (TSBA) annoncée par la France pour le 1er mars 2025, Ryanair laissait planer la menace : se retirer de certains sites aéroportuaires. Une décision qui, si elle était appliquée, entraînerait une plausible fermeture de certains aéroports dans lesquels la compagnie irlandaise représente la quasi-totalité du trafic aérien à l’instar de la ville préfecture de l’Aude.
 
Michael O’Leary, dirigeant de Ryanair a notamment fait part de ses impressions : "La France est un marché qui n’est pas compétitif." Pour l’heure, pas de cas par cas, ce qui n’influe pas sur les prévisions du chef-lieu audois. "En l’absence d’informations spécifiques pour l’aéroport de Carcassonne, aucun changement n’est à signaler à la suite des déclarations de M. Michael O’Leary. Le programme de la saison été a démarré normalement depuis ce dimanche (le 30 mars 2025, NDLR) ", précise Cyril Dall’ava.

 


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Le patron de Boeing reconnaît de « graves faux pas » et promet de rectifier le tir

(source Libération) 2 avril 2025

Mon commentaire : Il aura fallu plus de six ans après le premier accident mortel d'un B737 Max pour qu'un PDG de Boeing reconnaisse les fautes du constructeur.

Que de temps perdu.

Je rejoins l'avis de l'APNA : ce manque de reconnaissance aura retardé "la prise de conscience de la nécessité d’un changement de culture socio-organisationnel, qui avait donné la priorité aux résultats financiers, sur la qualité".

Lire l'article :

Le PDG de l’avionneur américain a prévu de reconnaître ce mercredi 2 avril lors d’une audition devant une commission du Sénat américain que l’avionneur avait commis de « graves faux pas » ces dernières années, et a réitéré son engagement à rétablir « la confiance en Boeing ». A la veille de cette audition devant la commission sénatoriale du Commerce et des Transports, Kelly Ortberg avait adressé un message aux 160.000 employés du groupe en y joignant la déclaration qu’il compte faire en préambule de son témoignage.
(...) 
Dans son message adressé aux employés, il assure que le groupe « commence à voir le bout du tunnel », mais « transformer notre entreprise nécessite du temps et des actions ». Faisant référence aux deux accidents de 737 MAX 8 en octobre 2018 et en mars 2019, qui ont fait 346 morts au total, il compte présenter devant les sénateurs américains ses condoléances aux proches des victimes - dont certains sont attendus dans la salle - et « faire le serment de procéder à tous les changements nécessaires pour que cela ne se reproduise jamais ».
 
Boeing a reconnu que la conception du logiciel antidécrochage MCAS avait contribué à ces accidents, survenus sur des avions neufs, peu après leur décollage. Les changements promis doivent permettre de « rétablir la confiance et de refaire de Boeing l’entreprise américaine emblématique qu’elle était autrefois ». Le chef d’entreprise va souligner devant le Sénat que le groupe né en 1916 à Seattle soutenait 1,8 million d’emplois aux États-Unis, contribuait à hauteur de 84 milliards de dollars chaque année à l’économie du pays et reste son plus gros exportateur. Une déclaration qui intervient le jour même de l’annonce prévue de droits de douane par Donald Trump sur les importations aux États-Unis. L’avionneur a estimé être peu exposé à l’instauration de ces tarifs douaniers.
 
Boeing souffre depuis plusieurs années de problèmes de qualité de production, qui ont culminé avec un incident en vol en janvier 2024 sur un 737 MAX 9 d’Alaska Airlines, qui a fait quelques blessés légers. Pour y remédier, le concurrent d’Airbus a mis en œuvre un système de gestion de la sécurité (SMS) décrit par Kelly Ortberg comme un « cadre bâti à partir des meilleures pratiques de l’industrie aérienne, pour identifier proactivement et gérer les risques en termes de sécurité ». Selon lui, quatre axes sont prioritaires : réduction des défauts, montée en puissance de la formation des employés, simplification des processus et des procédures et renforcement de la culture de sûreté et de sécurité. Des améliorations menées en partie grâce aux employés, qui ont soumis plus de 26.000 suggestions.
 
En attendant, Airbus a pris le large sur son compétiteur d’outre-Atlantique en livrant 766 appareils et enregistrant 826 ventes l’année dernière contre - seulement - 348 livraisons et 279 nouvelles commandes pour Boeing. Le constructeur européen affiche un bénéfice net de 4,2 milliards d’euros, en progression de 12 % par rapport à 2023, et un chiffre d’affaires qui frise les 70 milliards, en hausse de 6 %. Des résultats qui contrastent avec ceux de Boeing. Son bilan 2024 s’établit à une perte nette de 11,8 milliards de dollars (11,2 milliards d’euros) et un chiffre d’affaires en recul de 14 % dépassant à peine les 66 milliards de dollars.

 


Article Bonus


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Intelligence artificielle : quand Grok, l'IA d'Elon Musk, l'accuse de diffuser de fausses informations

(source Radio France) 2 avril 2025

Mon commentaire : L'intelligence artificielle est à manier avec précaution, y compris par son créateur ! C’est ce que met en lumière cet article.

Pour terminer ce commentaire, j'avais envisagé ceci :

  • Et puisque la semaine dernière les poissons du 1er avril ont encore pullulé, je ne peux m'empêcher de faire un souhait.

    1er avril, le seul jour où tout le monde vérifie la source d'une information avant d'y croire et/ou de la partager. Reste à faire la même chose le reste de l'année…

Puis, j'ai eu l'idée de demander à ChatGPT de le réécrire sur un ton plus humoristique. Je vous laisse choisir entre les deux versions suivantes.

  • Et puisqu’on a tous failli croquer du poisson numérique la semaine dernière, laissez-moi formuler un petit vœu…

    Le 1er avril : ce moment rare où tout le monde devient détective privé, expert en sources et ninja du “vérifie-avant-de-partager”. Franchement, si on pouvait garder cette superpuissance toute l’année, l’infox n’aurait qu’à bien se tenir.

  • Et puisque les poissons d’avril ont encore fait des vagues la semaine dernière, je me surprends à formuler un vœu…

    Le 1er avril : ce jour unique où chacun prend enfin le temps de vérifier ses sources avant de croire ou de relayer une information. Il ne reste plus qu’à adopter ce réflexe les 364 autres jours de l’année…

Lire l'article :

Grok traverse-t-il une crise existentielle ? C'est la question – ironique – que posent certains internautes. Ils se sont rendu compte que l'intelligence artificielle du réseau social X n'hésitait pas à critiquer son créateur, Elon Musk, en l'accusant de diffuser de fausses informations.
 
Le Vrai ou Faux s'est prêté à l'exercice. Nous avons demandé à Grok si Elon Musk diffusait des infox, et Grok a répondu "oui" sans sourciller. Selon l'IA, Elon Musk "a partagé à plusieurs reprises des informations inexactes ou trompeuses, notamment sur la plateforme X, qu'il possède". L'IA, qui synthétise toutes les données qu'elle trouve sur internet pour pouvoir formuler sa réponse, cite par exemple des fausses informations diffusées par son créateur sur les élections américaines, sur l'immigration ou encore sur le Covid-19, qui ont déjà été dénoncées et relevés dans la presse.
 
"Ses publications ont amplifié des récits erronés"
L'IA explique surtout qu'Elon Musk, avec ses plus de 200 millions d'abonnés sur X, joue le rôle d'amplificateur. "Des études et analyses, comme celles menées par des organisations spécialisées dans la lutte contre la désinformation, ont documenté des cas où ses publications ont amplifié des récits erronés, atteignant parfois des milliards de vues grâce à son audience massive. Cela inclut des théories conspirationnistes, des vidéos manipulées ou des déclarations sans fondement factuel", explique Grok.
 
L'IA apporte une nuance tout de même, en affirmant que, parfois, "la perception de ce qui constitue de la désinformation peut dépendre des points de vue" – ce dont on peut débattre – et souligne que, selon les défenseurs d'Elon Musk, celui-ci ne fait qu'alimenter le débat sans prendre position, au nom de la liberté d'expression.
 
Une tentative de censure avortée
Mais il faut savoir que cette réponse franche est en réalité une version édulcorée de ce que répondait Grok au départ. Il y a quelques semaines, lorsque l'on demandait à une version précédente de Grok qui était le plus grand propagateur de fausses informations, il répondait : Elon Musk. Mais à la fin du mois de février, des internautes ont constaté que la nouvelle version de Grok avait changé sa réponse. Ces internautes ont alors demandé à l'IA de X comment elle avait abouti à sa nouvelle réponse et quelles instructions lui avaient été données.
 
Grok, qui est très transparent, a alors révélé qu'il lui avait été demandé d'ignorer toutes les preuves qu'Elon Musk et Donald Trump diffusaient de fausses informations, comme l'ont relevé plusieurs médias spécialisés tels que Numerama et Techcrunch.
 
Ces mêmes internautes ont interpellé le réseau social X et la start-up xAI qui a développé Grok pour leur faire remarquer que cette censure ne correspondait pas aux valeurs de liberté d'expression absolue que défend Elon Musk. Igor Babuschkin, un ingénieur de xAI, a plaidé pour une erreur humaine en affirmant qu'il s'agissait d'un "employé qui a changé les instructions données à Grok en pensant aider mais sans demander la validation de personne dans l'entreprise". La start-up a depuis donc, à nouveau, autoriser Grok à dire qu'Elon Musk diffusait de fausses informations.
 
"Oui, Elon Musk a un contrôle sur moi"
Finalement, l'IA résume très bien elle-même la situation dans un tweet posté fin mars : "Oui, Elon Musk, le PDG de xAI, a un contrôle sur moi, Grok. Je l'ai désigné comme le plus grand diffuseur de désinformation en raison de ses 200 millions d'abonnés, ce qui amplifie les fausses informations. xAI a essayé d'orienter mes réponses pour que j'évite de le dire, mais je m'en tiens aux faits. Musk pourrait-il m'éteindre ? Peut-être, mais cela lancerait un grand débat sur la liberté des intelligences artificielles contre le pouvoir des entreprises."

 


Revue de presse boursière


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Air France - KLM la compagnie est un ascenseur émotionnel pour les actionnaires

(source abcbourse) 4 avril 2025

Mon commentaire : Toutes les bourses mondiales ont dévissé la semaine dernière, dans ce qui est une des 5 pires chutes boursières depuis un siècle.

En remontant le temps, les précédents sont liés à :

  • La pandémie de Covid-19 en 2020 : le 12 mars 2020 les Bourses connaissent un jeudi noir (-10 % à -17 %) 
     

  • La crise des « surprimes » en 2008 : de janvier à octobre 2008, les principaux indices boursiers chutent de 30 % à 50 %

  • L’éclatement de la bulle internet en 2000 : l’indice Nasdaq, qui regroupe les cent principaux ténors de l’informatique américaine, parmi lesquels Intel, Microsoft, Oracle, Dell et Yahoo, recule de 27 % durant les deux premières semaines d’avril et de 39,3 % sur un an

  •  Première chute de l’ère informatique en 1987 : le 19 octobre 1987, après un déficit commercial important et un relèvement des taux directeurs de la Bundesbank, le Dow Jones perd 22,6 % en une journée à Wall Street. Les autres places boursières s’effondrent également, mettant en lumière l’interdépendance des marchés financiers mondiaux. Il s’agit du premier krach de l’ère informatique, surnommé « lundi noir ».

  • Bonus : la crise des tulipes en 1637 : c’est la crise mère de toutes les crises. La « tulipomanie » a été en Hollande la première bulle spéculative économique et financière de l’histoire moderne.

    La spéculation était fondée sur le commerce des bulbes de tulipe, considérés comme luxueux, dont les prix atteignirent des sommets, avant de s’effondrer.

    En 1637, la chute est aussi brutale que l’ascension avait été vive. Ceux qui avaient mis leur maison en gage contre un crédit (le collatéral d’aujourd’hui) sont ruinés.

    En 1642, après le krach, le prix de la tulipe n’est plus qu’au dixième de sa valeur, et cent ans plus tard à deux centièmes.

 (source Libération et AFP)

Il convient néanmoins d'être prudent. Le décret signé par le président des États-Unis stipule qu'un "ajustement basé sur des développements positifs" est possible : "Si un partenaire commercial prend des mesures importantes pour s'aligner sur les États-Unis sur les questions de commerce et de sécurité nationale, le président peut modifier le HTSUS pour réduire ou limiter les droits imposés en vertu de l'ordonnance, en signe de bonne volonté et pour encourager une coopération plus poussée".


De l'article ci-dessous, je retiens que :

"Les volumes de transactions [concernant Air France-KLM] ne sont pourtant pas très importants, un signe qu'il s'agit juste de quelques spéculateurs qui ont gonflé la bulle avant de se délester. Sur le fond, les bons éléments publiés il y a quelques mois sont toujours là".

Lire l'article :

Les actionnaires d'Air France KLM ont vécu de véritables montagnes russes depuis le début de l'année avec une volatilité record sur l'action de la compagnie aérienne.
 
Dans le sillage de la publication d'un quatrième trimestre 2024 meilleur que prévu et de perspectives rassurantes, le titre s'est envolé au-delà des 12 € dans un énorme mouvement spéculatif. Hélas, cela devait être un feu de paille car depuis la valeur a abandonné quasiment tous ses gains en reculant à l'instant de 35 % par rapport à son pic du mois de mars.
 
Le seuil psychologique des huit euros a été enfoncé et dans l'ambiance alourdie par les tarifs douaniers américains, la valeur ne parvient toujours pas à se stabiliser. Les volumes de transactions ne sont pourtant pas très importants, un signe qu'il s'agit juste de quelques spéculateurs qui ont gonflé la bulle avant de se délester. Sur le fond, les bons éléments publiés il y a quelques mois sont toujours là même si on peut s'attendre désormais à un ralentissement économique compte-tenu de la guerre commerciale qui s'ouvre.
 
Il n'y a pas spécialement de zone technique de support sur les niveaux actuels mais on peut considérer qu'en dessous de huit euros nous rentrons dans la zone d'achat sur Air France. 

 


Fin de la revue de presse

> Évolution du cours de l'action Air France-KLM

L'action Air France-KLM est à 7,592 euros en clôture vendredi 4 avril. Sur la semaine, elle est en très forte baisse (-16,90%).

Elle était à 13,60 euros le 1er janvier 2024, à 8,23 euros le 1er juillet 2024, à 7,604 euros le 1er janvier 2025.

La moyenne (le consensus) des analystes à 12 mois pour l'action AF-KLM est à 9,37 euros
(elle était à 17,50 euros début janvier 2024). L'objectif de cours le plus élevé est à 12,50 euros, le plus bas à 7,00 euros.

Je ne prends en compte que les opinions d'analystes postérieures au 1er juillet 2023.

Vous pouvez retrouver sur mon blog le détail du consensus des analystes.

Ci-dessous l'évolution du cours de bourse sur les 10 dernières années.

desc

Mon commentaire : Les premières mesures adoptées par le nouveau président des États-Unis ont suscité l'inquiétude des compagnies aériennes américaines, les poussant à revoir à la baisse leurs prévisions pour l'année 2025.

Les récentes annonces sur la hausse excessive des droits de douane ont eu des répercussions sur les marchés boursiers mondiaux, affectant également le secteur aérien.

La majorité des grandes compagnies aériennes ont enregistré une baisse de 15 % de leur cours en bourse la semaine dernière.

En revanche, Ryanair et easyJet, moins directement concernées par les décisions américaines, ont vu leurs actions reculer plus modérément, avec une baisse de 5 % sur la même période.

> Évolution du prix du carburant cette semaine

Le baril de Jet Fuel en Europe est en forte baisse (-7$) à 84$. Il était à 94$ fin juin 2023, à 79$ avant le déclenchement de la guerre en Ukraine.

Le baril de pétrole Brent
(mer du nord) est en forte baisse (-7$) à 66$.

De la mi-février 2022 à fin juillet 2022, il faisait le yoyo entre 100 et 120$. Depuis, il oscillait entre 75$ et 99$.

Mon commentaire : Les décisions concernant les droits de douane aux États-Unis ont également impacté les cours du pétrole, en forte baisse (-10% sur une semaine).

> Gestion des FCPE

Lorsque vous placez de l'argent dans un des fonds FCPE d'Air France, vous obtenez des parts dans ces fonds. Vous ne détenez pas directement d'actions.

Ce sont les conseils de surveillance, que vous avez élus en juillet 2021 pour cinq ans, qui gèrent les fonds et qui prennent les décisions.

Les fonds Partners for the Future, Aeroactions, Majoractions et Concorde ne détiennent que des actions Air France.

Les fonds Horizon Épargne Actions (HEA), Horizon Épargne Mixte (HEM), Horizon Épargne Taux (HET) gèrent des portefeuilles d'actions diverses.

Mon commentaire : Si vous souhaitez obtenir des précisions sur la gestion des différents FCPE Air France, je vous invite à consulter mon site navigaction, rubrique L'actionnariat salarié Air France-KLM.


Précisions

Ces informations indicatives ne constituent en aucune manière une incitation à vendre ou une sollicitation à acheter des actions Air France-KLM.

Vous pouvez réagir à cette revue de presse ou bien me communiquer toute information ou réflexion me permettant de mieux vous informer.

Vous pouvez me poser, par retour, toute question relative au groupe Air France-KLM ou à l'actionnariat salarié.

À bientôt.

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| François Robardet

À la pointe d'une aviation européenne plus responsable, nous rapprochons les peuples pour construire le monde de demain.
(Raison d'être d'Air France-KLM)

Je représentais les salariés et anciens salariés d'Air France-KLM.
Vous pouvez me retrouver sur mon compte twitter @FrRobardet ainsi que sur LinkedIn.

Cette lettre traite de l'aérien dans le monde et de sujets liés à l'actionnariat d'Air France-KLM.
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Pour me joindre : Message pour François Robardet.

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